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Argent économique

Définition et qualification juridique de l’argent de gestion

L’argent de gestion est une notion juridique qui s’utilise principalement dans les contextes sociaux, du droit de la famille et de la législation sur la protection des adultes. Il désigne des moyens financiers mis à disposition d’une personne afin qu’elle puisse subvenir de manière autonome à ses besoins courants dans une certaine mesure. La finalité de l’argent de gestion est généralement liée à la subsistance personnelle, notamment pour le logement, l’alimentation, l’hygiène ou de petits achats.

L’argent de gestion constitue une forme d’allocation financière, particulièrement importante dans le droit de la protection des majeurs, l’exécution des peines, le droit social ainsi qu’en droit de la famille. Outre le transfert proprement dit de fonds, il régit souvent les questions d’autonomie de gestion et d’utilisation, notamment pour les personnes sous protection ou les bénéficiaires de prestations sociales.

L’argent de gestion en droit de la protection des majeurs

But et fonction

Dans le cadre de la protection judiciaire conforme aux §§ 1896 et suivants du BGB, l’argent de gestion vise à permettre à la personne protégée de conserver une autonomie financière. Il est prélevé sur le revenu ou le patrimoine de la personne protégée et mis à sa disposition personnelle pour faire face à ses besoins quotidiens. Il s’agit là d’un élément essentiel du droit à l’autodétermination pour les personnes nécessitant une protection.

Définition et contrôle

Le montant de l’argent de gestion dépend de la situation personnelle et financière de la personne protégée. Le tuteur décide du montant à allouer dans le cadre de ses missions – en particulier la gestion du patrimoine. L’article § 1901 BGB l’oblige à prendre en compte les souhaits et le bien-être de la personne. Les tribunaux ou autorités de contrôle peuvent, dans des cas particuliers, fixer des directives, notamment en cas de risque pour la subsistance nécessaire ou de menace d’abus.

Surveillance et obligation de rendre compte

Le tuteur doit documenter le versement et l’utilisation de l’argent de gestion et est tenu de rendre compte devant le juge des tutelles. Il doit exposer de manière transparente l’étendue et la finalité des sommes employées, si le tribunal l’exige. L’usage inapproprié ou le détournement peuvent entraîner des conséquences civiles et pénales.

L’argent de gestion en droit social

L’argent de gestion en institutions

En droit de l’aide sociale, et notamment dans le contexte institutionnel comme l’aide aux personnes âgées ou handicapées, l’argent de gestion est une notion protégée par la loi (§ 27b SGB XII – argent de poche). Les personnes hébergées en institution ont droit, indépendamment des frais d’hébergement, à une somme en espèces personnelle qu’elles peuvent utiliser librement. Ce « droit à l’argent de poche » vise à permettre la participation autonome ainsi que de petits achats individuels et correspond à ce que l’on entend par argent de gestion.

Bases juridiques et calcul

Le montant de l’argent de gestion est fixé forfaitairement en droit social et actualisé chaque année. En principe, c’est l’établissement qui gère le versement des espèces pour le compte des autorités compétentes. Ces fonds sont exclusivement destinés à couvrir les besoins personnels ; une utilisation élargie par l’établissement n’est pas admissible.

L’argent de gestion en exécution des peines

Définition, fonction et fondements juridiques

En exécution des peines, l’argent de gestion désigne la part de la rémunération du détenu ou d’autres revenus mise à disposition de l’intéressé pour ses besoins personnels, dans le cadre d’une gestion autonome des fonds. Les dispositions régissant cette notion figurent notamment à l’article § 47 StVollzG (Loi sur l’exécution des peines).

Gestion et cadre de disposition

L’argent de gestion est généralement crédité sur un compte personnel détenu au sein de l’établissement pénitentiaire. Les détenus peuvent, sous réserve de certaines restrictions (par exemple en cas de mesures disciplinaires), disposer eux-mêmes de ce compte pour effectuer des achats à la cantine ou financer d’autres dépenses autorisées. Une limitation ou un blocage de l’argent de gestion n’est possible que sous des conditions légales strictes.

