Notion et signification de la reconnaissance du design
Die Reconnaissance du design est un terme juridique du domaine de la propriété industrielle et désigne la reconnaissance expresse ou implicite d’un droit de design par une personne dans le cadre d’un litige juridique. Le point central concerne en général l’aveu ou l’admission que tel design jouit de la protection légale selon le droit national ou européen du design ou qu’un droit de design existe. La reconnaissance du design joue un rôle central, notamment dans les litiges relatifs à la contrefaçon de design, et entraîne des conséquences procédurales et matérielles importantes.
Nature juridique et fonction de la reconnaissance du design
Qualification de droit matériel
La reconnaissance du design est une sous-catégorie de la reconnaissance générale en droit de la propriété industrielle et peut intervenir aussi bien oralement que par écrit. Par cette reconnaissance, une partie admet l’existence d’un design enregistré ou non, ou accepte – généralement dans le cadre d’une conduite procédurale – la protection revendiquée du design concerné. Ce comportement peut avoir une influence sur le déroulement ultérieur du litige, notamment sur la répartition de la charge d’allégation et de preuve.
Conditions de la reconnaissance
La reconnaissance du design suppose qu’une partie se déclare expressément ou par un comportement implicite sur la protection ou l’étendue de la protection d’un design déterminé. Les situations typiques de reconnaissance se rencontrent notamment dans la réponse à une mise en demeure, au cours d’une procédure judiciaire ou dans une déclaration d’abstention.
Si une partie reconnaît un design, cela est généralement interprété comme une renonciation à faire valoir certaines objections ou exceptions envers le design en tant que tel. Surtout, après une reconnaissance, elle ne peut plus facilement invoquer l’absence de protection, le défaut de nouveauté ou l’absence de caractère individuel (§§ 2, 3 DesignG ou art. 4, 5 du règlement sur les dessins ou modèles communautaires).
Portée procédurale de la reconnaissance du design
Effets sur la charge de la preuve
En cas d’action pour violation de design, le demandeur doit en principe alléguer et prouver toutes les conditions de l’action, ce qui concerne en particulier la protection du design. Toutefois, si le défendeur reconnaît la protection ou l’existence d’un design, il n’est plus nécessaire que le demandeur doive en apporter la preuve explicite. La reconnaissance constitue à cet égard un aveu procédural au sens de l’article 288 du ZPO, qui lie le tribunal.
Rétractation et effet contraignant
Une reconnaissance donnée ne peut en principe pas être révoquée unilatéralement. La partie reste liée à la déclaration faite dans le cadre de la reconnaissance du design tout au long de la procédure et dans les procédures ultérieures, sauf si des circonstances justifient un retrait (par exemple, si l’aveu est fondé sur une erreur manifeste, art. 290 ZPO).
Distinction d’institutions juridiques similaires
Reconnaissance et aveu
La reconnaissance du design se distingue d’un aveu partiel procédural ou de fond. Tandis que la reconnaissance porte généralement sur des prétentions ou des droits précis, la reconnaissance vise l’admission d’une condition abstraite, en l’occurrence l’existence d’un droit de design. Elle diffère également de ce que l’on appelle « l’exception d’absence de protection », car cette dernière conteste explicitement l’existence ou la portée du droit de protection.
Reconnaissance du design et mise en demeure
Dans la procédure de mise en demeure – avant la procédure judiciaire – la reconnaissance joue un rôle particulier. Si le destinataire de la mise en demeure remet une déclaration d’abstention dans laquelle la protection du design est reconnue ou non contestée, cela peut être considéré comme une reconnaissance du design. Par la suite, le destinataire serait lié par cette reconnaissance dans une procédure judiciaire ultérieure et ne pourrait plus contester la protection ou l’existence du design.
Reconnaissance du design dans le contexte européen
Dessins ou modèles communautaires et reconnaissance du design
Le règlement sur les dessins ou modèles communautaires (RDC, règlement (CE) n° 6/2002) ne connaît pas explicitement la notion de reconnaissance en tant qu’institution juridique. Cependant, les principes de la reconnaissance sont applicables aux procédures devant l’EUIPO ou dans le cadre d’actions en contrefaçon de dessins ou modèles communautaires. Une reconnaissance faite par les parties lie ces dernières conformément au droit processuel national, en général la procédure déterminée par l’État membre compétent.
Conseils pratiques pour la gestion de la reconnaissance du design
- Examen avant de reconnaître : Toute reconnaissance ou absence de contestation de la protection doit être soigneusement vérifiée au regard de son effet contraignant en droit.
- Rédaction des réponses à la mise en demeure et des conclusions en défense : La reconnaissance doit être expressément évitée ou strictement limitée si une contestation ultérieure de la protection est envisagée.
- Documentation : Les déclarations et écrits susceptibles d’être interprétés comme une reconnaissance du design doivent être soigneusement documentés et archivés afin d’éviter des problèmes de preuve.
Littérature et références complémentaires
- Harte-Bavendamm/Henning-Bodewig (éd.), Propriété industrielle. Commentaire, édition actuelle, n° sur le DesignG
- Kur, Annette, Droit d’auteur et protection du design, in : Schricker/Loewenheim (éd.), Droit d’auteur, § 2 n° 85-110
- Büscher/Dittmer/Schiwy (éd.), Propriété industrielle, droit d’auteur, droit des médias, mot-clé : reconnaissance du design
Résumé
Die Reconnaissance du design est une institution centrale du droit des designs dans le domaine de la propriété industrielle et désigne la reconnaissance (même implicite) d’un design ou de sa protection par une partie impliquée dans le litige. Elle revêt une grande importance pratique dans les litiges extrajudiciaires et judiciaires. En raison de ses effets juridiques étendus, elle ne devrait être expliquée ou admise qu’avec la plus grande prudence. L’effet contraignant de la reconnaissance s’étend aux procédures ultérieures et peut influencer de manière déterminante l’issue d’un procès.
