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Arrestation

Notion et portée de l’arrestation

L’arrestation désigne, en droit allemand, la privation de liberté d’une personne par les autorités publiques en vue de l’accomplissement de mesures de procédure pénale. Historiquement et de nos jours, elle constitue une atteinte fondamentale à la liberté individuelle. Elle ne peut être opérée que dans des conditions strictement prévues par la loi et comprend tant les arrestations provisoires que l’exécution de mandats d’arrêt judiciaires. L’arrestation est étroitement liée aux droits fondamentaux prévus par la Loi fondamentale et aux dispositions du Code de procédure pénale (StPO).

Fondements juridiques de l’arrestation

Fondements constitutionnels

La liberté de la personne est garantie par l’article 2 alinéa 2 phrase 2 et l’article 104 de la Loi fondamentale (GG). Ces dispositions énoncent que la restriction ou la privation de liberté n’est admise que sur la base d’une loi et selon certaines procédures. Toute arrestation constitue une grave atteinte à ce droit fondamental et est soumise à des prescriptions juridiques strictes.

Simples dispositions légales

Le Code de procédure pénale (StPO) contient les principales dispositions relatives à l’arrestation. En outre, des compléments se trouvent dans la loi sur la police, dans le Code civil (par exemple, pour la légitime défense), dans la loi sur la justice des mineurs (JGG), ainsi que dans des dispositions spéciales (par exemple, la loi sur le séjour).

Types d’arrestation

Arrestation provisoire (§ 127 StPO)

La police et, dans certaines conditions, des personnes privées peuvent procéder à une arrestation provisoire lorsqu’une personne est surprise en flagrant délit ou immédiatement poursuivie, s’il existe un risque de fuite, ou si l’identité ne peut être établie sans délai. L’objectif est de maintenir la personne à disposition dans l’attente de la décision des autorités d’enquête quant aux mesures ultérieures.

Arrestation sur la base d’un mandat d’arrêt (§§ 112 et suivants StPO)

Le cas classique d’arrestation repose sur l’existence d’un mandat d’arrêt délivré par un juge. Ce dernier requiert la présence d’un fort soupçon à l’encontre de la personne concernée et d’un motif de détention (par exemple risque de fuite, risque de collusion ou de récidive). Un mandat d’arrêt peut également être délivré en cas de nécessité de placement en hôpital ou en établissement psychiatrique (§§ 126a, 127b StPO).

Conditions d’un mandat d’arrêt

  • Forte présomption à l’encontre de la personne soupçonnée
  • Motif de détention (risque de fuite, risque de collusion, risque de récidive)
  • Proportionnalité de la mesure

Arrestation relevant du droit de la police

Il est aussi possible d’arrêter une personne en dehors d’une procédure pénale, notamment pour prévenir des dangers conformément aux lois sur la police des Länder. Un exemple est la mise en garde à vue de personnes pour prévenir des menaces imminentes.

Arrestation civile

Dans de rares cas exceptionnels, une conduite forcée devant les autorités d’exécution, dans le cadre de procédures civiles, peut être autorisée (§§ 888, 901 ZPO).

Déroulement et exécution d’une arrestation

Exigences formelles et matérielles

Une arrestation doit être réalisée conformément aux prescriptions légales. L’autorité procédant à l’arrestation est tenue de communiquer à la personne concernée le motif de l’arrestation et, sur demande, de présenter la décision judiciaire. Le principe de proportionnalité doit toujours être respecté ; les mesures ne doivent pas aller au-delà de ce qui est nécessaire.

Droits de la personne arrêtée

  • Information sur les faits reprochés et le motif de l’arrestation
  • Droit à l’assistance d’un conseil (par exemple avocat)
  • Droit de prévenir ses proches
  • Privation de liberté dans le respect de la dignité humaine

Étapes procédurales ultérieures

Après une arrestation provisoire ou une arrestation, la personne doit être présentée sans délai au juge d’instruction, qui statue sur la poursuite de la privation de liberté (§ 128 StPO). En l’absence de confirmation du mandat d’arrêt, la libération immédiate doit être ordonnée.

Voies de recours contre une arrestation illégale

L’État garantit une protection juridique effective. Il est possible de former un recours contre un mandat d’arrêt et de demander un contrôle judiciaire (§§ 117, 304 StPO). En outre, une privation illégale de liberté ouvre droit à indemnisation conformément à la loi sur l’indemnisation pour mesures de poursuite pénale (StrEG). Des conséquences pénales peuvent également s’appliquer aux agents d’exécution agissant sans droit.

Aspects internationaux et limites de l’arrestation

Des accords internationaux, tels que la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), art. 5, et les Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques protègent également la liberté de la personne et prévoient des exigences pour la légalité des arrestations. Les extraditions et mandats d’arrêt internationaux sont en outre soumis à leurs propres régimes (par exemple, mandat d’arrêt européen).

Distinction avec d’autres mesures

L’arrestation doit être distinguée des autres mesures limitant la liberté par l’État, telles que le contrôle d’identité de courte durée par la police, les perquisitions ou les interdictions de séjour. L’arrestation implique nécessairement une privation de liberté d’une certaine durée.

Conséquences et portée pratique

L’arrestation a des répercussions importantes pour les personnes concernées et exige un examen particulièrement minutieux de toutes les conditions légales. Elle permet d’assurer la bonne conduite des enquêtes et des procédures pénales, mais doit toujours être envisagée dans la tension qui existe entre poursuite pénale effective et protection de la liberté individuelle.

Bibliographie et indications complémentaires

  • Code de procédure pénale (StPO)
  • Loi fondamentale (GG)
  • Loi sur l’indemnisation pour mesures de poursuite pénale (StrEG)
  • Lois sur la police des Länder
  • Convention européenne des droits de l’homme (CEDH)

Remarque: Cette contribution vise à fournir une information générale sur la notion juridique d’« arrestation » et ne prétend pas à l’exhaustivité. En cas particulier, seules font foi les réglementations légales et décisions judiciaires en vigueur.

