Notion et signification de la capacité d’action professionnelle
La capacité d’action professionnelle est un concept central du droit allemand de la formation professionnelle. Elle décrit l’aptitude globale d’une personne à agir de manière appropriée et autonome dans un contexte professionnel, conformément aux exigences juridiques, économiques, sociétales et techniques, tout en tenant compte des aspects sociaux, économiques et écologiques. Elle constitue la condition essentielle à l’exercice indépendant d’une profession et représente l’objectif principal de la formation et du perfectionnement professionnel.
Cadre juridique de la capacité d’action professionnelle
Ancrage dans la loi sur la formation professionnelle (BBiG)
La base légale pour la définition et la structuration de la capacité d’action professionnelle se trouve dans la loi sur la formation professionnelle (BBiG). L’article 1, alinéa 3 de la BBiG est ici particulièrement central :
« La formation professionnelle a pour but de … transmettre la capacité d’action professionnelle. La capacité d’action professionnelle comprend la volonté et la capacité de l’individu à agir de manière appropriée et réfléchie, aussi bien qu’individuellement et socialement responsable, dans des situations professionnelles, sociales et privées. »
Dès l’entrée en vigueur des réformes de la BBiG, la systématique de la formation professionnelle s’est détournée d’une simple transmission de connaissances au profit du développement de compétences d’action globales.
Exigences et preuves de la capacité d’action
Les examens dans le cadre de la formation professionnelle en alternance visent explicitement à vérifier la capacité d’action professionnelle. Conformément aux §§ 38 et 39 BBiG, les examens finaux se basent sur la question de savoir si la personne évaluée a acquis la capacité d’action professionnelle exigée dans le métier formé et si elle sait l’appliquer dans des situations typiques de l’entreprise.
Dans les règlements de perfectionnement professionnel ainsi que dans les qualifications d’adaptation, la preuve de la capacité d’action professionnelle est également exigée comme composante centrale des examens.
Lien avec les règlements de formation et les programmes cadres
Les règlements de formation en vertu de la BBiG et les programmes cadres nationaux de la Conférence permanente des ministres de l’éducation précisent les compétences et connaissances à transmettre dans ce que l’on appelle les « compétences opérationnelles professionnelles ». Leur objectif vise le développement de la capacité d’action professionnelle, les champs d’action et objectifs d’apprentissage des règlements de formation étant toujours alignés sur les exigences du marché du travail et des prescriptions légales.
Éléments constitutifs de la capacité d’action professionnelle
Compétence technique, compétence sociale et compétence personnelle
Sur le plan juridique, la capacité d’action professionnelle est comprise comme l’interaction de plusieurs domaines de compétences :
- Compétence technique : Aptitude à résoudre de manière appropriée et autonome les tâches et problèmes spécifiques à la profession, en tenant compte des dispositions légales pertinentes, des normes techniques et des directives organisationnelles du travail.
- Compétence sociale : Cela inclut les aptitudes à la communication, au travail en équipe et à la gestion des conflits, ainsi que la volonté d’assumer la responsabilité de ses propres actes et de ceux du groupe.
- Compétence personnelle : Aptitude à planifier, exécuter et contrôler de manière autonome les résultats du travail, esprit d’initiative, résilience et capacité à réfléchir à ses propres actions.
Le législateur a mis un accent particulier, notamment avec la nouvelle version de la BBiG, sur la prise en compte équivalente de ces différentes compétences.
Portée juridique dans la relation de travail
La capacité d’action professionnelle représente en droit du travail une caractéristique de la personnalité requise pour l’exercice d’une activité professionnelle. Elle fait régulièrement partie du profil d’exigence pour l’exercice autonome d’une activité et revêt donc une importance juridique dans les offres d’emploi, les contrats de travail ainsi que dans les mesures de formation et de perfectionnement.
Un manque de capacité d’action professionnelle peut avoir des conséquences juridiques sur la relation de travail, les promotions ou les décisions de licenciement, dès lors que la qualification requise ne peut être démontrée.
Capacité d’action professionnelle dans la formation initiale et continue
Conditions d’accès à la formation et modalités d’examen
Le développement de la capacité d’action professionnelle est l’objectif central de chaque métier reconnu selon les §§ 3 et 4 BBiG. Les entreprises de formation sont tenues, par une organisation adéquate de la formation en entreprise, de garantir que les apprentis acquièrent la pleine capacité d’action professionnelle. Le respect et la mise en œuvre de cette exigence sont contrôlés par les organismes compétents.
