Lexique juridique

Auteur

Définition et pertinence juridique de l’auteur

La notion de auteur désigne une personne physique qui a créé une œuvre au sens du droit d’auteur. Sur le plan juridique, l’auteur occupe une position centrale, car il est titulaire de droits essentiels sur la propriété intellectuelle de sa création. Cet article présente en détail la notion d’auteur, examine la situation juridique et la distingue des notions apparentées.


L’auteur en droit d’auteur

Définition au sens du droit d’auteur

Selon l’article 7 de la loi allemande sur le droit d’auteur (UrhG), l’auteur est, en droit allemand, le « créateur » d’une œuvre. L’auteur est toujours une personne physique qui acquiert originellement des droits par la création d’une œuvre personnelle et intellectuelle. Le droit d’auteur naît dès la création de l’œuvre, sans qu’il soit nécessaire de procéder à un enregistrement ou d’obtenir une protection officielle.

Notion d’œuvre et conditions de protection

Est considérée comme œuvre au sens du droit d’auteur toute « création personnelle et intellectuelle » (art. 2 al. 2 UrhG), qu’il s’agisse d’œuvres littéraires, scientifiques ou artistiques. L’auteur doit avoir créé l’œuvre de manière autonome et individuelle, un minimum d’originalité créative étant exigé (dite « hauteur de création »).

Auteur en collaboration

Lorsque plusieurs personnes collaborent à la création d’une œuvre sans que leurs contributions respectives puissent être dissociées, elles sont dites co-auteurs (voir art. 8 UrhG). Elles constituent alors une communauté de co-auteurs et ne peuvent exercer les droits sur l’œuvre qu’ensemble.

Commande et statut de salarié

Si une œuvre est créée dans le cadre d’une relation de commande ou par un salarié, la loi allemande considère en principe que le créateur reste l’auteur, sauf dispositions légales particulières (par exemple concernant les programmes informatiques) prévoyant le contraire.


Droits et obligations de l’auteur

Droits moraux de l’auteur

L’auteur bénéficie de droits moraux étendus. Ces droits comprennent notamment :

  • Reconnaissance de la paternité de l’œuvre : Le droit d’être reconnu comme créateur de l’œuvre
  • Droit au respect de l’intégrité de l’œuvre : Le droit de s’opposer à toute déformation ou altération susceptible de porter atteinte à ses intérêts légitimes, moraux ou intellectuels sur l’œuvre

Ces droits sont en principe inaliénables et ne sont pas transférables à des tiers lors d’une cession ou d’une concession de licence.

Droits patrimoniaux

L’auteur dispose du droit exclusif d’exploiter l’œuvre sous forme matérielle (par exemple, impression, reproduction, diffusion) ou immatérielle (par exemple, représentation, mise à disposition du public). Les principaux droits d’exploitation prévus par la loi allemande sur le droit d’auteur sont :

  • Droit de reproduction (art. 16 UrhG) : Le droit de reproduire l’œuvre
  • Droit de diffusion (art. 17 UrhG) : Le droit de diffuser l’œuvre
  • Droit d’exposition (art. 18 UrhG) : Le droit d’exposer l’original ou des reproductions au public
  • Droit de représentation, d’exécution et de projection (art. 19 UrhG) : Le droit de présenter l’œuvre publiquement

Ces droits sont cessibles ou peuvent être accordés à des tiers sous forme de licences.

Droit à rémunération

L’auteur a droit à une rémunération équitable et à une participation lorsqu’une utilisation est faite de son œuvre (art. 32 et s. UrhG). L’octroi de droits d’utilisation doit ainsi être fondé sur un équilibre équitable entre les intérêts de l’auteur et ceux de l’utilisateur.


Cession et gestion des droits

Concession de droits d’utilisation

L’auteur peut concéder des droits à des tiers sous forme de droits d’utilisation (art. 31 et s. UrhG). Ces droits peuvent être non exclusifs (simples) ou exclusifs (réservés à un seul cocontractant). La concession peut avoir lieu sans formalisme, mais il est recommandé de la documenter par écrit pour des raisons de preuve.

Sociétés de gestion collective

Dans de nombreux cas, l’auteur fait gérer et défendre ses droits collectivement par une société de gestion collective (comme la GEMA, par exemple). Le droit d’auteur reste à l’auteur ; seuls les droits d’administration et d’exploitation sont délégués.


Droit d’auteur en contexte international

Prise en compte de la Convention de Berne

La Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques constitue la norme internationale. Elle garantit à l’auteur une protection minimale dans l’ensemble des États membres et prévoit que le droit d’auteur naît sans formalité.

Différences entre les législations nationales

Bien que les principes fondamentaux soient similaires, il existe des différences au niveau international : par exemple, aux États-Unis, certains droits peuvent, sous conditions, revenir à des entreprises (œuvres dites « works made for hire »), alors qu’en Allemagne, seule la personne physique est considérée comme auteur.


Durée de protection et extinction des droits d’auteur

Durée de la protection des droits d’auteur

Les droits de l’auteur subsistent en principe jusqu’à 70 ans après son décès (art. 64 UrhG). Au terme de ce délai, l’œuvre tombe dans le domaine public et peut alors être utilisée librement par tous. En cas de co-création, le délai de protection débute au décès du dernier co-auteur.


Droits personnels de l’auteur après l’extinction du droit d’auteur

Après l’extinction des droits patrimoniaux, un droit moral posthume de l’auteur peut subsister dans certaines conditions, notamment en ce qui concerne la déformation de l’œuvre.