Questions fréquemment posées

Qui est habilité à procéder à une arrestation ?

La compétence pour procéder à une arrestation revient en général aux autorités de poursuite pénale compétentes, en particulier la police et le parquet. Dans certains cas exceptionnels, comme l’arrestation dite « par quiconque » prévue à l’article 127, paragraphe 1 StPO (Code de procédure pénale), des personnes privées peuvent également appréhender provisoirement une personne si celle-ci est surprise en flagrant délit et qu’il existe un risque de fuite ou si l’identité ne peut être immédiatement vérifiée. En revanche, la privation de liberté par les forces de police intervient toujours sur la base de fondements légaux, comme un mandat d’arrêt délivré par un juge en vertu de l’art. 112 StPO ou dans des situations d’urgence caractérisées par une « suspicion urgente » et des motifs de détention (par ex. risque de fuite, risque de collusion). Les arrestations non autorisées ou illégales peuvent constituer l’infraction pénale de séquestration au sens de l’art. 239 du Code pénal (StGB).

Quelles sont les conditions pour qu’une arrestation soit régulière ?

Une arrestation régulière suppose le respect de plusieurs conditions. En matière de procédure pénale, la principale exigence est la présence d’un fort soupçon pesant sur la personne à arrêter. Il doit exister en outre au moins un motif de détention. Parmi les motifs typiques figurent notamment le risque de fuite, le risque de collusion ainsi que les cas de récidive ou de criminalité grave. L’arrestation ne peut avoir lieu que sur décision d’un juge, sauf urgence qui ne permet pas d’attendre une décision judiciaire (§ 127 StPO). Les droits fondamentaux du suspect et la proportionnalité de la mesure doivent également être respectés. Une arrestation opérée sans remplir ces conditions est illicite et peut entraîner des conséquences civiles et pénales pour les personnes impliquées.

Comment une arrestation doit-elle être réalisée pour être conforme au droit ?

Une arrestation conforme au droit exige le respect de conditions formelles et matérielles. L’autorité procédant à l’interpellation doit immédiatement informer la personne arrêtée du motif de l’arrestation (« Pourquoi suis-je arrêté(e) ? ») ainsi que des faits qui la justifient. De plus, il convient de notifier sans délai à la personne qu’elle a le droit de consulter un avocat et de garder le silence face aux autorités (§ 136 StPO). L’arrestation doit être effectuée de la manière la moins contraignante possible ; toute violence ou restriction de liberté non indispensable doit être évitée, sauf nécessité d’un recours à la force immédiate. Après l’arrestation, la personne doit, si elle n’est pas libérée, être présentée devant le juge au plus tard le lendemain de l’arrestation (§ 128 StPO).

Quels sont les droits d’une personne arrêtée ?

Une personne arrêtée bénéficie de divers droits garantis par la loi et la constitution. Les plus importants sont le droit à l’assistance d’un avocat, le droit de garder le silence, le droit d’être informé du motif de l’arrestation ainsi que celui de prévenir une personne de confiance ou un membre de la famille (§ 114c StPO). Elle a également le droit d’être présentée sans délai à un juge et de ne pas être privée de cette garantie plus longtemps que nécessaire. La personne retenue a régulièrement droit à des soins médicaux et à un traitement respectueux de la dignité humaine. La violation de ces droits peut rendre l’intégralité de la mesure illégale et ouvrir droit à une indemnisation.

Que se passe-t-il après l’arrestation ?

Après son arrestation, la personne appréhendée est d’abord interrogée par la police ou l’autorité compétente et informée de ses droits. Si une libération immédiate n’est pas possible ou n’est pas justifiée, elle doit être présentée au plus tard le lendemain à un juge (§ 128 StPO). Le juge vérifie la légalité de l’arrestation, notamment l’existence d’un fort soupçon et de motifs de détention. Si la légalité est confirmée, il ordonne la détention provisoire ; à défaut, la libération immédiate doit être ordonnée. Durant la détention provisoire, la personne conserve des droits étendus, notamment en matière de défense, de communication et de soins médicaux.

Existe-t-il une différence entre arrestation et arrestation provisoire ?

Oui, des différences juridiques existent : l’« arrestation provisoire » correspond à une privation de liberté de courte durée, pouvant être réalisée par des policiers ou des personnes privées (dans le cas de l’arrestation par quiconque) lorsqu’il y a urgence et qu’une décision du juge ne peut être obtenue à temps. L’« arrestation » proprement dite est en règle générale liée à un mandat d’arrêt judiciaire et vise à placer une personne en détention provisoire. Les deux mesures sont réglementées dans le Code de procédure pénale et se distinguent par leurs conditions respectives, leurs effets juridiques et les pouvoirs qu’elles confèrent.

Quelles conséquences une arrestation illégale peut-elle entraîner ?

Une arrestation illégale entraîne de lourdes conséquences. D’une part, elle peut constituer une privation de liberté qui, conformément à l’art. 104 de la Loi fondamentale, n’est admissible que sur base légale et à la suite d’une décision judiciaire. Si cette condition n’est pas remplie, la mesure peut engager la responsabilité pénale des personnes concernées (par exemple, séquestration au sens de l’article 239 du Code pénal). Par ailleurs, la personne arrêtée à tort a droit à une indemnisation conformément à la loi sur l’indemnisation pour mesures de poursuite pénale (StrEG). Une arrestation illégale peut également avoir des répercussions procédurales, telles qu’une interdiction d’utiliser les déclarations et éléments obtenus sous la contrainte.