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Charte des Nations Unies

Définition des termes et introduction

Die Charte des Nations Unies (angl. Charter of the United Nations, abrégée en Charte de l’ONU, est le document fondateur et la base constitutionnelle des Nations Unies (ONU). Elle fut signée le 26 juin 1945 à San Francisco par 50 États et entra en vigueur le 24 octobre 1945 après ratification par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et la majorité des autres États signataires. La Charte constitue un statut fondé sur des normes du droit international et régit la structure, les missions et les compétences de l’ONU ainsi que les relations entre ses États membres.

Évolution historique et contexte de création

L’élaboration de la Charte a été largement influencée par les expériences de la Seconde Guerre mondiale et la volonté d’assurer une paix durable. Les négociations à San Francisco se sont appuyées sur des accords antérieurs tels que la Charte de l’Atlantique (1941) et la Déclaration des Nations Unies (1942). L’objectif était de créer un système universel de sécurité collective fondé sur des normes juridiquement contraignantes.

Nature juridique et force obligatoire

Caractère obligatoire et position en droit international

La Charte des Nations Unies est un traité multilatéral de droit international à caractère constitutionnel. Elle engage les États membres sur une base juridiquement contraignante et, en tant que document fondateur, prévaut sur les autres traités internationaux des membres de l’ONU en vertu de l’article 103 de la Charte de l’ONU. Le respect des dispositions de la Charte est impératif pour les États membres et ne peut être limité par des réserves.

Rapport avec d’autres traités internationaux

Conformément à l’article 103, la Charte prévaut sur toute autre obligation conventionnelle des membres en cas de conflit entre les obligations découlant de la Charte et celles issues d’autres accords internationaux. Cette primauté est juridiquement obligatoire et reconnue sur le plan international.

Structure et organisation de la Charte

La Charte des Nations Unies comprend un préambule et 19 chapitres comportant au total 111 articles.

Préambule

Le préambule énonce les principes fondamentaux et les objectifs : préservation de la paix mondiale, développement de relations amicales entre les nations, promotion de la coopération internationale et respect des droits de l’homme.

Aperçu des chapitres

Chapitre I : Objectifs et principes (art. 1-2)

Ces articles fixent les principaux objectifs tels que le maintien de la paix, la sécurité, la coopération et l’égalité entre les nations. Les principes portent notamment sur la souveraineté des États, l’interdiction du recours à la force et le principe du règlement pacifique des différends.

Chapitres II-V : Adhésion et organes principaux

Ces chapitres régissent l’adhésion (entrée, exclusion) ainsi que la création et les missions des principaux organes de l’ONU : Assemblée générale, Conseil de sécurité, Conseil économique et social, Cour internationale de Justice, Secrétariat et Conseil de tutelle.

Chapitres VI-VII : Règlement pacifique des différends et mesures en cas de menace ou de rupture de la paix

Le chapitre VI impose aux États membres de régler pacifiquement les différends internationaux. Le chapitre VII prévoit des mesures concrètes pour maintenir ou rétablir la paix mondiale, dont des sanctions et des mesures militaires.

Autres chapitres

Les autres chapitres traitent notamment des accords régionaux (chap. VIII), de la coopération économique et sociale (chap. IX-X), du régime de tutelle (chap. XII-XIII), de la Cour internationale de Justice (chap. XIV), ainsi que des procédures de modification et de ratification de la Charte (chap. XVIII-XIX).

Dispositions essentielles du droit international

Principes d’interdiction de la force et de non-ingérence

L’article 2, paragraphe 4, interdit explicitement à tous les États membres toute menace ou usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’autres États. L’article 2, paragraphe 7, interdit dans une large mesure à l’ONU de s’ingérer dans les affaires relevant de la compétence interne des États (réserve des affaires internes).

Système de sécurité collective

La Charte instaure un système de sécurité collective, dont le Conseil de sécurité est le pivot. Celui-ci peut, conformément au chapitre VII, prendre des décisions contraignantes et ordonner des sanctions ou des mesures militaires en cas de menace contre la paix. L’exécution des décisions est obligatoire pour les États membres.

Règlement pacifique des différends

L’article 33 énumère divers moyens de règlement pacifique des différends : négociation, enquête, médiation, conciliation, arbitrage et décisions judiciaires. Le Conseil de sécurité peut se saisir de tout différend susceptible de menacer la paix mondiale.

Droits de l’homme et droit à l’autodétermination

Aux articles 1 et 55, l’ONU s’engage à promouvoir le respect et la mise en œuvre des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est également consacré comme principe de droit international.

