Lexique juridique

Bain

Définition et qualification juridique de la baignade

Le terme « baignade » désigne l’immersion du corps humain, en tout ou partie, dans l’eau à des fins de nettoyage, de loisir, de détente, de sport ou thérapeutiques. Sur le plan juridique, cela englobe notamment les actes par lesquels des personnes physiques utilisent des installations, des eaux ou des équipements pour s’immerger dans l’eau. La baignade est encadrée par de nombreuses dispositions juridiques allant des réglementations de droit public concernant la protection des eaux et de l’environnement jusqu’au droit civil et à des règles spéciales applicables à la baignade dans les piscines publiques.


Baignade publique : droit des eaux et législation sur l’eau

Utilisation des eaux et usage commun

L’utilisation des eaux naturelles à des fins de baignade est régie en Allemagne principalement par les dispositions de la loi allemande sur la gestion des eaux (WHG) ainsi que par les lois sur l’eau de chaque Land. Le principe d’usage commun (§ 25 WHG) s’applique en principe, permettant à toute personne d’utiliser gratuitement les eaux superficielles pour la baignade, à condition qu’il n’en résulte ni modification préjudiciable du régime des eaux ni d’atteinte à d’autres droits.

Limitations de l’usage commun

L’usage commun peut être limité ou exclu par voie réglementaire, décision administrative ou par les droits de propriété de tiers. Certaines zones aquatiques sont parfois exclues de la baignade pour des raisons de protection de la nature, d’approvisionnement en eau potable ou de gestion des inondations, ou sont soumises à des restrictions temporelles ou saisonnières.

Aspects liés à la protection de la nature en cas de baignade

Les lois sur la protection de la nature, tant au niveau fédéral qu’au niveau des Länder, limitent la baignade dans les zones protégées désignées (par exemple, réserves naturelles, zones de protection paysagère ou biotopes particuliers) afin de préserver les zones écologiquement sensibles. Les infractions à la réglementation en matière de protection de la nature peuvent entraîner des mesures administratives et des amendes.


Baignade dans les établissements publics de baignade

Autorisation et responsabilité

La baignade dans les piscines publiques ou établissements de baignade est soumise à de nombreuses réglementations de droit public visant à protéger les usagers et l’ordre public. Les règles applicables sont notamment fixées par la législation du Land concerné, notamment le règlement des piscines, le règlement d’hygiène et les prescriptions de fonctionnement des bains publics.

Obligations des exploitants

Les exploitants de piscines publiques sont soumis à d’importantes obligations de sécurité. Ils doivent maintenir les installations dans un état sûr, effectuer des contrôles réguliers et prendre des mesures pour prévenir les accidents et risques sanitaires. Cela comprend notamment le contrôle de la qualité de l’eau selon la norme DIN 19643 et l’ordonnance sur l’eau potable, la mise à disposition de sauveteurs (maîtres-nageurs, sauveteurs), ainsi que la signalisation des sources de danger.

Règlement intérieur des piscines et droit du propriétaire

Les piscines publiques disposent en général d’un règlement intérieur qui fixe le comportement autorisé, les règles vestimentaires ainsi que l’introduction d’objets ou d’animaux. Des mesures relevant du droit du propriétaire, telles que l’exclusion en cas de perturbations, d’usages inappropriés ou de violations des règles d’hygiène, peuvent entraîner une interdiction d’accès.

Responsabilité en cas d’accident de baignade

En cas de dommage résultant d’un accident de baignade, la responsabilité est déterminée, en particulier, selon les principes de l’obligation de sécurité (§§ 823 et suivants BGB). La responsabilité de l’exploitant est engagée en cas de manquement aux obligations de contrôle, d’information ou de bon fonctionnement. Il convient aussi de prendre en compte la responsabilité propre des baigneurs, une obligation accrue de surveillance pouvant exister pour les mineurs ou les non-nageurs.


