Définition et qualification juridique : bénévoles
Le terme bénévoles désigne les personnes qui, sans obligation légale et en règle générale sans rémunération, s’engagent volontairement et dans l’intérêt public dans diverses activités. Cette définition englobe de nombreux domaines, tels que l’engagement social, écologique, culturel ou sportif. bénévoles sont aussi fréquemment désignés comme volontaires ; toutefois, dans certains contextes juridiques, une distinction peut être faite entre les deux notions. Alors que le bénévolat fait souvent référence à une activité liée à des missions d’intérêt public, le terme « bénévole » caractérise en priorité la prise en charge autonome et responsable d’une tâche.
Formes d’engagement des bénévoles
Engagement social
Dans le domaine social, les bénévoles interviennent notamment dans l’accompagnement de personnes âgées, la protection de l’enfance et de la jeunesse, ou au sein d’organisations d’aide comme la Croix-Rouge allemande, la Caritas ou la Diakonie. La nature des missions exercées ainsi que le cadre légal diffèrent selon l’organisation et le domaine d’intervention.
Protection civile et secours en cas de catastrophe
L’engagement des bénévoles dans les domaines de la protection civile, de la défense civile et de la gestion des risques revêt une importance juridique considérable. Les sapeurs-pompiers bénévoles constituent par exemple un pilier essentiel de la sécurité publique en Allemagne. Des dispositions spécifiques existent à cet égard, notamment dans les lois régionales sur les services d’incendie, la loi fédérale sur la protection contre les catastrophes ainsi que la législation sur la défense civile.
Coopération internationale et aide au développement
Les bénévoles peuvent également s’engager dans le cadre de services volontaires tels que le Service fédéral volontaire, l’Année sociale volontaire (FSJ) ou dans des projets internationaux (par exemple « Weltwärts », « Service volontaire européen »). Ces services obéissent chacun à leurs propres prescriptions légales et réglementaires.
Autres domaines
D’autres domaines d’activité comprennent notamment les juges bénévoles (assesseurs), les associations sportives, les projets culturels ainsi que les initiatives citoyennes.
Bases légales et statut juridique des bénévoles
Absence de statut de salarié
En règle générale, les bénévoles ne relèvent ni d’un contrat de travail ni d’un statut de fonctionnaire. En principe, ils n’ont pas droit à une rémunération, des congés ou d’autres prestations liées au droit du travail. Dans la mesure où les bénévoles reçoivent une indemnité, cela ne modifie pas en soi leur statut juridique, tant qu’il n’existe aucune intention de gain et que l’engagement conserve les caractéristiques d’une activité bénévole et altruiste.
Relations contractuelles et responsabilité
L’activité des bénévoles est souvent régie par des accords d’intervention qui précisent les droits et obligations des deux parties. Sur le plan juridique, il s’agit généralement de contrats de service à titre gratuit (§§ 611 et suivants du BGB), mais diverses dispositions particulières – par exemple en matière d’assurance ou de responsabilité – peuvent s’appliquer (voir ci-dessous).
En matière de responsabilité, les bénévoles répondent en principe, selon les règles du code civil, des dommages causés par négligence dans le cadre de leur activité. Cependant, des privilèges légaux les protègent régulièrement, notamment lors d’activités d’intérêt public. Les organisations qui font appel à des bénévoles souscrivent à cet effet une assurance complémentaire (responsabilité civile, assurance accident).
Qualification en droit social
Les bénévoles bénéficient d’un traitement privilégié en droit de la sécurité sociale : en règle générale, aucune affiliation à la sécurité sociale n’est imposée. Des exceptions existent pour certains services volontaires formalisés, pour lesquels des lois spécifiques déterminent la couverture sociale applicable.
S’agissant de l’assurance accident légale, les bénévoles sont en principe assurés pendant leur activité ainsi que sur les trajets directs. L’assurance est prise en charge par l’organisme responsable ou, dans le secteur public, par les institutions d’assurance accident des Länder et des communes (§ 2 SGB VII).
Dispositions légales particulières pour les services bénévoles
Service fédéral volontaire
Le Service fédéral volontaire (BFD), en tant que forme d’engagement distincte, est réglementé par la Loi sur le service fédéral volontaire (BFDG). Les participants reçoivent une indemnité, une couverture d’assurance ainsi que des offres de formation et d’accompagnement. D’un point de vue de la sécurité sociale, ils sont largement assimilés aux salariés, mais expressément exclus de la qualité de salarié au sens strict.