Adhésion et procédure d’admission

Admission, suspension et exclusion

L’adhésion est ouverte à tous les États pacifiques qui acceptent les obligations contenues dans la Charte et, de l’avis de l’Organisation, sont aptes et désireux de les accomplir. Les décisions d’admission sont prises par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité (art. 4 Charte de l’ONU). Suspension et exclusion sont possibles en cas de violation des principes de la Charte, sur recommandation du Conseil de sécurité et décision de l’Assemblée générale (art. 5 et 6 Charte de l’ONU).

Organes et leurs compétences juridiques

Assemblée générale

L’Assemblée générale est l’organe central de délibération et de décision. Elle formule des recommandations, adopte des résolutions, approuve le budget de l’ONU et procède à certaines élections conjointement avec le Conseil de sécurité. Ses décisions ont essentiellement un caractère consultatif.

Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité détient un rôle majeur pour les questions de paix et de sécurité. Ses décisions prises en vertu du chapitre VII sont contraignantes pour tous les membres (art. 25 Charte de l’ONU). Particularité : Les membres permanents disposent d’un droit de veto (art. 27).

Autres organes

Le Conseil économique et social (ECOSOC), la Cour internationale de Justice, le Secrétariat et le Conseil de tutelle, désormais inactif, s’occupent de missions spécifiques, définies en détail par la Charte.

Modifications de la Charte

Des réformes et modifications sont possibles conformément aux articles 108 et 109. Elles nécessitent une majorité des deux tiers à l’Assemblée générale ainsi que l’approbation des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et, ensuite, la ratification par deux tiers des États membres.

Primauté de la Charte en droit international

Selon l’article 103, la Charte prévaut sur tout autre accord international des membres : « En cas de conflit entre les obligations des membres des Nations Unies en vertu de la présente Charte et leurs obligations découlant d’autres accords internationaux, celles issues de la présente Charte prévalent. »

Importance dans l’ordre juridique international

La Charte des Nations Unies constitue le fondement de l’ordre international moderne. Elle influence de façon significative le développement et l’interprétation du droit international, notamment dans les domaines de l’interdiction du recours à la force, du système de sécurité collective, des normes de jus cogens et des droits de l’homme. Ses principes et normes ont été intégrés dans de nombreux traités régionaux et systèmes juridiques nationaux.

Résumé

Die Charte des Nations Unies est l’instrument central du droit international qui définit les fondements, structures et relations juridiques de l’ONU et de ses membres. En tant que document de nature constitutionnelle, elle prévaut sur les autres traités internationaux et constitue dans de nombreux domaines la base obligatoire pour l’action interétatique et l’ordre international de la paix. Ses mécanismes et principes régissent le fondement du droit international moderne et de la coopération globale.

Questions fréquemment posées

Quel est l’effet juridique de la Charte des Nations Unies par rapport aux autres traités internationaux ?

La Charte des Nations Unies bénéficie, conformément à l’article 103, d’une primauté sur les autres traités internationaux. Cela signifie qu’en cas de conflit entre des obligations issues de la Charte de l’ONU et celles provenant d’autres accords internationaux, les obligations tirées de la Charte prévalent. Cette clause a été introduite pour souligner le statut particulier de l’ONU en tant qu’institution centrale pour la sécurité de la paix et la coopération internationale. En pratique, cela implique que les mesures du Conseil de sécurité — telles que les sanctions ou interventions militaires — sont juridiquement contraignantes, même si elles entrent en conflit avec les engagements contractuels existant entre États. La portée exacte de cette primauté reste controversée dans la pratique des États et la doctrine, notamment en ce qui concerne la protection des droits fondamentaux de l’homme et des règles impératives du droit international (jus cogens).

Comment la Charte des Nations Unies s’intègre-t-elle dans le droit international ?

La Charte des Nations Unies est un traité multilatéral de droit international auquel, aujourd’hui, presque tous les États du monde sont parties. Elle constitue le document fondateur de l’ONU et en même temps le texte constitutionnel fondamental de l’Organisation. D’un point de vue juridique, la Charte s’apparente à une « constitution de la communauté internationale », du moins en ce sens qu’elle fixe des règles fondamentales contraignantes pour la coexistence internationale et l’organisation des États. Ses dispositions définissent notamment la structure, les organes, leurs compétences et leur fonctionnement. La Charte passe pour un « traité à caractère constitutionnel » et est obligatoire pour tous les États membres. De plus, elle contient également des règles à effet direct en droit international, notamment l’interdiction du recours à la force et le droit de légitime défense.

