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Auteur de l’infraction

Notion et qualification juridique de l’auteur

La notion d’auteur occupe une place centrale en droit pénal et désigne la personne qui réalise personnellement et de manière autonome un acte répréhensible. La distinction précise de l’auteur par rapport à d’autres intervenants tels que l’instigateur ou le complice est fondamentale pour l’application du droit et la détermination de la peine. En doctrine, différentes formes d’auteurs sont distinguées, la définition et l’application dépendant en particulier des circonstances de l’infraction et de la participation individuelle.


La notion d’auteur en droit pénal allemand

Définition légale et caractéristiques générales

Il n’existe pas de définition légale de l’auteur directement dans le Code pénal allemand (§§ 25 ss. StGB). L’auteur est compris comme la personne qui réalise personnellement et de manière autonome les éléments constitutifs de l’infraction prévus par la loi pénale. En opposition, on trouve le participant à une infraction, tel que l’instigateur (§ 26 StGB) ou le complice (§ 27 StGB).

Est donc considéré comme auteur celui qui commet une infraction à titre personnel. L’élément déterminant pour distinguer l’auteur du participant est en particulier la maîtrise de l’acte, qui va au-delà de la simple assistance.

Aperçu des différentes formes d’auteur

L’ordre juridique distingue précisément différentes formes d’auteurs :

  • Auteur unique
  • Co-auteur
  • Auteur médiat
  • Auteur derrière l’auteur

La théorie de la maîtrise de l’acte

Pour la classification systématique, la pratique et la doctrine juridique se réfèrent à la théorie dite de la maîtrise de l’acte. Celle-ci stipule qu’est auteur celui qui détient le déroulement de l’infraction entre ses mains selon sa volonté et détermine de manière décisive les conditions de réussite de l’infraction.


Formes de l’auteur

L’auteur unique (§ 25 al. 1, alternative 1 StGB)

L’auteur unique réalise l’intégralité des éléments constitutifs de l’infraction seul. Il agit de sa propre initiative, de manière indépendante, et exécute l’acte répréhensible sans la participation directe de tiers. L’auteur unique constitue donc le modèle de base de l’auteur.

Co-auteur (§ 25 al. 2 StGB)

La co-auteurie existe lorsque plusieurs personnes commettent ensemble une infraction et agissent de manière répartie. Une condition nécessaire est l’existence d’un projet commun d’infraction ainsi qu’une contribution objective, représentant une participation essentielle à l’acte. Les participants sont, juridiquement, traités comme des auteurs indépendants ; leurs contributions respectives sont imputées réciproquement.

Conditions de la co-auteurie

  • Décision commune de commettre l’infraction
  • Collaboration consciente et volontaire
  • Participation essentielle à l’acte principal

Cette forme d’auteur revêt une importance particulière dans le cadre d’infractions complexes, notamment en cas de criminalité organisée.

Auteur médiat (§ 25 al. 1, alternative 2 StGB)

En cas d’auteur médiat, l’auteur – le « cerveau » – se sert d’une autre personne comme instrument pour commettre l’infraction. Le devant de scène est alors considéré comme « agent d’exécution » soit par absence d’intention, soit en raison d’une incapacité pénale, et ne répond pas personnellement de l’acte. Le cerveau dirige le déroulement de l’infraction et est considéré comme véritable auteur.

Cas d’application de l’auteur médiat

  • Acte commis par un auteur pas encore pénalement responsable
  • Exploitation d’une erreur chez l’agent d’exécution
  • Exploitation d’une situation de contrainte ou d’une autre faiblesse de volonté

Auteur derrière l’auteur

La doctrine juridique connaît en outre la notion d’« auteur derrière l’auteur ». Il s’agit de situations où le devant de scène détient également la qualité d’auteur, mais où le cerveau, en exerçant une influence particulière ou une domination organisationnelle, détermine essentiellement le déroulement de l’acte, par exemple dans des organisations structurées à des fins illicites.


Distinction : auteur et participant

La détermination de savoir qui doit être considéré comme auteur, instigateur ou complice est souvent difficile en pratique et déterminante pour l’imputabilité et la sanction. Tandis que l’auteur maîtrise le déroulement des faits, les instigateurs et complices ne sont que des participants, car ils interviennent dans l’exécution de l’infraction commise par autrui.

Instigation (§ 26 StGB)

L’instigateur pousse intentionnellement une autre personne à exécuter une infraction intentionnelle et illicite. Il est l’initiateur, mais n’a pas la maîtrise du déroulement des faits au sens strict.

