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Cause d’action

Définition et portée du fondement de l’action

Le fondement de l’action est un concept central du droit processuel civil et désigne la situation de fait sur laquelle le demandeur fonde son action en justice et dont il déduit ses prétentions. Il constitue la base de l’objet du litige ainsi que de la compétence décisionnelle du tribunal. Il englobe les faits essentiels à la justification de la prétention.

La présentation précise du fondement de l’action dans l’assignation est d’une importance majeure, car elle détermine la nature et l’étendue de la procédure judiciaire. Le fondement de l’action se distingue nettement de la demande, qui concerne l’effet juridique recherché (par exemple, le paiement d’une somme d’argent ou la restitution d’un bien).

Qualification juridique du fondement de l’action

Fondement de l’action et objet du litige

Le fondement de l’action est étroitement lié à l’objet du litige. L’objet du litige, régi dans le procès civil allemand par l’article 253, alinéa 2, n° 2 du ZPO, se compose de la demande et du fait sur lequel elle s’appuie, c’est-à-dire le fondement de l’action. L’objet du litige résulte typiquement d’une combinaison de ces deux éléments.

La distinction entre plusieurs fondements de l’action est en particulier pertinente lorsqu’un demandeur fait valoir plusieurs prétentions reposant sur des faits différents. Chaque cause d’action avec un fondement distinct peut constituer un objet du litige autonome, impliquant une décision séparée pour chacun.

Fonction dans le procès civil

Dans la procédure civile, le fondement de l’action sert à fixer le cadre procédural de chaque prétention. Seuls les faits exposés dans le fondement de l’action peuvent faire l’objet de l’examen judiciaire et, le cas échéant, fonder une décision. La limitation aux faits invoqués dans le fondement de l’action vise à éviter que le tribunal ne statue sur des prétentions non demandées ou insuffisamment exposées.

Ceci revêt une importance particulière en cas de modification ou d’extension de l’action, car il s’agit alors de déterminer s’il s’agit d’un nouveau fondement ou d’un fondement modifié, ce dont dépend la recevabilité des requêtes procédurales ou de leurs modifications.

Distinction du fondement de l’action d’autres notions juridiques

Différence entre fondement de l’action et cause de la prétention

Alors que le fondement de l’action désigne la situation de fait, c’est-à-dire les événements effectivement survenus sur lesquels la demande du demandeur s’appuie, la cause de la prétention (Anspruchsgrundlage) fait référence en premier lieu à la norme juridique qui confère au demandeur le droit invoqué. Une même situation de fait (fondement de l’action) peut souvent être à l’origine de différentes causes de prétention (lois ou articles). Pour l’examen judiciaire, le fondement de l’action autant que la bonne cause de la prétention sont déterminants.

Fondement de l’action et demande

La demande décrit la décision sollicitée du tribunal (par ex. paiement, remise, constatation). En revanche, le fondement de l’action renseigne sur les faits permettant au demandeur de justifier sa demande. Un même fondement de l’action peut donc servir de base à différentes demandes, dès lors qu’elles résultent de la même situation de fait.

Fondement de l’action et particularités procédurales

Principe de détermination

Selon l’article 253, alinéa 2, n° 2 du ZPO, le demandeur est tenu de présenter le fondement de son action dans l’assignation de manière suffisamment précise pour que l’objet du litige soit clairement délimité. Les faits constituant le fondement de l’action doivent être exposés avec autant de précision et d’intelligibilité que nécessaires pour permettre au tribunal ainsi qu’à la partie défenderesse de comprendre sur quels éléments repose la demande.

Une présentation du fondement de l’action insuffisamment précise fait courir le risque que l’action soit jugée irrecevable pour défaut de motivation. Le principe de détermination protège la partie défenderesse contre un élargissement de la demande imprévu et imprévisible.

Modification et extension de l’action

Une modification de l’action, selon l’article 263 du ZPO, a lieu lorsque l’objet du litige – et donc également le fondement de l’action – est entièrement ou partiellement remplacé, complété ou modifié. Une extension de l’action est en principe admissible si le tribunal et les défendeurs y consentent ou si elle est utile à la cause. L’évaluation dépend toujours de la mesure dans laquelle le fondement de l’action sous-jacent est affecté.

Particulièrement pour les demandes subsidiaires ou conditionnelles, l’examen de plusieurs fondements de l’action peut s’avérer nécessaire. Toute modification de l’action doit satisfaire, quant au nouveau fondement de l’action, aux exigences de détermination.

Fondement de l’action en relation avec certains types de procédure

Procès civil

Dans le procès civil, le fondement de l’action détermine explicitement la nature et l’étendue de la prétention à examiner par le tribunal. Il revêt également une importance centrale dans le cadre des actions en constatation, en exécution et en formation, puisque la structuration du fondement de l’action façonne de manière déterminante la décision du tribunal sur la recevabilité et le bien-fondé de la demande.

Procédure administrative et pénale

Le fondement de l’action est également pertinent dans la procédure administrative (§ 82 du Code de justice administrative) et dans la procédure pénale (§ 200 du Code de procédure pénale), bien que dans des conditions terminologiques et matérielles différentes. Dans les litiges administratifs, on utilise fréquemment la notion de « matière litigieuse », alors qu’en procédure pénale on parle par exemple de « faits reprochés ». Dans tous les cas, le fondement de l’action sert à délimiter le cadre du litige et à permettre une décision juridiquement sécurisée.