Baignade sur des propriétés privées et dans des plans d’eau privés

Autorisation et questions de responsabilité

La baignade sur une propriété privée ou dans des eaux privées requiert en principe le consentement du propriétaire. L’accès et la baignade sans autorisation peuvent constituer un trouble possessoire en droit civil ou être poursuivis comme violation de domicile (§ 123 StGB).

Responsabilité du propriétaire du terrain

Le propriétaire du terrain est responsable de la sécurité des installations de baignade privées selon les principes de l’obligation de sécurité, dès lors qu’il doit prévoir ou accepte leur utilisation conforme ou prévisible. Il est nécessaire de signaler les dangers potentiels (par exemple, absence de compétences en natation, mauvaise qualité de l’eau, profondeur), une obligation d’information existe pour les risques évidents.


Baignade en droit du travail et en droit social

Installations de baignade internes à l’entreprise

Les lieux de baignade dans les entreprises (par exemple, piscines d’entreprise) sont soumis aux dispositions relatives aux lieux de travail et à la législation sur la sécurité technique (§ 5 ArbStättV). Le respect des règles d’hygiène et de prévention des accidents de l’Assurance Sociale Allemande des Accidents (DGUV) est impératif.

Aspects liés à l’assurance

Les dommages corporels survenant lors de baignades dans le cadre d’événements professionnels peuvent, sous certaines conditions, être reconnus comme un accident de travail au sens du § 8 SGB VII, à condition que la baignade soit organisée et encadrée par l’employeur.


Aspects civils et pénaux de la baignade

Protection de la possession, infractions et incriminations

La baignade non autorisée peut donner lieu à des prétentions civiles pour protection de possession (§§ 858 et suivants BGB) ou à des revendications délictuelles. Les conséquences pénales concernent notamment la violation de domicile (§ 123 StGB), les dommages matériels (§ 303 StGB) et la mise en danger de la circulation routière (§ 315b StGB) dans le cadre de baignades à des endroits interdits ou fermés.

Infractions administratives

Nombreuses communes édictent des règlements qui soumettent la baignade dans certains espaces publics, par exemple fontaines ou plans d’eau décoratifs, à une amende. La baignade nue ou FKK dans les lieux publics peut également, selon la législation locale et les règlements en vigueur, être sanctionnée en tant qu’infraction administrative.


Protection de la santé et hygiène lors de la baignade

Obligations de surveillance des autorités

Pour la protection contre les risques sanitaires, les bureaux de santé sont chargés du contrôle de la qualité de l’eau aux sites publics de baignade (§ 37 IfSG, Règlement sur la qualité des eaux de baignade). Des contrôles réguliers garantissent le respect des seuils microbiologiques et chimiques. Des avertissements ou interdictions de baignade sont émis lorsque l’innocuité sanitaire n’est pas assurée.


Résumé

La baignade est un domaine juridiquement très réglementé, marqué par des dispositions en droit des eaux, de la protection de la nature, de droit civil, administratif, pénal et social. Les droits, obligations et limitations qui en découlent poursuivent principalement l’objectif de protéger tant les individus que la collectivité contre les dangers, préjudices et atteintes lors de la fréquentation et de l’utilisation des eaux et installations de baignade. Les violations des prescriptions encadrant la baignade peuvent entraîner des revendications civiles, des infractions administratives, voire dans certains cas des sanctions pénales.

Questions fréquemment posées

Puis-je, en principe, me baigner dans tout lac ou rivière ?

La possibilité de se baigner dans les lacs ou rivières est essentiellement déterminée par le statut de propriété et les dispositions de droit public applicables. Les eaux publiques relèvent en principe de la compétence du Land concerné (propriété publique ou usage commun). Souvent, la baignade est autorisée dans le cadre de l’usage commun selon les lois régionales sur les eaux, à condition que les droits liés à la protection de la nature, à la sécurité ou à la propriété ne s’y opposent pas. Les eaux privées sont à distinguer – ici, la baignade n’est autorisée qu’avec l’accord exprès du propriétaire. Des règlements locaux, par exemple édictés par les communes, peuvent en outre désigner certaines zones comme autorisées ou interdites à la baignade. Les infractions à ces interdictions de baignade peuvent constituer une infraction administrative. Il est donc recommandé de toujours prêter attention aux indications locales et exigences légales.