Complicité (§ 27 StGB)

Le complice apporte un soutien à l’infraction d’autrui, sans disposer d’une véritable maîtrise de l’acte ni d’une influence décisive sur le déroulement des faits.


L’auteur par omission (§ 13 StGB)

Est également auteur par omission celui qui, soumis à une obligation légale d’agir pour empêcher la réalisation du résultat, reste inactif en violation de ce devoir. La « position de garant » revêt ici une importance particulière : seule une personne légalement tenue d’agir peut être considérée comme auteur d’une infraction omissive impropre.


Auteur dans le contexte de l’entreprise

En droit pénal des affaires et des entreprises, la question de la responsabilité pénale des dirigeants et des organes de personnes morales se pose fréquemment. Il est alors examiné si ces personnes interviennent en tant qu’auteurs, soit par un acte positif, soit par une omission fautive. Les mécanismes de co-auteurie ou d’auteur médiat prennent également une dimension particulière dans le cadre des structures organisationnelles d’entreprise.


Auteur dans un contexte international

Dans les systèmes juridiques internationaux, il existe parfois des définitions et distinctions différentes concernant la notion d’auteur. Le droit pénal international et les lois pénales étrangères connaissent des formes d’auteur et de participation à des infractions qui peuvent être similaires ou divergentes. En particulier, dans les procédures pénales internationales (par exemple devant la Cour pénale internationale), la notion d’auteur est appréciée de manière différenciée sur la base de critères tels que le contrôle organisationnel et la responsabilité.


Importance de la qualité d’auteur pour la peine et les conséquences juridiques

La qualification comme auteur ou comme participant a des conséquences majeures sur la peine à prononcer ainsi que sur les effets juridiques. Les auteurs sont en principe punis dans le cadre complet de la peine prévue pour l’infraction en cause, tandis que les instigateurs et complices peuvent bénéficier – selon la forme de leur participation – de dispositions atténuantes.


Littérature et informations complémentaires

  • Code pénal (StGB), notamment §§ 13, 25-27 StGB
  • [Links ersetzen: Kommentarliteratur, einschlägige Urteile, Lehrbücher zum Strafrecht]

Résumé : Du point de vue du droit pénal, la notion d’auteur désigne la personne qui réalise une infraction de façon autonome et sous sa propre maîtrise de l’acte. Sa qualification précise est déterminante pour l’imputation de la faute et de la peine, et s’effectue selon des critères légaux et des définitions reconnues (par exemple théorie de la maîtrise). La distinction entre les différentes formes d’auteurs et leur démarcation avec l’instigation et la complicité structurent de larges domaines du droit pénal et constituent des notions centrales pour la compréhension de la responsabilité pénale.

Questions fréquentes

Plusieurs personnes peuvent-elles être reconnues juridiquement comme auteurs d’une même infraction ?

En droit pénal allemand, il est possible que plusieurs personnes soient poursuivies ensemble en tant qu’auteurs d’une même infraction. Cela se réalise principalement dans le cadre de la co-auteurie selon § 25 alinéa 2 StGB. Condition nécessaire : les participants commettent l’infraction de manière conjointe et répartie – c’est-à-dire que chacun apporte une contribution substantielle à la réalisation de l’acte et poursuit un plan commun. Les conséquences juridiques sont considérables : chaque co-auteur est traité comme s’il avait accompli l’infraction dans son intégralité, indépendamment de la contribution effective de chacun. Il existe aussi des distinctions avec d’autres formes de participation, comme l’instigation (§ 26 StGB) et la complicité (§ 27 StGB), où le participant n’est pas lui-même auteur mais ne fait que contribuer à la réalisation de l’acte. L’enquête et l’audience doivent déterminer avec soin si les conditions de la co-auteurie sont remplies, car la détermination de la peine et la responsabilité des éléments constitutifs en dépendent.

Quel rôle jouent l’intention et la négligence en ce qui concerne la qualité d’auteur ?

En droit pénal, il convient de distinguer entre l’auteur intentionnel et l’auteur par négligence. Pour la grande majorité des infractions, le législateur exige que l’auteur agisse intentionnellement, c’est-à-dire avec la volonté de réaliser les éléments légaux de l’infraction et en connaissance ou en acceptation des circonstances (§ 15 StGB). Cela est central pour l’établissement de la responsabilité pénale, puisque, sans intention, l’auteur n’est généralement pas retenu. Des exceptions existent pour les délits prévoyant explicitement la répression de la négligence. Dans ces cas, l’auteur est pénalement responsable en cas de défaut de diligence requise et de survenance du résultat, pour autant que cela soit prévu par la loi (par exemple, blessures involontaires selon § 229 StGB). La preuve de l’élément subjectif est essentielle pour l’accusation comme auteur et influence considérablement la gravité de la peine.

