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Associations professionnelles

Notion et qualification juridique des associations professionnelles

Les associations professionnelles sont des groupements de droit privé composés de membres exerçant la même profession ou des professions connexes, ayant pour objectif de représenter et de promouvoir collectivement les intérêts généraux et spécifiques de leurs membres. En Allemagne et dans d’autres pays germanophones, les associations professionnelles constituent un élément important de l’auto-organisation des professions et jouent un rôle sociétal et juridique, notamment en droit du travail, droit de la profession et droit des associations.

Distinction par rapport aux organisations apparentées

Les associations professionnelles se distinguent d’autres formes de regroupements, tels que les syndicats, fédérations professionnelles, chambres ou corporations. Ainsi, par exemple, les syndicats agissent en tant que représentants des salariés en droit du travail collectif, tandis que les associations professionnelles poursuivent généralement des objectifs plus larges, tels que l’organisation de formations continues, la délivrance de certificats ou la préservation de l’éthique professionnelle. Les chambres professionnelles, en revanche, exercent souvent des fonctions d’autorité publique, tandis que les associations professionnelles sont en principe organisées de manière privée.

Bases juridiques et forme d’organisation

Statut de droit privé

La création et l’organisation des associations professionnelles s’effectuent généralement sur la base du droit allemand des associations (§§ 21 et suivants du BGB). Les associations professionnelles sont le plus souvent sous la forme d’une association enregistrée (e.V.), mais peuvent aussi adopter d’autres formes juridiques, comme la fondation ou la société civile (GbR). La capacité juridique est acquise lors de l’inscription au registre des associations auprès du tribunal compétent.

Statuts et organisation interne

L’élément juridique central d’une association professionnelle est représenté par ses statuts. Ceux-ci règlent l’adhésion, les organes de l’association, les droits et obligations des membres ainsi que les procédures de prise de décision et de représentation. Les statuts doivent être conformes aux dispositions impératives du Code civil allemand.

Organes d’une association professionnelle

Les organes typiques sont :

  • Assemblée générale : organe souverain pour les décisions fondamentales
  • Conseil d’administration : organe de direction et de représentation
  • Représentants spéciaux ou commissions pour des tâches spécifiques

Distinction avec la fédération professionnelle dotée de la capacité juridique

Une différence juridique essentielle réside dans l’étendue et les objectifs : les fédérations professionnelles agissent souvent avec des compétences collectives en droit du travail (par exemple négociations tarifaires), tandis que les associations professionnelles poursuivent principalement des intérêts professionnels, économiques ou spécialisés.

Fonctions et domaines d’activité

Représentation des intérêts

La mission essentielle des associations professionnelles réside dans la défense des intérêts professionnels vis-à-vis de tiers, comme le public, les décideurs politiques, les autorités ou d’autres associations. Cela comprend notamment l’influence sur le processus législatif, la communication publique sur des sujets professionnels ou la participation à la rédaction de règlements et directives.

Promotion de la formation initiale et continue

De nombreuses associations professionnelles proposent des événements de formation continue, des séminaires et des programmes de certification à leurs membres. Elles définissent des normes de qualification et d’exercice de la profession afin de garantir la qualité au sein du secteur concerné.

Autorégulation, éthique et déontologie

Les associations professionnelles établissent fréquemment leurs propres règles déontologiques et codes éthiques applicables à l’exercice de la profession et veillent à leur respect parmi leurs membres. Les infractions aux statuts ou aux prescriptions professionnelles peuvent être sanctionnées par des mécanismes internes (par exemple avertissement, exclusion).

Activité d’expertise et d’arbitrage

Certaines associations professionnelles agissent en tant qu’organes d’arbitrage ou de médiation lors de litiges entre membres de la profession ou entre leurs membres et des tiers, et rédigent des expertises sur des questions litigieuses.

Transfert de missions publiques et droits de participation

Participation à la procédure législative

Les instances publiques consultent souvent les associations professionnelles dans le cadre d’auditions et de consultations lors de l’élaboration des lois (“participation des associations”) afin d’y intégrer savoir-faire et avis professionnels.

Coopération avec les autorités

Les associations professionnelles peuvent coopérer avec les autorités, par exemple lors de l’organisation d’examens, de la mise en place de formations officielles ou de l’application de réglementations spécifiques à la profession.

Reconnaissance en tant que parties prenantes d’intérêts publics

Certaines associations professionnelles exercent, en vertu d’une reconnaissance légale expresse, des missions d’intérêt public, par exemple en participant à l’élaboration des conditions de création d’entreprises du secteur concerné ou en enregistrant leurs membres à des fins administratives.