Dans la formation continue également, la preuve de la capacité d’action professionnelle est une condition pour acquérir des qualifications de promotion selon l’article 53 BBiG.
Reconnaissance et évaluation des diplômes étrangers
Dans un contexte juridique, la capacité d’action professionnelle revêt une importance particulière pour l’évaluation de l’équivalence de diplômes professionnels étrangers. Selon la loi sur la détermination des qualifications professionnelles (BQFG), la reconnaissance et l’évaluation dépendent essentiellement de la comparable nature des qualifications prouvées avec la capacité d’action professionnelle allemande.
Évolutions et conséquences juridiques
Capacité d’action professionnelle et digitalisation
Les exigences relatives à la capacité d’action professionnelle font l’objet d’ajustements juridiques constants, notamment en raison du virage numérique. Les règlements de formation sont actualisés de manière à ce que les compétences numériques soient obligatoirement transmises afin de refléter le nouveau monde du travail.
Conséquences juridiques en cas d’absence de capacité d’action
Un déficit de capacité d’action professionnelle peut conduire à l’échec aux examens au sens de la BBiG et donc à l’absence d’obtention d’un diplôme professionnel reconnu. En droit du travail, des lacunes en matière de compétences d’action peuvent entraîner des conséquences contractuelles allant jusqu’à la rupture de la relation de travail, particulièrement lorsque les exigences minimales légales ne sont pas satisfaites.
Résumé
La capacité d’action professionnelle est une notion centrale du droit allemand de la formation professionnelle. Elle constitue l’aptitude fondamentale à accomplir des tâches professionnelles de manière appropriée et autonome, en mettant en œuvre une variété de compétences. Les fondements juridiques sont en particulier la loi sur la formation professionnelle, les règlements de formation ainsi que la loi sur la reconnaissance des qualifications professionnelles. La capacité d’action professionnelle relie les exigences du droit de la formation aux attentes du marché du travail et de la société à l’égard des personnes exerçant une activité de manière autonome et responsable, en tenant toujours compte des exigences et évolutions juridiques.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conditions juridiques qui encadrent la transmission de la capacité d’action professionnelle en formation ?
La transmission de la capacité d’action professionnelle dans la formation en entreprise est principalement régie par les dispositions de la loi sur la formation professionnelle (BBiG) ainsi que d’autres normes juridiques pertinentes, telles que le code de l’artisanat (HwO) et les règlements de formation correspondants. Selon l’article 1, alinéa 3 BBiG, le principal objectif de la formation professionnelle est notamment l’acquisition de la compétence d’action professionnelle nécessaire à l’exercice d’une activité professionnelle qualifiée. Il s’agit là d’un mandat éducatif contraignant pour les entreprises de formation et les écoles professionnelles, concrétisé par des contenus minimums obligatoires dans les règlements de formation et les programmes cadres. De plus, la BBiG prévoit que les contenus de formation doivent toujours être transmis en lien avec les compétences, connaissances et aptitudes à acquérir (article 3 BBiG). Les organismes responsables (par ex. chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers) sont également chargés de surveiller et garantir la qualité de la formation, de sorte que la transmission de la capacité d’action professionnelle fasse également l’objet de contrôles et d’examens. Les violations de ces obligations légales peuvent entraîner un raccourcissement de la formation, le retrait de la reconnaissance ou des poursuites juridiques contre l’entreprise formatrice.
Dans quelle mesure existe-t-il une obligation légale de mettre à jour les contenus de formation en lien avec la capacité d’action professionnelle ?
Conformément à l’article 5, alinéa 2 BBiG, les règlements de formation doivent tenir compte de l’état reconnu des connaissances scientifiques, techniques et didactiques. Il en résulte une obligation légale de réexaminer et d’adapter régulièrement les contenus de formation. Cette adaptation est réalisée par l’Institut fédéral de la formation professionnelle (BIBB) en collaboration avec les partenaires sociaux et les associations professionnelles, puis rendue obligatoire par ordonnance juridique du ministère fédéral compétent. Les employeurs sont tenus d’ajuster leurs processus et contenus de formation en conséquence, et de transmettre des connaissances techniques à jour ainsi que des compétences transversales (telles que les compétences méthodologiques, sociales et personnelles). Si une entreprise ne remplit pas cette obligation et transmet des contenus obsolètes, cela peut conduire à une contestation par les autorités de supervision ainsi qu’à une mise en danger des objectifs de formation.
