Lexique juridique

Attaque

Notion et définition générale de l’« attaque » en droit

Dans le contexte juridique, le terme « attaque » désigne un comportement ou un acte visant à porter atteinte ou à mettre en danger de façon immédiate les biens juridiques ou les intérêts d’une personne. L’interprétation précise de ce terme varie selon la branche du droit et le domaine d’application concerné. L’« attaque » joue un rôle essentiel notamment en droit pénal, en droit de police et de l’ordre ainsi qu’en droit civil. Dans ces domaines, la définition et l’évaluation juridique des attaques sont souvent centrales pour la détermination des conséquences juridiques et des motifs de justification, en particulier en lien avec la légitime défense ou l’état de nécessité.


Attaque en droit pénal

Signification fondamentale

En droit pénal, la notion d’« attaque » est étroitement liée à la protection des biens juridiques individuels, notamment dans le contexte de la légitime défense (§ 32 StGB) et du droit à l’assistance en cas de nécessité. Une attaque est tout comportement humain susceptible de porter atteinte à des biens protégés par la loi tels que la vie, l’intégrité corporelle, la propriété, l’honneur ou la liberté.

Conditions et caractéristiques

Une attaque au sens du droit pénal présuppose :

  • Illégalité : L’attaque doit objectivement violer l’ordre juridique.
  • Immédiateté : Il doit exister un danger pour le bien juridique visé, qui soit déjà réalisé ou imminent.
  • Acte humain : L’attaque résulte d’un acte humain conscient ; les phénomènes naturels, les attaques animales ou les hasards n’en font pas partie.

Exemples en droit pénal

  • Agression physique (par ex. coups)
  • Dégradation de biens (par ex. destruction de biens d’autrui)
  • Menace (par ex. par des paroles ou des gestes)
  • Vol avec violence et vol qualifié

Attaque dans le cadre de la légitime défense (§ 32 StGB)

Pour justifier un acte légitime de défense, il doit exister une attaque actuelle et illégale. La défense ne peut être dirigée que contre l’attaquant et dans le cadre d’une action défensive nécessaire.

Distinction avec d’autres concepts juridiques

Toute violation de règle ou toute atteinte à un bien juridique n’est pas nécessairement considérée comme une « attaque » au sens du droit pénal. Par exemple, les mesures prises par les autorités dans le cadre légal ne constituent pas des attaques.


Attaque en droit de police et de l’ordre

Définition en droit de police

En droit de police et de l’ordre, le terme « attaque » revêt une importance capitale, notamment comme condition préalable à l’intervention policière au profit de tiers. Ici, une attaque désigne un danger imminent ou déjà existant pour la sécurité et l’ordre publics du fait d’un comportement humain. L’éloignement d’une attaque constitue la base des mesures prévues par les lois de police des Länder.

Caractéristiques essentielles

  • Danger pour les biens juridiques ou la sécurité publique : L’attaque doit viser à porter atteinte à la sécurité publique ou aux droits et intérêts de tiers.
  • Action d’une personne : Un acte volontaire et contrôlable ou une omission sont nécessaires ; l’omission peut également être considérée comme une attaque lorsqu’il existe une obligation de garantir la protection (position de garant).

Différence avec d’autres sources de danger

Une attaque au sens du droit de police se distingue d’autres sources de danger, comme les événements naturels ou les défaillances techniques, qui n’ont pas d’origine humaine. Seule une attaque initiée par l’homme justifie des mesures de contrainte policière dans une optique de protection.

Intervention en cas d’attaque : assistance en cas de danger

Le droit de police permet, en présence d’une « attaque », d’intervenir sur le fondement de l’état de nécessité justifié (§ 34 StGB, § 227 BGB) ainsi que dans le cadre de mesures nécessaires de prévention des dangers.


Attaque en droit civil

En droit civil, la notion d’« attaque » est d’importance moindre. Elle peut toutefois apparaître notamment en lien avec l’auto-défense (§ 229 BGB) ou dans certaines situations de responsabilité civile.

Auto-défense et atteinte aux biens juridiques

Une violation des droits protégés par le droit privé du fait d’une attaque peut – sous condition strictes – légitimer des mesures d’auto-défense. Il faut pour cela un danger actuel pour son propre droit du fait d’une attaque humaine illicite et l’absence d’aide rapide des autorités.


Attaque dans le contexte d’autres bases légales

Attaque au sens du droit international

On retrouve également le terme « attaque » en droit international, notamment en lien avec le droit à la légitime défense prévu à l’article 51 de la Charte des Nations Unies. Une attaque y désigne une action armée menée par un État contre un autre, permettant un droit à la légitime défense individuelle ou collective.

Attaque comme élément constitutif

Certains incriminations, telles que l’attaque contre des agents d’exécution (§ 114 StGB) ou l’attaque contre la circulation routière (§ 315b StGB), emploient le terme « attaque » comme élément constitutif avec des significations diverses. Alors que pour les atteintes à l’intégrité physique ou l’extorsion, l’attaque suppose violence immédiate ou menace sur le bien juridique d’une personne, elle désigne en matière d’infractions contre les agents publics une agression physique.


Distinctions et variantes

Attaque, infraction et danger

Toute infraction n’est pas nécessairement une attaque et tout danger ne justifie pas nécessairement une légitime défense ou une action de nécessité. C’est la distinction précise qui détermine souvent la légalité des mesures défensives ou de protection.

Légalité de l’attaque

Une attaque n’est pas illégale lorsqu’elle repose sur une habilitation légale ou administrative (par ex. arrestation par la police). Dans ces cas, il n’existe en principe aucun droit de légitime défense.