Adhésion et droits des membres

Admission, droits et obligations

L’adhésion est en principe ouverte à tout membre du secteur professionnel concerné. Certaines associations subordonnent l’adhésion à des conditions particulières (par exemple preuve d’une formation professionnelle qualifiée). Les membres ont droit à la participation aux prestations et aux prises de décision de l’association, mais sont tenus dans le même temps de respecter le règlement de l’association.

Fin de l’adhésion

L’adhésion prend fin en général par démission volontaire, exclusion pour motif grave ou décès. Les modalités précises sont prévues par les statuts.

Responsabilité, contrôle et dissolution

Responsabilité

L’association professionnelle répond en principe avec son patrimoine associatif des dommages résultant de son activité statutaire. Toute responsabilité personnelle des membres est exclue, sauf en cas de faute intentionnelle ou de négligence grave.

Contrôle et surveillance

Les associations strictement professionnelles ne sont soumises à aucun contrôle direct de l’État, sauf si elles exercent – en vertu d’une affectation légale particulière – des missions d’intérêt public. Par ailleurs, le contrôle civil sur les organes de l’association et le respect du droit impératif s’applique.

Dissolution

Les associations professionnelles peuvent se dissoudre volontairement par décision de l’assemblée générale. La liquidation s’effectue conformément aux dispositions des statuts et du Code civil allemand.

Associations professionnelles dans une perspective de droit international

Il existe également des associations professionnelles dans d’autres systèmes juridiques européens, avec des droits et obligations parfois comparables, parfois plus étendus. La jurisprudence européenne met particulièrement l’accent sur la liberté d’association selon l’art. 11 CEDH et sur la liberté de coalition garantie par la Constitution (art. 9 GG), qui protègent les associations professionnelles.

Distinction par rapport aux partenaires sociaux, chambres et syndicats

Les associations professionnelles sont principalement axées sur les intérêts déontologiques, spécialisés et économiques, et non sur la conclusion de conventions collectives. Elles ne disposent pas des prérogatives publiques des chambres, ni ne représentent collectivement les intérêts des salariés comme les syndicats. Dans certains cas toutefois, les associations professionnelles majeures assument certaines fonctions dans ces domaines (par exemple la négociation des honoraires).

Fondements constitutionnels

La liberté d’activité des associations professionnelles est garantie par la Loi fondamentale. L’art. 9, al. 1 GG garantit le droit de constituer des associations, y compris celles qui ont pour but la promotion et la défense commune d’intérêts professionnels. Toute restriction de cette liberté n’est possible qu’en vertu de lois générales et pour la préservation de l’ordre constitutionnel.

Littérature et références complémentaires

  • Code civil allemand (BGB), §§ 21 et suivants
  • Loi fondamentale (GG), art. 9
  • Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), art. 11
  • Schirrmacher, Associations professionnelles et fédérations (monographie)
  • Ministère fédéral de la Justice : Informations sur le droit des associations

Voir aussi :

  • Droit des associations
  • Fédération professionnelle
  • Déontologie
  • Syndicat
  • Droit des chambres

Questions fréquemment posées

Les associations professionnelles peuvent-elles conclure des conventions collectives ?

Oui, les associations professionnelles sont autorisées – dès lors qu’elles remplissent les conditions d’un partenaire de convention collective au sens de la loi sur les conventions collectives (TVG) – à conclure des conventions collectives pour leurs membres. La capacité à négocier collectivement dépend essentiellement de leur aptitude à représenter efficacement les intérêts de leurs membres dans le champ des négociations collectives, c’est-à-dire si elles disposent d’un poids social et d’une structure organisationnelle suffisante. Cela comprend notamment un nombre de membres adéquat, l’indépendance par rapport à des employeurs ou groupes professionnels particuliers, et des ressources financières et humaines suffisantes. La Cour fédérale du travail examine la capacité de négociation au cas par cas, par exemple pour des groupes professionnels spécialisés tels que les pilotes ou le Marburger Bund (médecins). Si la capacité peut être démontrée, l’organisation peut conclure des conventions collectives propres – indépendamment des grands syndicats établis.

Quels droits les associations professionnelles tirent-elles de la liberté de coalition ?