La baignade est-elle toujours autorisée aux sites de baignade signalés ?

La baignade sur les sites officiellement désignés est en principe autorisée, mais fait souvent l’objet de règles particulières, par exemple concernant les horaires, la qualité de l’eau, la sécurité ou le respect du calme. La compétence pour fixer les règles incombe généralement à la commune ou à l’exploitant responsable. Des interdictions temporaires peuvent être prononcées, par exemple en cas de prolifération de cyanobactéries, de mauvaise qualité de l’eau ou de travaux. Le non-respect des règles signalées peut valoir exclusion ou amende. Avant d’utiliser un site de baignade, les visiteurs doivent toujours consulter les informations affichées sur place.

Quelles conséquences juridiques en cas de non-respect d’une interdiction de baignade ?

Le non-respect d’une interdiction de baignade constitue souvent une infraction administrative pouvant entraîner une amende, dont le montant varie selon le Land ou la commune. Dans les zones protégées, la baignade non autorisée peut également constituer une infraction au droit de la protection de la nature, ce qui expose à des amendes. En plus des conséquences administratives, entrer sur une propriété privée dans le but de se baigner peut également donner lieu à une action en cessation de la part du propriétaire.

Qui est responsable en cas d’accident lors de la baignade en milieu naturel ?

Dans les eaux naturelles, chaque baigneur est en principe responsable de sa propre sécurité (principe de responsabilité individuelle). Il en va autrement dans les sites de baignade gérés ou surveillés (par exemple piscines publiques), où l’exploitant a certaines obligations de sécurité. Dans les zones naturelles non surveillées ou accessibles librement, la responsabilité de tiers est en revanche très limitée, par exemple en cas de manquement par le propriétaire à son obligation d’informer sur des dangers non visibles pour l’usager.

Le naturisme (FKK) est-il autorisé partout ?

La baignade nue (naturisme, FKK) n’est pas réglementée uniformément par la loi, mais soumise aux règles générales de l’ordre public et des bonnes mœurs (§ 118 OWiG). Se baigner sans vêtement dans des espaces publics est généralement autorisé uniquement dans les zones explicitement désignées à cet effet. En dehors de ces zones, le naturisme peut être considéré comme une gêne à l’ordre public et donner lieu à une plainte ou une amende, notamment si d’autres personnes se sentent incommodées et que l’ordre ou la sécurité publique sont perturbés.

Les chiens peuvent-ils se baigner dans les lacs de baignade ?

La baignade des chiens dans les lacs est également encadrée par des règles variables. Beaucoup de communes ou d’exploitants de sites de baignade limitent ou interdisent l’accès et la baignade des chiens par règlements internes, surtout sur les plages publiques, en raison notamment des exigences d’hygiène et de la protection des personnes, en particulier des enfants. Aux endroits spécialement dédiés à la baignade des chiens, celle-ci est cependant explicitement autorisée. Les infractions aux interdictions de baignade ou de présence des chiens peuvent être sanctionnées comme infractions administratives.

Existe-t-il des règles spécifiques pour la baignade dans les zones protégées ?

Dans les réserves naturelles, l’accès et donc la baignade sont souvent particulièrement réglementés. Les arrêtés de protection déterminent si et dans quelle mesure la baignade y est autorisée. Souvent, elle n’est permise que dans des zones spécifiques et balisées, voire totalement interdite, afin de protéger les biotopes et les espèces sensibles. Les infractions à ces règles particulières peuvent entraîner des amendes élevées. Pour des informations actuelles, il convient de consulter les autorités compétentes en matière de protection de la nature.