Lexique juridique

Circoncision

La circoncision en droit – définition, situation juridique et implications sociétales

La circoncision est une intervention physique au cours de laquelle le prépuce du pénis est partiellement ou totalement retiré chez les garçons et les hommes (circoncision). Au sens large, le terme englobe également des formes de mutilation génitale féminine, lesquelles sont cependant traitées juridiquement de façon distincte. La circoncision peut être pratiquée pour des raisons médicales, religieuses, culturelles ou sociales. Les conditions-cadres juridiques et les appréciations de la circoncision varient selon les ordres juridiques nationaux et internationaux.


Définition et distinction

La circoncision (circoncision) constitue une atteinte à l’intégrité physique. Elle est médicalement indiquée en cas de phimosis congénital ou acquis, ainsi que pour des raisons d’hygiène, de prévention ou de traitement. Les circoncisions motivées par la religion sont ancrées dans le judaïsme et dans l’islam, et sont traditionnellement pratiquées durant l’enfance ou l’adolescence. La mutilation génitale féminine, communément appelée « circoncision », est strictement interdite en droit en Allemagne et dans la plupart des États occidentaux.


Aspects juridiques de la circoncision

Situation de départ fondée sur les droits fondamentaux

Droit à l’intégrité physique

Le droit à l’intégrité physique est garanti en Allemagne par l’article 2, alinéa 2, phrase 1 de la Loi fondamentale (GG). Ce droit fondamental protège l’intégrité physique de chaque personne et ne peut être restreint qu’en vertu ou sur la base d’une loi. La circoncision constitue, d’un point de vue juridique, une atteinte au corps et donc une blessure corporelle au sens du droit pénal, à moins qu’un consentement valable ou un motif légal de justification ne soit présent.

Liberté religieuse

L’article 4 GG protège la liberté individuelle de religion et le droit à la pratique des rituels religieux. La collision entre le droit à l’intégrité physique et la liberté religieuse revêt une importance primordiale en matière de circoncision. Le législateur et la jurisprudence s’efforcent depuis des années de garantir un équilibre entre ces deux intérêts juridiques.


Appréciation pénale de la circoncision

Élément constitutif de la blessure corporelle

Selon le droit pénal allemand (§ 223 StGB), la circoncision constitue objectivement une blessure corporelle car elle porte atteinte à l’intégrité physique de l’enfant.

Justification par consentement des titulaires de l’autorité parentale

La circoncision sur des enfants incapables de discernement nécessite un consentement valable des titulaires de l’autorité parentale (§ 1626 BGB). Celui-ci ne peut en principe être octroyé que dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Dans les cas de circoncision médicalement indiquée, il n’existe aucun problème juridique.

Circoncision motivée par la religion ou la culture et § 1631d BGB

Avec l’introduction du § 1631d BGB en 2012, la situation juridique a été clarifiée après un débat sociétal et juridique controversé. Cet article autorise la « circoncision de l’enfant mâle incapable de discernement, à condition qu’elle soit réalisée selon les règles de l’art médical ». Au cours des six premiers mois de vie, la circoncision peut également être effectuée à la demande des titulaires de l’autorité parentale par une personne spécialement qualifiée appartenant à une communauté religieuse pour laquelle la circoncision constitue une tradition.

Conditions de licéité selon § 1631d BGB

  • L’intervention doit être réalisée selon les règles de l’art médical.
  • L’intérêt supérieur de l’enfant ne doit pas être compromis ; une circoncision contre la volonté de l’enfant n’est pas permise.
  • Dans certaines limites d’âge, lorsque l’enfant est apte à comprendre, son consentement personnel doit être recueilli.

Interdiction de la mutilation génitale féminine

La mutilation génitale féminine est sanctionnée en Allemagne en vertu de l’article § 226a StGB comme blessure corporelle grave et est interdite en toute forme, y compris avec consentement.


Aspects civils et indemnisation

Les parents sont responsables en cas de comportement gravement négligent ou intentionnel. Si une circoncision est pratiquée en violation des dispositions légales (par exemple sans réalisation conforme, contre la volonté de l’enfant apte à comprendre ou avec des risques sanitaires significatifs), des prétentions civiles à réparation (dommages et intérêts pour préjudice corporel) sont possibles (§ 823 BGB).