Dans quelle mesure une entreprise ou une personne morale peut-elle être considérée comme auteur ?

Selon le droit pénal allemand, seule une personne physique est capable d’être auteur, c’est-à-dire que seules les personnes peuvent être personnellement reconnues auteures d’une infraction. Les personnes morales, telles qu’entreprises ou associations, ne peuvent donc pas être poursuivies directement comme auteurs au pénal. Toutefois, la loi sur les infractions administratives (OWiG), aux §§ 30 et 130, prévoit que des amendes importantes peuvent être infligées à une entreprise lorsque l’organe dirigeant a commis une infraction ou un manquement au sein de l’entreprise dont celle-ci a profité. Dans le cadre du « droit pénal des groupements » (Verbandsstrafrecht), est débattue l’introduction de la responsabilité pénale des personnes morales, mais cette réforme n’est pas encore appliquée. Les conséquences civiles et administratives supplémentaires pour les personnes morales ne sont pas affectées par ce qui précède.

Quelles conséquences pénales pour l’auteur en cas de tentative ou de commission consommée ?

La distinction entre la tentative et la consumation d’une infraction est essentielle en ce qui concerne la qualité d’auteur. La tentative d’une infraction est punissable conformément à § 23 StGB dès lors que la loi le prévoit expressément ou que l’infraction est un crime. L’auteur d’une tentative est en principe moins sévèrement puni que l’auteur de l’acte consommé (§ 23 al. 2 StGB). Ce qui importe, c’est le degré de réalisation de l’infraction par l’auteur et la mesure dans laquelle son comportement aura mis en danger le bien protégé. Un désistement de la tentative conformément à § 24 StGB peut entraîner l’impunité de l’auteur s’il a volontairement et sincèrement empêché la poursuite de l’acte ou s’est effectivement efforcé d’éviter la survenance du résultat.

Quelles particularités existent en matière de qualité d’auteur en droit pénal des mineurs ?

En droit pénal des mineurs, qui s’applique aux auteurs âgés de 14 à 17 ans (et dans certains cas jusqu’à 21 ans pour les jeunes majeurs), des règles pénales spéciales s’appliquent, axées principalement sur les mesures éducatives. La loi sur les tribunaux pour mineurs (JGG) prévoit des sanctions différenciées, distinctes du droit pénal des adultes, telles que les mesures éducatives (§ 9 JGG), les mesures disciplinaires (§ 13 JGG) ou la peine de jeunesse (§ 17 JGG). L’évaluation de la culpabilité et de la responsabilité revêt ici une importance particulière, en se basant sur la maturité et le développement individuels du jeune auteur. L’objectif du traitement en droit pénal des mineurs est avant tout la prévention des infractions futures par l’éducation, et non la sanction pure.

Existe-t-il une possibilité d’atténuation de peine en cas de coopération totale du prévenu avec les autorités d’enquête ?

Les auteurs qui coopèrent pleinement avec les autorités d’enquête et de poursuite peuvent, sous certaines conditions légales, bénéficier d’une réduction de peine. Cela concerne notamment les règles du témoin clé, comme dans § 46b StGB, applicables par exemple en matière de criminalité organisée. Condition : que l’auteur, par ses déclarations, contribue à l’élucidation d’une infraction de grande importance ou à la prévention de sa commission. De même, un aveu crédible ou un repentir actif peut permettre, conformément aux §§ 46 ss. StGB, d’influencer le quantum de la peine en faveur du prévenu. L’atténuation effective de la peine reste à l’appréciation du tribunal, lequel prend en compte l’ensemble des circonstances du cas d’espèce.

Comment se fait la distinction entre auteur et participant en droit pénal allemand ?

En droit pénal allemand, une distinction précise est effectuée entre l’auteur (exécutant direct ou co-auteur) et le participant (instigateur ou complice). Le critère décisif est de savoir si la personne concernée maîtrise et dirige effectivement l’infraction – ce que l’on appelle le « principe de la maîtrise de l’acte ». Les auteurs sont ceux qui réalisent de manière autonome les éléments constitutifs de l’infraction (auteur unique ou co-auteur). Les participants, en revanche, sont ceux qui favorisent ou provoquent l’acte d’autrui sans avoir une influence déterminante sur le déroulement de l’infraction. Ils sont punis selon les règles de l’instigation (§ 26 StGB) ou de la complicité (§ 27 StGB) dans le cadre de leur propre barème. La qualification comme auteur ou participant est souvent primordiale pour la détermination du quantum de la peine et l’application de normes pénales spécifiques.