L’argent de gestion en droit de la famille

Pension alimentaire pour enfants et argent de poche

En droit de la famille, le terme d’argent de gestion est parfois évoqué en lien avec le droit à l’argent de poche. Les mineurs peuvent, sous certaines conditions et en vertu du droit aux aliments, avoir droit à un argent de poche assimilable à de l’argent de gestion, destiné à couvrir leurs besoins personnels. Le montant approprié dépend de l’âge de l’enfant et des ressources économiques de la personne débitrice de la pension alimentaire.

Relations alimentaires entre époux

Au sein des communautés conjugales, l’argent de gestion peut être assimilé à l’allocation de fonds dans le cadre de la participation aux acquêts ou au budget du foyer. Selon l’article § 1360a BGB, les époux doivent s’allouer mutuellement les fonds nécessaires à la gestion du ménage et à l’usage personnel, lorsque cette autonomie est souhaitée ou indiquée.

Mécanismes de protection, responsabilité et voies de recours

Gestion des abus

Lorsque l’argent de gestion est administré par des tiers (par exemple des tuteurs ou le personnel d’un établissement), des mécanismes légaux étendus visent à prévenir les abus, le détournement ou des limitations injustifiées. En cas de nécessité, les personnes concernées peuvent faire appel à des recours tels que la saisine du juge des tutelles ou de l’administration sociale.

Questions de responsabilité

En cas de gestion abusive ou incorrecte de l’argent de gestion – par exemple refus injustifié ou retenue inappropriée –, les personnes responsables peuvent être tenues de rembourser et, le cas échéant, de verser des dommages et intérêts. En matière de protection juridique et d’exécution des peines, ces obligations sont souvent encadrées par un contrôle judiciaire ou administratif.

Aspects fiscaux et sociaux

En règle générale, l’argent de gestion n’est pas soumis à l’impôt, car il s’agit de fonds affectés, non imposables sur le revenu. Des conséquences en matière de sécurité sociale n’apparaissent que si l’argent de gestion se substitue à des prestations normalement soumises à cotisations, ce qui n’est généralement pas le cas.

Résumé

L’argent de gestion est une notion clé dans divers domaines juridiques, destinée principalement à protéger l’autonomie et la participation indépendante de personnes vulnérables ou dépendantes. Son cadre légal et ses modalités de gestion sont strictement réglementés afin de prévenir les abus et de garantir le libre usage individuel. Les bases juridiques varient selon le contexte, suivant toujours le principe d’assistance publique et d’autodétermination individuelle.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les règles juridiques applicables à l’attribution de l’argent de gestion dans les établissements pénitentiaires ?

En Allemagne, l’attribution de l’argent de gestion dans les établissements pénitentiaires est soumise à de nombreuses dispositions légales issues de la loi sur l’exécution des peines (StVollzG), des lois régionales applicables, ainsi que d’autres règlements infra-légaux. L’article § 47 StVollzG, qui réglemente la gestion du patrimoine du détenu, joue un rôle essentiel. L’argent de gestion fait partie des fonds propres auxquels les détenus peuvent accéder pour satisfaire leurs besoins personnels – par exemple pour des achats à la cantine ou pour téléphoner. La gestion ainsi que le montant de l’argent de gestion versé sont strictement réglementés. Il existe des obligations de tenue de comptabilité et des mécanismes de contrôle pour garantir une bonne utilisation des fonds. L’attribution intervient généralement sur demande, examinée et validée par l’administration pénitentiaire. Par ailleurs, la réglementation sur la protection des données s’applique, car des données personnelles sont traitées dans le cadre de la gestion. L’accès à l’argent de gestion ne doit pas mettre en péril la sécurité et l’ordre de l’établissement, ce qui constitue une limite juridique supplémentaire.

Dans quelles conditions un détenu peut-il bénéficier de l’argent de gestion ?

En règle générale, un détenu acquiert le droit à l’argent de gestion grâce à ses propres revenus, tels que sa rémunération pour le travail effectué dans l’établissement ou des virements de tiers extérieurs. Il est important de noter sur le plan légal que seule la partie de ses avoirs qui n’est pas affectée à d’autres obligations – par exemple le paiement d’une pension alimentaire, l’épargne selon § 51 StVollzG ou le règlement de dommages et intérêts – peut être utilisée comme argent de gestion. Par ailleurs, le service pénitentiaire peut limiter le versement si le détenu présente un comportement délictueux ou perturbe la sécurité ou l’ordre de l’établissement. De plus, de nombreux Länder ont fixé des plafonds hebdomadaires pour éviter les inégalités entre détenus et préserver le climat de l’établissement.