Les associations professionnelles bénéficient en Allemagne de la liberté syndicale protégée par les droits fondamentaux, conformément à l’article 9, alinéa 3 de la Loi fondamentale (GG). Cela comprend notamment le droit de se créer librement, de choisir et d’exercer une activité syndicale sans restriction ou ingérence étatique. Cela implique le droit à la négociation collective (autonomie tarifaire), la liberté d’organisation (recrutement de membres, réunions), le droit de grève ainsi qu’un droit à l’égalité de traitement entre coalitions comparables. Les limitations ne sont permises qu’en raison de la collision avec d’autres droits fondamentaux ou de prescriptions légales, et doivent toujours respecter le principe de proportionnalité.

Les associations professionnelles sont-elles soumises à des exigences juridiques particulières lors de leur création ?

Les associations professionnelles sont souvent créées sous la forme d’associations enregistrées (e.V.), conformément aux §§ 21 ss. du Code civil allemand (BGB), sans qu’il existe de prescriptions particulières pour leur fondation. Néanmoins, elles doivent rédiger des statuts comportant des dispositions conformes au droit sur l’adhésion, les organes et l’objet, orientées vers la promotion et la représentation des intérêts professionnels. En outre, le caractère d’utilité publique selon l’article 52 du Code des impôts (AO) n’est pas obligatoire, mais il peut apporter des avantages fiscaux. Si l’association souhaite obtenir la capacité à négocier collectivement, elle doit remplir des exigences supplémentaires concernant la structure organisationnelle, le nombre de membres et l’indépendance.

Quels droits de codécision reviennent légalement aux associations professionnelles ?

Les droits de participation des associations professionnelles se manifestent principalement par la participation aux négociations collectives, leur lancement, des actions passives ou actives de grève ainsi que la représentation de leurs membres en droit du travail. Toutefois, la loi ne leur confère pas de droit de codécision direct dans les entreprises – la Loi sur la constitution des entreprises (BetrVG) ne reconnaît à cet égard que le comité d’entreprise comme représentant du personnel. Les associations professionnelles sont toutefois autorisées à proposer des conventions collectives, à les examiner juridiquement et à en assurer le respect par voie judiciaire.

Une association professionnelle est-elle responsable des actions de grève de ses membres ?

En principe, une association professionnelle peut être tenue pour responsable des actions de lutte qu’elle a initiées, notamment si la grève était illicite, par exemple faute de négociations préalables ou si la grève ne visait pas un objet susceptible d’être réglé par une convention collective. Dans de tels cas, les employeurs lésés peuvent faire valoir un droit à réparation selon les §§ 823 ou 823a BGB. S’il s’agit d’une grève d’avertissement ou pour obtenir un accord menée dans les règles, il n’y a pas de responsabilité.

À quel moment les associations professionnelles sont-elles exonérées de TVA ?

Les associations professionnelles peuvent, conformément à § 4 n° 22, 23 de la loi sur la TVA (UStG), être exonérées de TVA à condition qu’elles fournissent à leurs membres des prestations directement en lien avec la promotion des intérêts professionnels. Il est nécessaire que les cotisations et prestations des membres servent exclusivement aux objectifs de l’association et qu’aucun but lucratif n’existe. L’administration fiscale contrôle notamment les statuts, la gestion effective et l’utilisation des moyens financiers.

Quelles obligations de déclarations et d’enregistrements incombent aux associations professionnelles ?

Les associations professionnelles constituées en tant qu’e.V. doivent s’inscrire au registre des associations compétent et faire enregistrer de manière notariée les modifications importantes (conseil d’administration, siège, statuts), conformément à l’article 67 BGB. Des cotisations à la sécurité sociale ou des inscriptions auprès des institutions de prévoyance professionnelle peuvent être requises si du personnel propre est employé. Des dispositions de droit public concernant les représentants professionnels (par exemple chambres des métiers, barreaux) peuvent prévoir, en complément, des obligations particulières de déclaration.

Dans quelle mesure les associations professionnelles peuvent-elles faire valoir en justice des droits collectifs ?

Les associations professionnelles, en qualité de partenaires de la convention collective (§ 2, al. 1 TVG), ont qualité pour agir en justice et peuvent faire valoir en leur nom propre devant les juridictions du travail des droits collectifs, tels que le respect ou l’interprétation d’une convention collective. Elles peuvent exercer les actions en constatation, exécution ou en référé, afin de défendre efficacement des droits à l’abstention, à l’exécution ou à un sous-ensemble. La compétence précise et les procédures applicables sont régies par la loi sur les juridictions du travail (ArbGG).