Considération constitutionnelle et internationale

Cour constitutionnelle fédérale et circoncision

La problématique des droits fondamentaux a été examinée à plusieurs reprises par la Cour constitutionnelle fédérale et divers tribunaux de première instance. Il a notamment été précisé qu’un équilibre suffisant entre le droit des parents, la liberté religieuse et l’intérêt supérieur de l’enfant doit être assuré.

Législation internationale

La situation juridique varie considérablement à l’international. Tandis que la circoncision est tolérée ou même encouragée par la loi dans de nombreux pays, comme aux États-Unis, elle est ailleurs plus strictement réglementée. Dans certains États (par exemple la Suède, le Danemark) existent des exigences d’âge renforcées ou des obligations d’information et de consentement.

Intérêt supérieur de l’enfant et Convention internationale des droits de l’enfant

La Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU prévoit des mécanismes significatifs de protection des enfants. La réalisation d’actes non thérapeutiques dépassant la sphère religieuse ou culturelle fait de plus en plus l’objet de l’attention des institutions internationales.


Circoncision médicalement indiquée et motivée par la religion : différences juridiques

Tandis qu’une circoncision médicalement indiquée est admissible en tant que mesure thérapeutique, les exigences en matière de légalité, de déroulement et de documentation sont nettement plus strictes pour la circoncision non thérapeutique, en particulier lorsqu’elle est motivée par la religion.


Conclusion

La circoncision est un sujet juridiquement extrêmement complexe, au croisement de l’intégrité physique, des droits parentaux, de la liberté religieuse et de la fonction de surveillance de l’État. En Allemagne, le législateur a instauré une réglementation qui confère une importance majeure à l’intérêt supérieur de l’enfant, tout en respectant les traditions religieuses sous certaines conditions. Les infractions aux prescriptions légales peuvent entraîner des conséquences pénales et civiles. La situation juridique internationale reste hétérogène et des standards unifiés ne sont pas établis à l’échelle mondiale.


Littérature et informations complémentaires

  • Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne (GG), notamment art. 2 et art. 4
  • Code civil allemand (BGB), § 1631d, § 1626, § 823
  • Code pénal allemand (StGB), § 223, § 226a
  • Convention internationale des droits de l’enfant de l’ONU
  • Commentaire de loi : MüKoBGB, Palandt, Beck-Online
  • Décisions et arrêts du BVerfG concernant la circoncision
  • Recommandations et avis du Conseil allemand d’éthique

Cet article offre un aperçu juridique approfondi de la circoncision et examine les principales bases normatives, la jurisprudence pertinente et les implications sociétales, afin de servir de source d’information fiable dans un lexique juridique.

Questions fréquentes

Quelles conditions juridiques doivent être respectées pour la réalisation d’une circoncision chez les mineurs en Allemagne ?

La réalisation d’une circoncision sur des mineurs en Allemagne requiert le respect de différentes conditions juridiques. En principe, la circoncision constitue une atteinte à l’intégrité physique et est donc, selon le § 223 StGB, généralement qualifiée de blessure corporelle. Toutefois, le § 1631d BGB règlemente explicitement la licéité de la circoncision chez les enfants mâles incapables de discernement (nourrissons et jeunes enfants) pour des motifs religieux ou traditionnels des titulaires de l’autorité parentale. Le consentement des parents titulaires de l’autorité parentale est impératif. Si l’un des parents titulaires de l’autorité parentale n’y consent pas, l’intervention ne peut pas être réalisée. La circoncision doit être effectuée selon les règles de l’art médical, sachant que, durant les six premiers mois de vie, d’autres personnes particulièrement qualifiées (par ex. Mohel) peuvent également procéder à l’intervention. À partir du septième mois, seuls les médecins sont autorisés à le faire. Pour les mineurs plus âgés capables de discernement, leur consentement personnel est requis ; pour les adolescents, une opposition à la volonté des parents peut acquérir une importance juridique. Avant toute intervention, une information médicale et juridique complète doit, dans tous les cas, être délivrée.

Qui porte la responsabilité juridique en cas de complications après une circoncision ?

