Biens mobiliers, exécution forcée sur biens meubles
Définition et notion de bien mobilier
Le bien mobilier constitue un élément fondamental du droit civil et désigne tous les biens qui sont physiquement mobiles, et qui se distinguent ainsi des biens immobiliers (notamment les terrains et les droits assimilés à l’immobilier). Cela inclut notamment des objets tels que les véhicules, machines, espèces, bijoux, œuvres d’art, stocks de marchandises ainsi que les animaux. Sont exclus de cette notion les objets immobiliers tels que terrains, maisons ou biens en copropriété.
Les droits qui ne sont pas liés à un immeuble de manière permanente et qui sont transmissibles ou cessibles peuvent également être considérés comme des biens mobiliers. Cela concerne notamment les valeurs mobilières, créances, participations dans des biens mobiliers ainsi que certains droits d’usage.
La distinction juridique se fait en droit allemand, en particulier aux §§ 90 et suivants du Code civil allemand (BGB), selon lesquels une chose est considérée comme mobilière si elle ne fait pas partie intégrante d’un terrain ou d’un bâtiment.
Bases juridiques de l’exécution forcée sur biens mobiliers
Généralités sur l’exécution forcée
L’exécution forcée sur les biens mobiliers désigne la procédure réglementée par l’État permettant aux créanciers de faire valoir leurs droits constatés contre un débiteur. Les fondements juridiques se trouvent principalement dans le Code de procédure civile (ZPO), en particulier aux §§ 803 et suivants.
Conditions préalables à l’exécution
Pour l’exécution forcée, il faut en principe un titre exécutoire (par exemple, un jugement exécutoire, une ordonnance d’exécution ou d’autres actes exécutoires), ainsi qu’une clause d’exécution et la signification au débiteur (§ 750 ZPO). De plus, le bien à exécuter ne doit pas être explicitement insaisissable (voir à ce sujet le § 811 ZPO).
Formes d’exécution forcée sur biens mobiliers
1. Saisie de biens par l’huissier de justice
Une forme centrale de l’exécution forcée sur les biens mobiliers est la saisie de biens, réalisée par l’huissier compétent. L’huissier est habilité à saisir tous les objets mobiliers du débiteur qui sont appropriés pour satisfaire le créancier et qui peuvent être saisis (§§ 808 et suivants ZPO).
L’acte de saisie comprend le retrait physique et la prise de possession juridique de l’objet par l’huissier. Les biens saisis demeurent généralement sur place (garde de sécurité), mais peuvent aussi, sur demande, être enlevés et déposés ailleurs.
La réalisation se fait généralement par vente publique aux enchères (§ 814 ZPO), le produit de la vente étant réparti au créancier après déduction des frais afin d’apurer la créance.
Objets fréquemment saisis :
- Véhicules automobiles
- Espèces
- Bijoux et objets de valeur
- Appareils électroniques (par ex. téléviseur, ordinateur)
- Meubles et objets de valeur
2. Saisie de créances
En outre, la loi permet la saisie des créances du débiteur envers des tiers (tiers saisis). Typique est la saisie sur salaire et sur compte bancaire (§§ 829 et suivants ZPO), où le versement de certains revenus ou avoirs bancaires, dans des limites prévues, est transféré au créancier par ordonnance de saisie et de virement.
Dans le cadre de la saisie de créances, les droits patrimoniaux suivants peuvent notamment être concernés :
- Créances de salaire et de revenu (avec les seuils de saisie applicables)
- Avoirs bancaires, économies
- Créances en cours vis-à-vis de tiers
Exclusion et limitations de l’exécution forcée
Tous les biens mobiliers ne sont pas soumis à l’exécution forcée. Des dispositions juridiques limitent l’accès à certains objets afin de protéger le débiteur et sa famille contre la perte de leur subsistance.