Auteur au sens large et distinctions

Différence avec l’éditeur, l’adaptateur et l’éditeur commercial

  • Éditeur scientifique : Rassemble et publie des œuvres, mais n’en est pas le créateur du contenu
  • Adaptateur : Réalise une version nouvelle et dérivée d’une œuvre existante (les adaptations peuvent, le cas échéant, bénéficier d’une protection propre)
  • Éditeur commercial : Édite des œuvres sans acquérir de droits d’auteur mais uniquement des droits d’utilisation

Traitement juridique des co-auteurs, ghostwriters, rédactions

  • Co-auteurs / co-créateurs : Les droits et obligations sont exercés en commun
  • Ghostwriter : Le ghostwriter demeure l’auteur de l’œuvre ; toutefois, s’il accepte de ne pas être nommé, le véritable créateur reste ainsi anonyme
  • Rédaction : Rédige, coordonne des contenus, sans être en droit considérée comme auteur

Conclusion

Der auteur est au sens juridique le titulaire central des droits d’auteur sur une œuvre. Il bénéficie de droits moraux intransmissibles ainsi que de droits patrimoniaux étendus. La législation vise à protéger la personnalité créatrice, à organiser l’exploitation économique et à garantir un équilibre entre les intérêts de l’auteur et de l’utilisateur. Les modalités et la durée de protection résultent des dispositions nationales et internationales. La distinction entre l’auteur et d’autres personnes impliquées dans la création d’une œuvre est essentielle pour l’application pratique du droit.

Questions fréquemment posées

Qui est considéré juridiquement comme « auteur » d’une œuvre ?

D’un point de vue juridique, l’« auteur » (en droit allemand, « Urheber ») est la personne physique qui, par un acte de création intellectuelle, a réalisé une œuvre (art. 7 UrhG). Seule une personne physique peut être auteur, c’est-à-dire que les sociétés, associations ou personnes morales ne peuvent pas, au regard de la loi, être considérées comme auteurs. Ce qui importe, c’est l’activité créatrice effective, et non une simple disposition contractuelle ou relation de travail. Le statut d’auteur naît automatiquement dès l’acte de création, sans qu’il soit nécessaire de procéder à un dépôt, une inscription ou une déclaration particulière.

Les co-auteurs ont-ils toujours des droits identiques sur l’œuvre ?

En cas de co-création, c’est-à-dire plusieurs auteurs d’une même œuvre, les droits et obligations sont exercés conjointement. Selon l’art. 8 UrhG, tous les co-auteurs détiennent ensemble le droit d’auteur. Les droits d’exploitation, comme la publication, l’adaptation ou l’octroi de licences, ne peuvent être exercés qu’ensemble, sauf accord contraire. Les revenus, par exemple issus de l’exploitation, sont partagés à parts égales, sauf stipulation différente au contrat. Les parties d’une œuvre créée en commun ne peuvent pas être exploitées séparément, même si elles sont protégeables individuellement — l’accord des autres co-auteurs est alors nécessaire.

Un auteur peut-il transférer sa qualité d’auteur à une autre personne ?

En droit allemand, le transfert de la qualité d’auteur est en principe exclu. La qualité d’auteur est personnelle et indissociable de la personne physique (art. 29 al. 1 UrhG). Concrètement, un auteur peut certes céder ou concéder des droits d’utilisation (par exemple, droits d’édition, d’adaptation cinématographique), mais pas sa qualité d’auteur elle-même. Après le décès de l’auteur, les droits patrimoniaux transitent aux héritiers, mais la qualité d’auteur reste liée à la personne du créateur.

Quels droits l’auteur détient-il sur son œuvre ?

Conformément à la loi sur le droit d’auteur, l’auteur dispose de divers droits. Les plus importants sont : le droit de publication (art. 12 UrhG), le droit à la reconnaissance de la paternité (art. 13 UrhG), le droit d’exploitation (reproduction, diffusion, exposition, représentation, communication au public, etc., art. 15 et suivants UrhG) ainsi que le droit à la protection contre l’altération de l’œuvre (art. 14 UrhG). L’auteur peut accorder à des tiers les droits patrimoniaux (droits d’utilisation), à titre onéreux ou gratuit, tandis que les droits moraux sont en principe intransmissibles.

Combien de temps les droits de l’auteur sur l’œuvre subsistent-ils ?

Les droits patrimoniaux d’auteur durent, conformément à l’art. 64 UrhG, en principe jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur (post mortem auctoris). Pour plusieurs auteurs, le délai court à compter du décès du dernier co-auteur. Passé ce délai, l’œuvre tombe dans le domaine public et peut alors être utilisée librement par tous. Avant cette échéance, toute exploitation exige une autorisation, et il convient de respecter les droits des héritiers ou ayants droit.

L’auteur est-il responsable des atteintes au droit d’auteur ?

L’auteur n’est en principe responsable que de ses propres actes. Si un auteur utilise illicitement des œuvres de tiers ou porte atteinte aux droits d’autrui (tels que les droits de la personnalité ou les droits des marques), il peut faire l’objet d’une injonction, d’une demande de dommages et intérêts ou d’une demande de retrait. En cas de violation non intentionnelle, la responsabilité peut être limitée, mais l’ignorance ne protège pas des conséquences. Si les œuvres de l’auteur sont utilisées sans son accord, il peut faire valoir divers droits contre le contrefacteur (par exemple, une injonction et des dommages et intérêts).

Une œuvre peut-elle être attribuée à plusieurs personnes morales ?

Les personnes morales ne peuvent, en droit allemand, être auteurs d’une œuvre. Seules les personnes physiques ont cette qualité. Toutefois, dans le cadre de relations de travail ou de commande, il est possible que les personnes morales se fassent accorder de façon étendue les droits d’utilisation par les auteurs. Cela concerne notamment les auteurs salariés ou les contrats d’édition. Les droits d’auteur restent toujours à leur créateur, tandis que l’exploitation économique peut être contractuellement transférée à une entreprise.