Questions fréquemment posées
Dans quel cadre juridique la reconnaissance du design est-elle protégée ?
La base juridique de la protection de la reconnaissance du design est notamment fixée en Allemagne dans la loi sur les dessins et modèles (GeschmMG) ; au niveau européen, le règlement sur les dessins ou modèles communautaires (RDC) s’applique. Ces textes offrent au titulaire d’un design enregistré ou non une protection contre l’imitation ou l’utilisation non autorisée par des tiers. La condition d’une protection est, en principe, la nouveauté et le caractère propre du design au moment du dépôt ou de la divulgation. La protection naît par l’enregistrement auprès de l’Office allemand des brevets et des marques (DPMA) ou par le dépôt à l’échelle de l’Union auprès de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). Pour les dessins ou modèles communautaires non enregistrés, la simple divulgation au sein de l’Union européenne suffit. La protection porte exclusivement sur l’aspect esthétique du produit, à l’exclusion de sa fonctionnalité technique.
Quelles actions sont possibles pour un titulaire de droits en cas d’atteinte à sa reconnaissance du design ?
En cas d’atteinte à une reconnaissance du design, le titulaire dispose de plusieurs recours juridiques. Il peut d’abord adresser une mise en demeure et exiger la cessation. Si ces démarches amiables échouent, il est possible de demander une mesure provisoire ou d’intenter une action en cessation et en dommages-intérêts. Il peut également demander la destruction des produits contrefaisants ou leur retrait du marché. Les fondements juridiques se trouvent aux §§ 38 et suivants GeschmMG ou dans les articles correspondants du règlement sur les dessins ou modèles communautaires (RDC). Il peut aussi exiger la communication concernant l’étendue et l’origine des produits fabriqués ou commercialisés illicitement afin de chiffrer précisément son préjudice.
Quelle est la durée de la protection juridique d’une reconnaissance du design ?
La protection d’une reconnaissance du design enregistrée dure en principe un maximum de 25 ans à partir de la date du dépôt, sous réserve que les taxes de renouvellement soient payées tous les cinq ans. En revanche, les dessins ou modèles communautaires non enregistrés ne bénéficient que d’une protection de trois ans à compter de la première divulgation dans l’Union européenne. Passé ces délais, les designs tombent dans le domaine public et sont donc utilisables par tous, sauf existence d’autres droits (comme le droit d’auteur ou les marques).
Quelles sont les conditions de mise en œuvre d’une reconnaissance du design ?
Pour qu’une reconnaissance du design soit juridiquement exécutoire, elle doit toujours être en vigueur au moment où elle est invoquée, c’est-à-dire que la période de protection ne doit pas être échue. Pour les designs enregistrés, le registre doit également être à jour et les frais acquittés. Il est également nécessaire que le design concerné réponde réellement aux critères de nouveauté et de caractère propre. En cas de litige, un tribunal peut vérifier si ces conditions sont réunies. Pour les dessins ou modèles communautaires non enregistrés, la charge de la preuve concernant l’existence et la notoriété de la reconnaissance du design incombe au titulaire du droit ; une documentation et une sécurisation complète des preuves sont donc essentielles.
Comment la portée d’une reconnaissance du design est-elle délimitée juridiquement ?
La portée juridique d’une reconnaissance du design est limitée par ce que l’on appelle l’étendue de la protection, qui ressort du dépôt ou de la divulgation du design. L’aspect déterminant est l’impression d’ensemble produite auprès de l’utilisateur averti. Bénéficient de la protection non seulement l’aspect exactement enregistré, mais également les imitations similaires si elles produisent une impression d’ensemble analogue. Toutefois, les éléments fonctionnels, de nature ou de nécessité technique, sont expressément exclus de la protection. La portée s’étend territorialement à la zone de protection respective (nationale ou européenne) et, quant au contenu, aux classes de produits décrites dans le dépôt.
Quel est le rôle de la reconnaissance du design par rapport aux autres droits de propriété industrielle ?
La reconnaissance du design peut coexister avec d’autres droits tels que le droit d’auteur, le droit des marques ou le droit des brevets. Dans de nombreux cas, les champs de protection se recoupent, par exemple lorsqu’un objet utilitaire est protégé à la fois au titre du droit des designs et du droit d’auteur. En cas de conflit entre des droits existants et une reconnaissance du design, il convient toujours de procéder à une appréciation au cas par cas. Ceci est particulièrement pertinent dans le cadre de la « protection contre les collisions », où il s’agit de déterminer quel droit prévaut et si une protection cumulative existe. La protection du design est en principe exclue lorsque le design est déterminé exclusivement par une fonction technique (§ 3 GeschmMG).
Quels moyens de preuve sont pertinents en cas de litige autour d’une reconnaissance du design ?
Dans un litige pour violation d’une reconnaissance du design, différents moyens de preuve sont décisifs. Il s’agit notamment des représentations du design déposées ou divulguées (par exemple, photos ou dessins), des documents relatifs au processus de création, des publications et catalogues ainsi que des documents commerciaux liés à la mise sur le marché du design. Pour les designs non enregistrés, il est particulièrement crucial de prouver de façon exhaustive la divulgation et la reconnaissance du design pour pouvoir faire valoir ses droits en justice. En complément, des expertises peuvent être sollicitées pour se prononcer sur l’impression d’ensemble du design ou sur des caractéristiques déterminées par la technique.