Objets insaisissables
Le § 811 ZPO énumère de manière exhaustive les biens insaisissables. Cela comprend notamment :
- Objets d’usage personnel ou ménager, dans la mesure où ils sont indispensables pour conduire une vie simple et ménager (par ex. vêtements, lits, meubles simples)
- Outils de travail indispensables à l’exercice professionnel
- Aides pour personnes malades ou handicapées
- Animaux domestiques, dans la mesure où ils ne servent pas à une activité professionnelle
Limitations pour la saisie de créances
Pour la saisie des revenus du travail, il existe en outre des seuils légaux d’insaisissabilité (§ 850c ZPO), régulièrement révisés. La part insaisissable sert à garantir le minimum vital du débiteur et de ses ayants droit.
Procédure et déroulement de l’exécution forcée sur biens mobiliers
Le déroulement de l’exécution forcée comprend généralement les étapes suivantes :
- Dépôt de la demande : Le créancier saisit l’autorité d’exécution compétente (huissier, tribunal d’exécution) d’une demande de saisie des biens ou des créances.
- Réalisation de la saisie : L’huissier se rend à l’adresse du débiteur, dresse l’inventaire des biens saisissables et les saisit effectivement par la prise de possession ou l’apposition d’un sceau de saisie.
- Réalisation : Les biens mobiliers saisis sont réalisés, généralement par vente aux enchères ou par vente de gré à gré (§§ 814, 817 ZPO).
- Répartition du produit de la vente : Le produit de la réalisation est d’abord utilisé pour couvrir les frais, puis le créancier est désintéressé de sa créance.
En cas de saisie de créances, la saisie est notifiée au tiers saisi après l’ordonnance, lequel est alors tenu de verser la créance saisie au créancier.
Particularités et voies de recours
Le débiteur peut exercer des recours contre les mesures d’exécution forcée. Il s’agit notamment de la contestation (Erinnerung, § 766 ZPO) ainsi que, en cas de violation des règles de procédure, du recours immédiat (sofortige Beschwerde, § 793 ZPO). Les biens insaisissables peuvent être protégés par une opposition (§ 771 ZPO) ; les tiers disposent également d’un recours judiciaire pour s’opposer à des saisies injustifiées.
Résumé
Le bien mobilier et son exécution forcée sont des outils centraux pour faire valoir des droits privés en droit allemand. La législation assure d’une part la protection effective du créancier, mais garantit également une protection fondamentale du débiteur grâce à diverses restrictions. L’exécution forcée sur biens mobiliers inclut la saisie de biens ainsi que la saisie de créances, un ensemble de réglementations limitant l’accès à certains biens indispensables à la subsistance.
Voir aussi :
- [Unbewegliches Vermögen und Zwangsvollstreckung in unbewegliches Vermögen]
- [Pfändungsschutz]
- [Insolvenzverfahren]
Questions fréquemment posées
Quelles conditions doivent être remplies pour l’exécution forcée sur le bien mobilier ?
Pour pouvoir prendre juridiquement des mesures d’exécution forcée sur le bien mobilier d’une personne, il faut tout d’abord un titre exécutoire, tel qu’un jugement définitif, une ordonnance d’exécution ou un acte notarié revêtu d’une clause d’exécution. Le créancier doit présenter ce titre ainsi que la signification au débiteur à l’autorité d’exécution, par exemple l’huissier de justice. En règle générale, un ordre d’exécution doit également être adressé à l’huissier. Le débiteur doit aussi être identifiable et posséder un bien mobilier saisissable. Le bien mobilier comprend notamment des choses corporelles comme les véhicules, bijoux ou machines mobiles, mais aussi certains droits (par exemple des créances issues de livrets d’épargne). Il faut également qu’aucun obstacle légal à l’exécution n’existe, comme une libération de dette résiduelle dans une procédure d’insolvabilité ou une protection contre l’exécution en vertu du § 765a ZPO.
Comment la saisie de biens mobiliers est-elle concrètement effectuée ?
