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Associations économiques

Notion et bases juridiques des groupements économiques

Définition et distinction

Les groupements économiques sont des associations organisées juridiquement de personnes physiques et/ou morales dont l’objectif est la promotion d’intérêts économiques communs. Ils sont créés conformément aux dispositions de droit privé ou de droit public. Le terme n’est pas défini de manière exhaustive par la loi, mais est utilisé dans différentes législations et jurisprudences pour désigner une catégorie générale d’organisations à vocation économique qui ne sont pas des entreprises individuelles.

On distingue particulièrement les groupements économiques d’autres formes d’associations économiques, telles que les coopératives, les associations ou les sociétés. Selon la loi applicable, les groupements économiques peuvent notamment apparaître sous forme de sociétés de capitaux (par exemple, SARL, SA), de sociétés de personnes, d’associations enregistrées ou d’autres personnes morales.

Bases juridiques

Sources juridiques nationales

En Allemagne et dans d’autres pays germanophones, les groupements économiques apparaissent dans différentes lois, sans qu’une notion unifiée ait été créée :

  • § 6 al. 1 n° 3 GwG (Loi sur le blanchiment d’argent) : Les groupements économiques au sens de cette loi comprennent les personnes morales, les sociétés de personnes enregistrées et autres associations, situées en Allemagne ou à l’étranger, poursuivant des objectifs économiques.
  • § 1 al. 2 VereinsG : Les dispositions applicables aux associations s’appliquent – sauf disposition contraire – également aux groupements économiques, mais seulement si ceux-ci ne sont pas des sociétés commerciales.
  • Législation fiscale : Dans le contexte fiscal, les groupements économiques sont mentionnés, par exemple dans la loi sur l’impôt sur les sociétés et dans le code fiscal, où l’on distingue personnes morales, associations de personnes et masses de biens.

Sources de droit international et règlements supranationaux

Le terme se retrouve également en droit européen, le plus souvent dans le cadre du droit de la concurrence et de la législation antitrust (par exemple, art. 101 TFUE sur la restriction de concurrence par des groupements économiques), mais aussi dans la prévention du blanchiment d’argent ou dans le cadre d’activités économiques transfrontalières.

Types et formes de groupements économiques

Aspects du droit des sociétés

Les groupements économiques peuvent adopter différentes formes juridiques, qui se distinguent par leur organisation, leurs membres et les questions de responsabilité. Ils comprennent notamment :

  • Sociétés de capitaux (par exemple, SARL, SA)
  • Sociétés de personnes (par exemple, SNC, SCS)
  • coopératives enregistrées
  • associations exerçant une activité économique (à condition qu’elles ne soient pas d’utilité publique)
  • autres groupements, tels que les holdings, groupements d’intérêt économique ou sociétés de développement économique

Formes hybrides et types particuliers

Il existe également des formes mixtes et des cas particuliers, comme le groupement européen d’intérêt économique (GEIE) selon le droit de l’UE, ou encore des groupements économiques de droit public, par exemple dans le secteur agricole ou l’administration indirecte de l’État.

Cadre juridique

Capacité juridique et représentation

Les groupements économiques disposent, selon leur forme juridique, d’une capacité juridique partielle ou totale. Ainsi, les sociétés de capitaux et les coopératives enregistrées ont la pleine capacité juridique et peuvent acquérir des droits et contracter des obligations en leur propre nom. Dans le cas de groupements dépourvus de la personnalité juridique, la représentation est généralement exercée par des organes statutaires ou des représentants de droit ou de statut.

Responsabilité et obligations

La responsabilité dépend de la forme juridique concernée. Tandis que dans les sociétés de capitaux la responsabilité est en principe limitée au patrimoine social, les associés des sociétés de personnes engagent fréquemment leur responsabilité personnelle ou subsidiaire.

Admission, appartenance et obligations

L’appartenance à un groupement économique implique des droits et des obligations, comme la participation à la prise de décision, l’obligation de cotiser et l’obligation de collaborer à l’administration et au contrôle.