L’argent de gestion peut-il être saisi ou réclamé par des tiers ?

L’argent de gestion inscrit sur le compte personnel du détenu peut, en principe, faire l’objet de saisies conformément aux règles générales du code de procédure civile (§§ 850 et suivants ZPO). Cependant, des restrictions existent : une partie des fonds est, selon § 51 al. 4 StVollzG, réservée à la réinsertion sociale du détenu et ne peut donc pas être saisie. Pour les obligations alimentaires, la saisie peut être autorisée par décision judiciaire, sous réserve que la subsistance du détenu ne soit pas compromise pendant son incarcération. L’administration pénitentiaire est tenue d’examiner et de mettre en œuvre ces mesures conformément au droit. Les créances des tiers, par exemple des créanciers hors du cercle familial, sont en règle générale traitées de façon subsidiaire.

Quelles sont les voies de droit en cas de litige sur le montant ou l’utilisation de l’argent de gestion ?

En cas de litige, le détenu dispose en principe de recours administratifs. Il peut d’abord demander la révision de la décision auprès de l’administration pénitentiaire. Si la demande est rejetée, il peut ensuite saisir le tribunal compétent en vertu du recours prévu à l’article § 109 StVollzG. Le juge examine alors si la décision de l’administration pénitentiaire est conforme au droit en vigueur, notamment aux dispositions du droit de l’exécution des peines et du droit administratif, et si elle est proportionnée. Toute décision relative à l’argent de gestion doit respecter le principe d’égalité, l’interdiction de l’arbitraire et la prohibition de l’excès, car il s’agit d’ingérences substantielles dans les droits du détenu.

Quelles sont les obligations de contrôle et de documentation de l’administration pénitentiaire lors de la gestion de l’argent de gestion ?

Les établissements pénitentiaires doivent documenter de manière détaillée et transparente la gestion de l’argent de gestion. Une comptabilité sans faille doit être assurée, où chaque opération – dépôt, retrait, réaffectation – est tracée. La gestion de l’argent de gestion fait l’objet de contrôles internes et de vérifications externes par les autorités de tutelle, voire les chambres régionales des comptes. Le non-respect des obligations de documentation peut entraîner des sanctions disciplinaires, voire pénales en cas de manquement grave. Les exigences en matière de protection des données doivent également être respectées, en particulier pour la durée de conservation et les droits d’accès.

Quels sont les aspects fiscaux à prendre en compte pour l’argent de gestion ?

Sur le plan fiscal, il convient de noter que l’argent de gestion en lui-même ne constitue généralement pas un fait générateur d’impôt, puisqu’il s’agit d’une redistribution de revenus déjà imposés (comme le salaire perçu ou les virements). Cependant, les revenus provenant d’activités exercées en détention – donc le salaire à partir duquel l’argent de gestion peut être constitué – sont en principe imposables. L’administration pénitentiaire reverse l’impôt sur le revenu, l’impôt religieux et les cotisations sociales selon la réglementation fiscale en vigueur au service des impôts. Pour les virements extérieurs, les règles relatives au blanchiment des capitaux doivent être observées, particulièrement quand l’origine des fonds n’est pas claire ou en cas de soupçon.

Les détenus peuvent-ils disposer de l’argent de gestion non versé après leur libération ?

D’un point de vue légal, l’argent de gestion non utilisé reste la propriété du détenu après sa libération. Conformément à l’article § 50 StVollzG, l’établissement est tenu de verser tous les avoirs, y compris l’argent de gestion, à l’ancien détenu lors de sa sortie. Un versement total ou partiel peut uniquement être refusé en raison de mesures légales valables telles que saisies, compensations avec des créances de l’établissement ou décisions judiciaires de protection. Si la personne libérée n’est pas présente physiquement, des modalités particulières de versement ou de dépôt peuvent s’appliquer.