Quelles sont les exigences juridiques envers les formateurs concernant la transmission de la capacité d’action professionnelle ?
Selon l’article 28 BBiG, seules peuvent former des personnes disposant des compétences, connaissances et aptitudes professionnelles et pédagogiques nécessaires – c’est-à-dire à la fois qualifiées techniquement et aptes pédagogiquement à transmettre la capacité d’action professionnelle. Ceci est précisé par le règlement sur l’aptitude des formateurs (AEVO), qui impose la réussite d’un examen spécifique de formateur. Les formateurs portent également une responsabilité juridique pour le respect du règlement de formation et l’intégration de toutes les compétences prescrites du profil professionnel. Dans le cadre du contrôle de la formation par l’organisme compétent, les formateurs peuvent être tenus responsables si des lacunes sont constatées dans la transmission de la capacité d’action professionnelle.
Comment les infractions à l’obligation de transmission de la capacité d’action professionnelle sont-elles juridiquement sanctionnées ?
Si une entreprise de formation ne respecte pas son obligation de transmettre correctement la capacité d’action professionnelle, cela peut entraîner diverses conséquences juridiques. Les organismes compétents (par ex. IHK, HWK) ont le droit d’imposer des mesures telles que des exigences, des avertissements, ou dans les cas graves, le retrait de l’autorisation de former (article 32 BBiG). Les apprentis disposent d’un droit exécutoire à recevoir une formation conforme aux §§ 13 et 14 BBiG ; en cas de graves manquements, ils peuvent saisir l’organisme compétent ou – dans les cas les plus graves – résilier leur contrat d’apprentissage de manière extraordinaire. Des droits à réparation peuvent également naître si ces manquements causent un préjudice avéré à l’apprenti (par ex. échec à l’examen final en raison de lacunes graves dans la formation).
Quelles sont les exigences juridiques applicables à l’évaluation de la capacité d’action professionnelle ?
L’évaluation de la capacité d’action professionnelle est régie par la BBiG et les règlements de formation correspondants. Les examens finaux servent à vérifier que l’apprenti a acquis les compétences prévues par le profil professionnel. Selon l’article 38 BBiG, seuls peuvent accéder à l’examen les apprentis ayant reçu une formation dans tous les domaines techniques et transversaux requis. Les procédures d’examen et les critères d’évaluation sont définis de manière contraignante dans les règlements d’examen applicables et doivent être suivis par la commission d’examen de l’organisme compétent. Si l’on constate que des éléments essentiels de la capacité d’action professionnelle n’ont pas été transmis durant la formation, cela peut entraîner le refus d’accès à l’examen ou l’échec de l’apprenti.
La protection légale du travail s’applique-t-elle dans le cadre de la transmission de la capacité d’action professionnelle ?
Dans le contexte de la capacité d’action professionnelle, tant la loi sur la protection du travail (ArbSchG) que la loi sur la protection des jeunes travailleurs (JArbSchG) sont déterminantes. La transmission de la capacité d’action professionnelle ne doit jamais se faire au détriment de la santé de l’apprenti. Les entreprises de formation sont tenues, selon l’article 14 BBiG en liaison avec la législation sur la protection du travail, de protéger chaque apprenti contre les risques pour la vie et la santé et de l’informer sur les risques sanitaires existants. Dans le cas des jeunes apprentis, des prescriptions renforcées s’appliquent notamment en ce qui concerne le temps de travail, la réglementation des pauses, l’interdiction de certaines tâches dangereuses et le respect d’obligations de formation spécifiques. Les infractions à ces dispositions peuvent entraîner des conséquences aussi bien administratives que pénales.
Quels sont les droits des apprentis si la capacité d’action professionnelle requise n’est pas atteinte ?
S’il est constaté qu’après la formation achevée la capacité d’action professionnelle requise n’a pas été transmise, les apprentis disposent de différents recours juridiques. Ils peuvent dans un premier temps s’adresser à la chambre compétente (par ex. IHK, HWK), qui vérifiera le déroulement de la formation en entreprise et pourra, le cas échéant, ordonner des mesures. L’entreprise est également tenue de combler les lacunes de formation ou de permettre un changement d’entreprise formatrice. Dans les cas graves, les apprentis peuvent demander des dommages et intérêts, voire invoquer la nullité du contrat de formation si une violation grave des obligations de formation est constatée. Les chambres servent alors d’instances de conseil juridique aux apprentis.