Traitement fiscal

En droit fiscal, les groupements économiques sont souvent traités comme des personnes morales ou des associations de personnes. Il existe des obligations de déclaration, de tenue de comptabilité, de publication et de paiement de taxes telles que l’impôt sur les sociétés, la taxe professionnelle ou la TVA.

Registre de transparence et obligations déclaratives

Selon les §§ 18 et suivants GwG, de nombreux groupements économiques ont l’obligation d’inscrire leurs bénéficiaires effectifs dans le registre de transparence afin de prévenir le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Participation à des regroupements économiques et droit de la concurrence

Les groupements économiques interviennent fréquemment en droit de la concurrence, par exemple comme fédérations d’entreprises, regroupements sectoriels ou centrales d’achats. L’interdiction des accords restrictifs de concurrence en vertu de l’art. 101 TFUE ou du § 1 GWB s’applique explicitement aussi aux décisions des associations d’entreprises.

Surveillance, contrôle et sanctions

Plusieurs lois prévoient des possibilités d’intervention, de contrôle et de sanction à l’encontre des groupements économiques, par exemple par l’Office fédéral de la justice, l’Office fédéral des cartels ou les autorités fiscales. Les infractions peuvent être punies, entre autres, par des amendes, des décisions de dissolution ou des redressements fiscaux.

Signification et fonction dans la vie économique

Les groupements économiques jouent un rôle central dans la gestion, la mutualisation et la représentation des intérêts économiques. Ils permettent notamment aux petites et moyennes entreprises de renforcer leur position face aux acteurs du marché et aux décideurs politiques, de diversifier leurs risques et de réaliser des synergies.

Résumé

Les groupements économiques désignent une large catégorie d’associations à but économique présentant une structure juridique complexe. Ils font l’objet de nombreuses dispositions législatives et occupent une place importante dans le droit économique allemand et européen. L’accent est mis notamment sur les questions de forme juridique, d’obligations vis-à-vis des exigences administratives et fiscales ainsi que leur position en droit de la concurrence et des cartels. Leur qualification juridique précise dépend du domaine d’application et des dispositions légales applicables.

Questions fréquemment posées

Qui est doté de la capacité juridique au sein d’un groupement économique ?

En principe, c’est le groupement économique lui-même qui est titulaire de droits et d’obligations et donc doté de la capacité juridique, sous réserve que la loi ou les statuts le prévoient. La capacité juridique dépend essentiellement de la forme juridique choisie, par exemple une société à responsabilité limitée (SARL), une société anonyme (SA) ou une coopérative enregistrée. Ces personnes morales peuvent conclure des contrats, agir en justice, être poursuivies ou acquérir des biens. Les membres individuels du groupement économique ne sont en principe pas directement dotés de la capacité juridique au titre du groupement, sauf s’il s’agit d’une société de personnes dans laquelle les associés peuvent être titulaires directs de droits et d’obligations. Pour les personnes morales de droit privé, la représentation s’effectue en outre par des organes habilités, comme le gérant ou le conseil d’administration, qui engagent juridiquement le groupement.

Quelles dispositions légales doivent être respectées lors de la constitution d’un groupement économique ?

La création d’un groupement économique est soumise à différentes dispositions légales, selon la forme juridique choisie. Pour les sociétés de capitaux, le Code de commerce (HGB) et la loi sur les SARL ou la loi sur les sociétés anonymes sont particulièrement déterminants. En règle générale, un acte constitutif, un contrat de société ou des statuts doivent être établis sous forme notariée (comme pour la SARL ou la SA). L’immatriculation au registre du commerce auprès du tribunal compétent est obligatoire. Selon l’activité exercée, des autorisations professionnelles ou sectorielles peuvent aussi être requises, par exemple pour les prestataires de services financiers. Par ailleurs, des dispositions relatives au droit des sociétés concernant les apports en capital, la gestion et la représentation, le droit de vote, la répartition des bénéfices et les modalités de responsabilité doivent être respectées. Les obligations fiscales et les déclarations aux autorités complètent ces exigences.