Année sociale ou écologique volontaire
L’Année sociale volontaire (FSJ) et l’Année écologique volontaire (FÖJ) reposent chacune sur leur propre cadre légal – la loi sur les services volontaires pour la jeunesse (JFDG) – qui fixe les conditions, droits et devoirs des volontaires et des lieux d’affectation.
Activité bénévole dans la fonction publique
Dans le secteur public, par exemple pour les maires bénévoles, conseillers municipaux, assesseurs ou citoyens experts, les principales règles figurent dans le code municipal, le droit constitutionnel des collectivités locales, la loi sur l’organisation des juridictions ainsi que dans les lois régionales associées.
Aspects fiscaux
Indemnités et forfait de bénévolat
Les bénévoles peuvent percevoir, pour leur activité, des indemnités ou le fameux forfait de bénévolat prévu à l’article 3 n° 26a LIR. Ces sommes sont exonérées d’impôt dans la limite des plafonds légaux. Fiscalement, tout dépassement des montants exonérés entraîne l’imposition des revenus comme bénéfices non commerciaux.
Déductibilité fiscale des dons
Les dépenses engagées dans le cadre d’un engagement bénévole peuvent, sous certaines conditions, être déduites des impôts comme des dons, à condition qu’elles n’aient pas déjà été compensées par une indemnité.
Exigences en matière de protection des données
Les bénévoles entrent fréquemment en contact avec des données personnelles de tiers. À cet égard, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) ainsi que la loi fédérale sur la protection des données (BDSG) doivent impérativement être respectés. Les organisations sont tenues d’informer les bénévoles des règles en vigueur en matière de protection des données et de les sensibiliser aux obligations particulières de confidentialité.
Interdiction de discrimination et principe d’égalité de traitement
Les organisations qui recourent à des bénévoles sont soumises aux dispositions de la Loi générale sur l’égalité de traitement (AGG). Toute discrimination lors de la sélection, de l’engagement ou du traitement des bénévoles est interdite.
Couverture d’assurance
Assurance accident légale
Dans le cadre d’un engagement d’utilité publique ou soutenu par les pouvoirs publics, la couverture d’assurance est assurée par l’assurance accident légale (§ 2 SGB VII). Celle-ci couvre les accidents survenant lors de l’activité ainsi que les trajets aller-retour directs.
Assurance responsabilité civile
Nombre d’organisations offrent à leurs bénévoles une assurance responsabilité civile complémentaire couvrant les dommages causés dans le cadre de l’activité bénévole. L’étendue exacte de la couverture dépend en général des prescriptions du niveau fédéral, régional ou de l’organisme concerné.
Autres assurances
Des assurances accidents privées ou des assurances de protection juridique peuvent être souscrites entre l’employeur et le bénévole si une couverture particulière des risques est nécessaire.
Autres aspects juridiques
Participation et droit de codécision
Les bénévoles ne disposent en principe d’aucun droit de codécision direct au sein de l’organisation qu’ils soutiennent, mais ils peuvent cependant être associés aux processus décisionnels via les statuts de l’association ou de l’organisation.
Obligation de confidentialité et de loyauté
L’activité bénévole peut entraîner des obligations particulières de discrétion ou de loyauté, notamment lors du travail avec des personnes vulnérables ou en cas d’accès à des informations sensibles. Des accords ou codes de conduite complémentaires existent fréquemment à ce sujet.
Droit des mineurs et des majeurs
Des dispositions spécifiques s’appliquent aux bénévoles mineurs. La loi sur la protection de l’enfance au travail (JArbSchG), le code civil (BGB), et parfois le droit de la protection de l’enfance et de la jeunesse s’appliquent. Les titulaires de l’autorité parentale doivent en principe donner leur consentement à l’activité bénévole des mineurs.
En résumé le statut juridique des bénévoles est complexe et caractérisé par une multitude de réglementations spéciales, de protections juridiques et d’avantages fiscaux. La situation juridique exacte dépend principalement du domaine d’activité, de l’organisation d’accueil et de la forme individuelle de l’engagement. Fondamentalement, la volonté libre et l’altruisme constituent les caractéristiques essentielles d’une activité bénévole dans le système juridique allemand.
Questions fréquemment posées
Quelles exigences juridiques s’appliquent à l’engagement de bénévoles dans une organisation ?