Importance du fondement de l’action pour l’autorité de la chose jugée et la préclusion

Un autre aspect important du fondement de l’action réside dans son importance pour l’autorité de la chose jugée. L’autorité de la chose jugée matérielle (Res iudicata) d’un jugement ne s’étend en principe qu’aux prétentions fondées sur le même fondement de l’action. Si une prétention est définitivement tranchée en raison d’un fondement de l’action déterminé, il est exclu de soumettre à nouveau une demande identique sur la même base (mot-clé : préclusion).

Résumé

Le fondement de l’action constitue l’un des concepts les plus importants en droit processuel allemand pour structurer et délimiter les procédures. La précision de son exposé détermine l’étendue de la procédure judiciaire, influence sa recevabilité et a un impact direct sur l’autorité de la chose jugée. Les différences avec des notions voisines telles que la cause de la prétention et la demande sont essentielles pour la suite de la procédure et l’efficacité d’une action. Le fondement de l’action garantit la sécurité juridique, la transparence et la protection aussi bien des créanciers que des débiteurs.

Questions fréquentes

Quel rôle joue le fondement de l’action dans la détermination de l’objet du litige en procès civil ?

Le fondement de l’action est déterminant pour la définition de l’objet du litige en procès civil. L’objet du litige se compose de la demande et de la situation de fait à laquelle se rapporte cette demande – précisément, le fondement de l’action. Ce n’est qu’à travers une présentation claire du fondement de l’action qu’il apparaît sur quel fait concret repose la demande du demandeur. Le tribunal ne peut statuer que sur des prétentions découlant du fondement de l’action exposé ; toute extension du jugement serait irrecevable. Pour cette raison, le Code de procédure civile (ZPO) n’autorise une modification de l’action que dans des limites strictes, à savoir lorsque l’objet du litige est substantiellement modifié par un changement ou une extension du fondement de l’action. Une présentation imprécise du fondement de l’action peut amener le tribunal à rejeter l’action pour irrecevabilité ou rendre une instruction sur les preuves impossible.

Quelle est l’importance du fondement de l’action pour l’effet de l’autorité de la chose jugée ?

Le fondement de l’action est déterminant pour l’autorité de la chose jugée matérielle d’un jugement, car cette dernière se rapporte en principe à la situation de fait exposée dans le fondement de l’action. Lorsqu’une action est définitivement jugée, l’effet de la chose jugée ne s’étend qu’aux prétentions reposant sur le même fondement de l’action. Si le fondement de l’action change substantiellement, il est possible de faire valoir de nouvelles prétentions dans une nouvelle action sans que ne s’applique l’autorité de la chose jugée. Ce lien étroit vise d’une part à empêcher la double poursuite d’une même prétention, mais autorise d’autre part l’introduction d’une nouvelle action fondée sur un autre état de fait.

Est-il possible de combiner plusieurs fondements de l’action dans une même action ?

Oui, il est possible de combiner plusieurs fondements de l’action au sein d’une même action. Selon le Code de procédure civile, un demandeur peut introduire des actions cumulatives ou alternatives, permettant ainsi l’examen juridique de différents états de fait. Il est exigé que tous les fondements de l’action soient indiqués de façon précise et clairement distingués les uns des autres. En pratique, il en découle soit une pluralité objective d’actions, soit des obligations alternatives sur lesquelles le tribunal doit statuer selon diverses causes de prétention. Les exigences les plus élevées concernent la motivation, rendant nécessaire la présentation précise de chaque fondement de l’action.

Quelles sont les exigences concernant l’exposé du fondement de l’action dans l’assignation ?

L’assignation doit indiquer de façon précise et complète le fondement de l’action. Le demandeur est tenu de présenter le déroulement factuel complet servant de base à sa prétention de manière logique et concrète. Les explications vagues ou générales sont insuffisantes ; il est nécessaire de préciser quels faits concrets sont réalisés, quand et dans quelles circonstances ils se sont produits et en quoi ils fondent la prétention. Une présentation insuffisante peut rendre l’action irrecevable dès le stade initial. Cela vise notamment à garantir un procès conforme à l’État de droit, transparent et le respect du droit d’être entendu de la partie adverse.

Dans quelle mesure le fondement de l’action peut-il évoluer au cours de la procédure ?

Une modification du fondement de l’action au cours de la procédure n’est admissible que dans les conditions prévues par le Code de procédure civile – en particulier les articles 263 et 264 du ZPO. Selon l’opinion juridique générale, il y a modification de l’action lorsque la situation factuelle de base évolue. Ces modifications peuvent exceptionnellement être admises avec l’accord du défendeur ou leur utilité pour la cause constatée par le tribunal. En revanche, une simple extension ou une précision à l’intérieur du même fondement de l’action reste autorisée, sans création d’une nouvelle cause de prétention. Le critère décisif est de savoir si la matière litigieuse change dans ses points essentiels ou si l’état de fait de base reste inchangé.

Quelles spécificités présente le fondement de l’action en matière administrative et pénale ?

Le fondement de l’action présente des particularités en procédure administrative et en procédure pénale. Alors qu’en procédure civile le fondement de l’action doit être clairement délimité, en procédure administrative (« recours en annulation »), l’objet du litige concret est souvent déterminé par l’acte administratif contesté. Ici, ce n’est pas tant la libre présentation du demandeur que le contenu de l’acte administratif qui importe. En procédure pénale, on ne parle certes pas explicitement de « fondement de l’action », mais l’infraction poursuivie au sens de l’article 264 du StPO équivaut au fondement de l’action. Elle définit la situation de fait qui fonde l’accusation et marque également la limite de la compétence décisionnelle du tribunal. Là aussi, une extension n’est possible que sous des conditions strictes.