Qui est responsable des dettes d’un groupement économique ?

La responsabilité pour les dettes d’un groupement économique dépend de sa forme juridique. Pour les sociétés de capitaux telles que la SARL ou la SA, seule la société répond en principe sur son patrimoine, tandis que les associés ne sont généralement pas responsables personnellement. Une action en responsabilité contre les associés n’est possible qu’à titre exceptionnel, par exemple en cas de comportement contraire aux bonnes mœurs ou d’atteinte grave à l’existence. En ce qui concerne les sociétés de personnes, telles que la SNC ou la société civile (GbR), les associés sont en revanche généralement responsables personnellement, illimitément et solidairement ; pour la société en commandite simple (SCS), on distingue entre le commandité (responsable indéfiniment) et le commanditaire (responsable à hauteur de son apport). Par ailleurs, la responsabilité du gérant envers la société ou envers des tiers peut être engagée en cas de manquement à ses obligations.

Quels organes sont juridiquement compétents pour la prise de décision et la représentation d’un groupement économique ?

La prise de décision et la représentation juridique d’un groupement économique relèvent principalement des organes prévus par les statuts ou la loi. Dans les sociétés de capitaux, il s’agit généralement du gérant (pour la SARL) ou du conseil d’administration (pour la SA), qui représentent la société à l’extérieur. L’organe de surveillance (par exemple le conseil de surveillance d’une SA) assure le contrôle de la gestion et dispose de certains droits de contrôle. L’assemblée des associés ou l’assemblée générale est l’organe suprême de décision avec des pouvoirs étendus, notamment pour les décisions fondamentales comme les modifications statutaires, opérations sur le capital ou dissolution. Les modalités précises de représentation et la structure des organes dépendent de la forme juridique et doivent être examinées au cas par cas.

Quels droits de codécision détiennent les membres au sein des groupements économiques ?

Les droits de codécision des membres d’un groupement économique découlent principalement des statuts et du droit applicable des sociétés. Dans les sociétés de capitaux, les associés ou actionnaires ont notamment le droit de participer à l’assemblée des associés ou à l’assemblée générale, d’y exercer leur droit de vote et, dans certains cas, de demander des informations à la direction. Dans les sociétés de personnes, il existe souvent des droits individuels de participation et de contrôle. Selon la taille et le secteur d’activité, des droits de codécision des salariés peuvent également s’appliquer conformément à la loi sur la constitution des entreprises (BetrVG) ou à la loi sur la codétermination (MitbestG), pouvant impliquer la mise en place de comités d’entreprise ou de représentants des salariés au conseil de surveillance.

Dans quels cas un groupement économique peut-il être dissous et quelles en sont les conséquences juridiques ?

Un groupement économique peut être dissous pour différents motifs : par décision des associés, expiration d’une durée déterminée, ouverture d’une procédure de faillite, décision judiciaire ou en application de la loi. Les conséquences juridiques sont la liquidation du groupement, au cours de laquelle l’actif social est réalisé et les dettes sont acquittées. Un éventuel solde est réparti entre les membres. Pendant la phase de liquidation, le groupement continue d’exister, mais uniquement dans le but du règlement. Une fois la liquidation achevée et la radiation du registre du commerce effectuée, le groupement économique est juridiquement dissous.

Quelles sont les obligations de publication pour les groupements économiques ?

Les groupements économiques sont soumis à des obligations de publication variables. Les sociétés de capitaux ont l’obligation légale de publier leurs comptes annuels, rapports de gestion et, le cas échéant, comptes consolidés au Bulletin fédéral électronique (§§ 325 et suivants HGB). Toute modification des statuts, nomination ou révocation de gérants ou d’administrateurs ainsi que d’autres évolutions juridiques majeures doivent également être publiées au registre du commerce. Pour les sociétés de personnes, de telles obligations de publication n’existent que de manière limitée ou pas du tout, sauf si elles atteignent une certaine taille (par exemple dans le cas des « grandes SCS »). Des obligations d’information publiques peuvent aussi résulter du droit fiscal ou du droit de la concurrence.