Selon le type d’organisation et d’activité, différents impératifs juridiques doivent être pris en compte lors du recours à des bénévoles. En principe, il n’existe aucune obligation de travail ; il s’agit toujours d’une prestation volontaire non rémunérée. Néanmoins, il convient de respecter le droit du travail, les questions de responsabilité, la couverture d’assurance (accident et responsabilité civile) ainsi que les exigences relatives à la protection des données. Dans certains domaines, par exemple lors de missions auprès d’enfants ou de personnes vulnérables, la production d’un extrait de casier judiciaire élargi peut être imposée par la loi. Les organisations doivent aussi veiller à une démarcation claire avec les rapports de travail subordonnés, afin d’exclure le travail salarié déguisé ou le contournement du salaire minimum. De nombreux Länder et organisations fixent par ailleurs leurs propres règles ou statuts encadrant les modalités de l’engagement.
Les bénévoles sont-ils tenus de signer un contrat ?
Un contrat de travail ou de service formel n’est pas imposé aux bénévoles, mais pour des raisons de sécurité juridique et de transparence, il est recommandé d’établir une convention écrite. Cette « convention de bénévolat » précise les missions, la durée de l’engagement, la subordination aux instructions, les assurances et les obligations de confidentialité. La convention doit préciser expressément qu’il ne s’agit pas d’un contrat de travail. Certains programmes d’aide, organismes ou assurances rendent même ces conventions obligatoires.
Les bénévoles bénéficient-ils d’une couverture d’assurance et qui en supporte le coût ?
En principe, les bénévoles ne sont pas soumis à l’obligation légale d’assurance accident comme les salariés. Cependant, ils bénéficient d’une couverture d’assurance accident légale selon § 2, al. 1 n° 10a SGB VII lorsqu’ils agissent pour le compte ou dans l’intérêt d’une organisation de droit public ou d’utilité publique. Les coûts sont en général pris en charge par l’organisation ou la collectivité publique. En outre, il est recommandé de souscrire une assurance responsabilité civile pour se prémunir contre les dommages à des tiers. Souvent, des fédérations ou des assurances collectives couvrent leurs membres. Dans les initiatives indépendantes, les bénévoles doivent parfois souscrire une assurance privée.
Quelles règles du droit du travail s’appliquent aux bénévoles ?
Le droit du travail classique ne s’applique en principe pas aux bénévoles, puisqu’il n’existe pas de relation de travail au sens du § 611a BGB. En particulier, il n’y a pas de droit au salaire, pas de protection contre le licenciement au sens de la KSchG, de protection de la maternité ni de droits conventionnels particuliers. Toutefois, il peut arriver qu’une « relation d’emploi de fait » ou une relation de travail dissimulée soit considérée, par exemple lorsque la mission donne lieu à une rémunération et à un pouvoir de direction. Dans ce cas, les protections du droit du travail s’appliquent. La distinction doit alors être évaluée juridiquement au cas par cas en cas de doute.
Les organisations doivent-elles respecter la réglementation sur la protection des données concernant les bénévoles ?
Oui, les organisations doivent respecter les prescriptions du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et de la Loi fédérale sur la protection des données (BDSG) lors de tout traitement de données personnelles concernant les bénévoles. Cela inclut notamment l’obligation d’informer sur le traitement de ces données, de recueillir le consentement si nécessaire, de garantir la sécurité des données et le contrôle d’accès. Les bénévoles doivent également être informés de leurs droits, notamment en matière d’accès, de rectification et d’effacement. Un traitement des données à d’autres fins (par exemple à des fins promotionnelles) n’est pas admissible sans consentement.
Les mineurs peuvent-ils être engagés dans le cadre d’un bénévolat et quelles règles particulières doivent être respectées ?
L’engagement de mineurs est soumis à une réglementation particulière. Selon la loi sur la protection des jeunes au travail (JArbSchG), le travail des enfants (moins de 15 ans) est en principe interdit, sauf exception pour des missions scolaires ou d’utilité publique avec l’autorisation des parents et sous conditions de durée et de contenu particulières. Les adolescents de 15 ans ou plus peuvent assumer certaines fonctions, sous réserve de la conformité à la loi. Sont notamment applicables des limites de temps de travail quotidien, de pause et de repos, ainsi qu’une interdiction des travaux dangereux ou nuisibles à la santé. Dans de nombreux cas, le consentement écrit des titulaires de l’autorité parentale est exigé.