Résumé

Le terme « attaque » revêt en droit une importance centrale et différenciée, notamment en droit pénal, en droit de police et de l’ordre, en droit civil et en droit international. Pour l’appréciation juridique des actions défensives, notamment au regard de la légitime défense et de l’état de nécessité, une définition et une distinction précises de l’attaque sont indispensables. Les caractéristiques principales d’une attaque sont généralement la menace actuelle, illégale et immédiate d’un bien juridique par un comportement humain. L’interprétation différenciée du terme selon la branche du droit concernée détermine essentiellement la légalité des mesures de défense et l’étendue de l’action de l’État.

Questions fréquemment posées

Quand une attaque est-elle pertinente au sens juridique ?

Une attaque est juridiquement pertinente chaque fois qu’un acte porte atteinte à une situation juridiquement protégée d’autrui. Cela concerne en particulier le droit pénal, le droit civil et le droit public. La pertinence d’une attaque dépend notamment du fait que des biens comme la vie, l’intégrité physique, la liberté, la propriété ou d’autres droits protégés d’une personne physique ou morale soient menacés ou lésés par l’acte. L’appréciation juridique exige également de déterminer si l’attaque était illégale, c’est-à-dire, qu’il n’existait pas de motif de justification comme la légitime défense ou le consentement. Ainsi, le droit s’occupe fréquemment de distinguer entre comportement autorisé et non autorisé en lien avec des actions qualifiées d’attaque.

Quelles sont les formes typiques d’attaques distinguées en droit pénal ?

Le droit pénal distingue différentes formes d’attaque, en fonction du bien juridique protégé. Les situations typiques sont les attaques contre l’intégrité corporelle (par ex. coups et blessures selon § 223 StGB), contre la vie (par ex. meurtre ou homicide, §§ 211, 212 StGB), contre la liberté personnelle (par ex. séquestration selon § 239 StGB) ainsi que les attaques contre les biens (par ex. vol selon § 242 StGB ou vol avec violence selon § 249 StGB). Il existe également des attaques contre l’honneur, la protection des données et la propriété intellectuelle, qui peuvent aussi être pénalement sanctionnées.

Quelles conditions doivent être réunies pour qu’une attaque soit considérée comme illégale ?

Une attaque est considérée comme illégale si l’acte n’est pas justifié par un motif légitime. Les motifs de justification importants sont par ex. la légitime défense (§ 32 StGB), l’état de nécessité (§ 34 StGB), le consentement de la victime ou les actes dans le cadre de compétences officielles. En l’absence de tel motif et si des biens juridiques d’autrui sont lésés ou menacés par l’acte, l’attaque est jugée illégale. L’évaluation de l’illégalité s’effectue toujours en tenant compte de toutes les circonstances du cas d’espèce, y compris les motivations et l’intensité du danger.

Quels droits possède une personne attaquée en cas d’attaque illégale ?

En cas d’attaque illégale, la personne attaquée dispose de différents droits de défense. Il s’agit en premier lieu du droit à la légitime défense, qui autorise à se défendre contre l’attaque par des moyens appropriés et nécessaires (§ 32 StGB). De plus, la personne attaquée peut faire valoir des droits civils à réparation ou dommages-intérêts (§§ 823 et suivants BGB) contre l’attaquant. Dans les cas graves, il existe également la possibilité de porter plainte afin que les autorités pénales enquêtent sur les faits et, le cas échéant, poursuivent l’agresseur.

Une attaque verbale peut-elle aussi être juridiquement pertinente ?

Oui, les attaques verbales peuvent également être juridiquement pertinentes. Cela concerne en particulier l’injure (§ 185 StGB), la diffamation (§ 186 StGB) ou la calomnie (§ 187 StGB). Ces attaques sont sanctionnées pénalement et peuvent entraîner des droits civils à cessation et à réparation. Toutefois, la frontière avec la sanction pénale est souvent ténue et dépend fortement du contexte et de l’intensité de la déclaration. La liberté d’opinion et la satire jouent également un rôle dans l’appréciation juridique des attaques verbales.

Comment une attaque est-elle appréciée en lien avec la légitime défense ?

En lien avec la légitime défense, une attaque est considérée comme la condition préalable à la légitimation d’un acte de défense. L’attaque doit viser un intérêt protégé par la loi et être actuelle. L’acte de légitime défense n’est autorisé que tant que dure l’attaque ou qu’elle est imminente. Après la fin de l’attaque, les actes de défense ne sont plus admis juridiquement. De plus, il convient de vérifier que la défense est proportionnée et nécessaire pour repousser l’attaque.

Quel rôle joue le caractère dangereux de l’attaque pour l’appréciation juridique ?

La dangerosité de l’attaque influe à la fois sur le caractère répréhensible et sur la licéité des mesures de défense. Plus une attaque contre l’intégrité physique, la vie ou les biens est grave, plus les mesures défensives peuvent être poussées dans le cadre de la légitime défense. Pour des attaques mineures, le principe de proportionnalité peut exiger de choisir des moyens plus doux. En droit pénal, notamment pour distinguer entre blessure corporelle simple et blessure corporelle aggravée, le degré de dangerosité constitue aussi un critère de distinction essentiel.

Quelles exigences de preuve existent pour établir une attaque juridiquement pertinente ?

Pour établir l’existence d’une attaque juridiquement pertinente, il faut, dans le cadre de la procédure pénale, que tous les éléments objectifs et subjectifs soient prouvés ou attestés de manière crédible. Cela inclut le lieu des faits, le déroulement, la participation des parties, le type et l’étendue de l’attaque ainsi que ses conséquences. En droit civil, des attestations médicales, des expertises et des témoignages peuvent également être requis. La charge d’allégation et de preuve incombe en principe à la partie invoquant l’attaque. En cas de doute, le principe « in dubio pro reo » s’applique en droit pénal, soit en faveur de l’accusé.