La saisie débute généralement par l’entrée de l’huissier dans les locaux professionnels ou d’habitation du débiteur. Cela n’est toutefois possible que durant certaines heures et dans le respect de l’inviolabilité du domicile comme prévu par la Loi fondamentale. Lors de l’acte de saisie, l’huissier dresse un procès-verbal de saisie, énumérant les objets saisis. Les biens saisis sont soit laissés sur place et munis d’un sceau de saisie (dite « mise sous scellés »), soit immédiatement pris en charge et enlevés. À partir de ce moment, les objets saisis sont interdits de vente par le débiteur. Les objets mobiliers essentiels à la couverture des besoins vitaux du débiteur (par ex. vêtements, équipement ménager, outils d’un ouvrier) sont en principe insaisissables conformément au § 811 ZPO.
Quels sont les recours dont dispose le débiteur contre une exécution forcée sur ses biens mobiliers ?
Le débiteur peut exercer différents recours contre l’exécution forcée. Un moyen important est la contestation de l’exécution selon § 766 ZPO, qui permet d’invoquer notamment des erreurs de forme survenues au cours de l’exécution. Si des objections de fond existent à l’encontre de la créance constatée (par exemple paiement de la dette), il peut former une action en opposition à l’exécution selon § 767 ZPO. En outre, le débiteur peut demander la suspension ou l’arrêt provisoire de l’exécution selon § 769 ZPO, en particulier en cas de rigueur excessive ou de menace sur sa subsistance. Il est également possible de solliciter auprès du tribunal compétent une protection contre l’exécution selon § 765a ZPO pour impossibilité grave ou circonstances personnelles particulières.
Que devient le bien saisi après la saisie ?
Après la saisie effective du bien mobilier, l’huissier organise en règle générale une vente publique aux enchères, où les biens saisis sont mis en vente. Le produit de la vente sert à satisfaire le créancier. L’huissier doit porter la vente à la connaissance du public et permettre aux enchérisseurs intéressés de voir les biens. Le produit net des enchères – après déduction des frais de l’exécution – est remis au créancier ; un éventuel excédent est dû au débiteur. Si le bien saisi s’avère invendable ou de faible valeur, l’huissier peut renoncer à sa réalisation et le laisser au débiteur.
Tous les objets mobiliers sont-ils susceptibles d’être saisis ?
Non, certains objets sont exclus de la saisie pour des raisons sociales et humanitaires, conformément au § 811 ZPO. Cela comprend notamment les vêtements, le mobilier de maison, les lits, les ustensiles de cuisine et autres besoins essentiels, ainsi que les objets indispensables à l’exercice professionnel (par exemple outils, vêtements professionnels). Les appareils électroniques nécessaires au standard de vie habituel (par exemple, un téléphone portable simple ou un téléviseur) peuvent aussi être insaisissables dans certains cas, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un luxe excessif. Les animaux domestiques sont également en principe insaisissables d’après le § 811c ZPO dans le respect de la protection animale.
Quelles particularités s’appliquent en cas d’exécution forcée sur les véhicules automobiles ?
S’agissant des véhicules automobiles, il faut noter que ceux-ci sont en principe saisissables en tant que biens mobiliers. L’huissier vérifie toutefois si le véhicule est indispensable à la poursuite de l’activité professionnelle du débiteur ou à l’accomplissement de tâches vitales, par exemple pour un travailleur indépendant ou en cas de personne handicapée. Dans un tel cas, la saisie peut être écartée si l’enlèvement entraîne une rigueur excessive. En cas de saisie d’un véhicule, celui-ci est souvent assuré immédiatement, par enlèvement ou mise en dépôt, afin d’éviter un détournement par le débiteur.
Comment s’effectue l’exécution forcée sur des créances issues de biens mobiliers (par ex. avoirs bancaires, salaire) ?
L’exécution forcée sur les créances du débiteur envers des tiers s’effectue par une ordonnance de saisie et de virement du tribunal d’exécution. Cela concerne par exemple les avoirs bancaires et les créances salariales. L’huissier ou le créancier sollicite l’ordonnance auprès du tribunal. Dès la notification de la décision au tiers saisi (par exemple la banque ou l’employeur), celui-ci est tenu de ne plus verser la créance au débiteur mais de la transférer sur un compte désigné du créancier. Des seuils d’insaisissabilité s’appliquent également ici, par exemple pour les salaires et prestations sociales, afin de garantir le minimum vital socioculturel du débiteur.