Dans quelle mesure les dispositions de la Charte de l’ONU sont-elles contraignantes pour les États membres et existe-t-il des exceptions ?

Pour tous les États membres, les dispositions de la Charte de l’ONU ont, conformément à l’article 2, paragraphe 5, un effet pleinement contraignant. Cela signifie que tous les États s’engagent non seulement à respecter les obligations énoncées dans la Charte, mais aussi à agir activement pour atteindre les buts de l’ONU. Par ailleurs, de nombreux articles, notamment ceux relatifs à l’interdiction du recours à la force ou au règlement pacifique des différends, imposent un comportement déterminé aux membres. Des exceptions ne sont prévues que là où la Charte prévoit explicitement des possibilités de dérogation, par exemple dans le cadre de mesures collectives du Conseil de sécurité en vertu du chapitre VII (mesures coercitives) ou au titre du droit de légitime défense selon l’article 51. Les réserves ou modifications ultérieures de la part des États membres sont en principe exclues ; les modifications de la Charte nécessitent des procédures complexes et un large consensus.

Quel rôle jouent les organes des Nations Unies dans le cadre de la Charte du point de vue juridique ?

La Charte définit six organes principaux des Nations Unies : l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social (ECOSOC), le Conseil de tutelle, la Cour internationale de Justice (CIJ) et le Secrétariat. Les compétences, ainsi que la composition et le fonctionnement de ces organes, sont précisés dans la Charte. Il est juridiquement important que le Conseil de sécurité détienne des pouvoirs décisionnels étendus, dont les décisions relevant du chapitre VII lient tous les États membres. Parallèlement, l’Assemblée générale joue un rôle important comme forum de discussion et de développement des principes de droit international, tandis que les décisions juridiquement contraignantes sont généralement du ressort du Conseil de sécurité ou de la CIJ. Les relations juridiques et la coopération entre les organes sont également régies par la Charte.

Les principes consacrés dans la Charte, comme l’interdiction de la force, font-ils partie du droit international coutumier ?

Beaucoup des principes inscrits dans la Charte, en particulier l’interdiction du recours à la force (article 2, paragraphe 4) et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sont aujourd’hui considérés comme du droit international coutumier, voire comme du droit international impératif (jus cogens). Cela signifie qu’ils s’imposent non seulement aux membres des Nations Unies, mais en principe aussi aux États non membres ou qui souhaiteraient adhérer. La Cour internationale de Justice a plusieurs fois souligné dans ses arrêts que l’interdiction du recours à la force constitue une norme fondamentale de l’ordre juridique international. Cette reconnaissance de principe en tant que droit coutumier accroît la force obligatoire de ces principes et fait obstacle aux tentatives de s’y soustraire par des accords ou autres moyens.

Comment une modification ou une interprétation de la Charte de l’ONU est-elle réalisée d’un point de vue juridique ?

Les modifications de la Charte sont réglementées aux articles 108 et 109 et sont soumises à une procédure particulièrement rigoureuse. Elles doivent être approuvées par une majorité des deux tiers de l’Assemblée générale et ratifiées par deux tiers des États membres, y compris tous les membres permanents du Conseil de sécurité. En pratique, les interprétations de la Charte sont le fait des organes (par exemple par la pratique du Conseil de sécurité ou les résolutions de l’Assemblée générale) ainsi que de la jurisprudence de la Cour internationale de Justice. Contrairement aux constitutions nationales, il n’existe cependant pas d’organe central d’interprétation contraignante, si bien que les critères d’interprétation du droit international — en particulier la Convention de Vienne sur le droit des traités — et les organes compétents elles-mêmes sont déterminants.

Comment les alliances et organisations régionales se positionnent-elles par rapport à la Charte de l’ONU ?

Les alliances et organisations régionales — comme l’Union européenne, l’Union africaine ou l’Organisation des États américains — sont encadrées au regard de la Charte de l’ONU, notamment par les articles 52 et 53. Ces dispositions permettent à des institutions régionales de prendre des mesures pour le règlement pacifique des différends ou la sécurité collective, dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec les buts et principes de la Charte et — en particulier pour les mesures coercitives selon l’article 53 — qu’elles reçoivent l’autorisation du Conseil de sécurité. La relation est donc marquée par le principe de subsidiarité, le Conseil de sécurité restant l’instance décisionnelle suprême. Les mesures juridiquement contraignantes des organisations régionales ne doivent pas remettre en cause la force obligatoire et la primauté de la Charte.