La responsabilité incombe en principe à la personne qui réalise l’intervention, notamment en ce qui concerne la réalisation conforme sur le plan médical et l’obligation d’information. En cas de faute médicale ou d’information insuffisante, une responsabilité civile en dommages et intérêts ou en indemnisation pour préjudice corporel peut survenir. Des conséquences pénales (notamment pour blessures corporelles involontaires) sont également envisageables en cas de manquement aux obligations de vigilance. Les titulaires de l’autorité parentale peuvent aussi être tenus responsables en cas de manquement à leur devoir de surveillance ou s’ils donnent leur accord sans information médicale suffisante ou contre l’intérêt supérieur de l’enfant. En cas de complications, il est donc particulièrement important que toutes les formalités juridiques aient été respectées.

Une circoncision sans consentement des titulaires de l’autorité parentale est-elle admise juridiquement, même à titre exceptionnel ?

Une circoncision sans le consentement des parents titulaires de l’autorité parentale n’est en principe pas autorisée en Allemagne et constitue une blessure corporelle illicite. Des cas exceptionnels ne sont concevables que si une indication médicale existe et que la mesure est absolument nécessaire pour écarter un danger immédiat. Dans un tel cas, il peut être agi, sous conditions, même sans consentement explicite des parents, par exemple en situation d’urgence médicale. Une autorisation judiciaire peut également être sollicitée dans des cas exceptionnels, si l’intérêt supérieur de l’enfant est concerné ou si les parents ne sont pas d’accord.

Les personnes majeures concernées peuvent-elles faire annuler une circoncision ou demander réparation ?

Une circoncision réalisée une fois n’est en règle générale pas réversible. Cependant, les personnes majeures concernées peuvent, sous certaines conditions, réclamer des dommages et intérêts ou une indemnisation pour préjudice corporel, dès lors que des préjudices avérés résultent d’une faute médicale, d’une information insuffisante ou d’un défaut juridique du consentement. Les conditions d’obtention d’une indemnisation sont déterminées par les règles du Code civil (BGB) et du Code pénal (StGB), notamment § 823 BGB (obligation de réparation) et la législation sur la responsabilité médicale.

Existe-t-il des dispositions juridiques différentes pour les circoncisions médicalement indiquées et non indiquées ?

Oui, les circoncisions médicalement indiquées — par exemple pour le traitement de certaines maladies telles que le phimosis ou des infections récurrentes — sont principalement examinées sous l’angle du droit médical. Ici, l’accent est mis sur le devoir d’information du médecin et l’indication médicale. Les circoncisions non médicalement indiquées (notamment pour des raisons religieuses ou culturelles) sont, depuis 2012, explicitement réglementées par le § 1631d BGB et sont soumises à des conditions spécifiques, comme la qualification particulière de l’opérateur et l’absence de contradiction avec l’intérêt supérieur de l’enfant.

Quelles obligations de documentation existent en lien avec une circoncision ?

Avant la circoncision, une information médicale et juridique approfondie doit être documentée. Cela comprend notamment le consentement écrit des titulaires de l’autorité parentale ou de l’enfant ou adolescent capable de consentir, ainsi que des indications détaillées sur les risques, les conséquences et le déroulement de l’intervention. L’opérateur est également tenu de consigner par écrit le déroulement de l’acte et les éventuelles complications. Ces obligations de documentation servent, en cas de litige ultérieur, de preuve du respect des dispositions en vigueur.

Comment l’intérêt supérieur de l’enfant est-il pris en compte juridiquement lors d’une circoncision envisagée ?

L’intérêt supérieur de l’enfant constitue la référence juridique centrale, notamment selon les § 1666 BGB et § 1631d BGB. Une circoncision n’est expressément pas permise lorsqu’elle est incompatible avec l’intérêt supérieur de l’enfant. En cas de doute concernant l’impact de l’intervention sur l’enfant (par exemple en cas de contre-indications, de conflit entre raisons religieuses et risques psychologiques, ou en cas d’opposition d’un enfant apte à comprendre), le tribunal de la famille peut être saisi, lequel décide alors, dans le cadre d’un examen de l’intérêt de l’enfant, si la circoncision est juridiquement admissible.