Lexique juridique

Appel incident

Notion et nature de l’appel incident

Die Appel incident est un recours en droit processuel civil allemand qui permet à la partie ayant partiellement ou totalement succombé en première instance d’interjeter à son tour appel contre la décision de première instance, après que la partie adverse a elle-même interjeté appel. Il joue un rôle particulièrement important dans le contexte de la procédure d’appel devant le Landgericht ou l’Oberlandesgericht.

Définition et bases juridiques

L’appel incident est expressément réglementé par la loi. La norme déterminante est l’article 524 du Code de procédure civile allemand (ZPO). Selon celle-ci, l’intimé peut interjeter appel dans le délai de réponse à l’appel, même s’il a initialement renoncé à exercer un recours ou si le délai d’appel est déjà expiré pour lui.

Fondamentalement, l’appel incident est un complément ou une extension dépendante de l’appel principal. Il sert à l’économie de procédure et permet une révision complète du jugement de première instance lors de la procédure d’appel.

Texte de loi (§ 524 ZPO) :

« (1) L’intimé peut se joindre à l’appel par voie d’appel incident jusqu’à l’expiration du délai pour répondre à l’appel.

>

(2) La jonction est également recevable même si l’appel a été retiré avant l’expiration du délai d’appel ou a été rejeté comme irrecevable.

>

(3) La jonction perd son effet lorsque l’appel principal est retiré ou déclaré irrecevable. »

Conditions et délais de l’appel incident

Conditions de recevabilité

L’exercice du droit à l’appel incident exige le respect des conditions énumérées ci-après :

  • Appel principal : Un appel recevable doit d’abord avoir été formé par la partie adverse, auquel il peut être référé.
  • Qualité pour interjeter appel incident : Seule la partie qui a été lésée en première instance et qui aurait pu former appel contre le jugement est habilitée à former un appel incident.
  • Forme : L’appel incident doit faire l’objet d’une déclaration formelle dans la réponse à l’appel (§ 524 al. 2 phrase 2 ZPO), de sorte que les mêmes exigences formelles que pour l’appel s’appliquent.
  • Délai : La jonction doit intervenir dans le délai de réponse à l’appel, en règle générale dans le mois suivant la notification des motifs d’appel (§ 524 al. 2 phrase 2 ZPO).

Effet de l’appel principal par rapport à l’appel incident

L’appel incident est accessoire à l’appel principal ; il dépend de sa recevabilité et de sa pérennité. Il ne devient effectif que tant que la procédure d’appel est menée sur la base de l’appel principal. En cas de retrait ou d’irrecevabilité de l’appel principal, l’appel incident perd également son effet (§ 524 al. 4 ZPO).

But et fonction de l’appel incident

Importance tactique dans la procédure

L’appel incident a pour objectif principal de simplifier la procédure et de permettre une révision complète de la décision de première instance sans qu’une nouvelle procédure de recours doive être engagée. Il permet à la partie intimée de répondre à l’appel de son adversaire et d’introduire ses propres prétentions ou moyens dans la procédure d’appel sans avoir à respecter le délai d’appel qui lui était imparti.

Distinction avec l’appel principal

L’appel principal (originaire) et l’appel incident se distinguent principalement par le délai applicable (appel principal : un mois à compter de la notification du jugement, appel incident : un mois à compter de la notification des motifs d’appel) ainsi que par la dépendance au maintien de l’appel principal.

Recevabilité et conséquences juridiques de l’appel incident

Étendue de l’appel incident

L’appel incident n’est, en principe, pas limité dans son étendue ; il peut porter sur tous les objets du litige ou points de contestation possibles du jugement. Tout comme l’appel classique, il peut viser à corriger ultérieurement des éléments factuels ou juridiques.

Effets en cas de retrait ou d’irrecevabilité de l’appel principal

Une caractéristique essentielle de l’appel incident réside dans sa nature accessoire : si l’appel principal s’éteint, notamment par retrait ou rejet, l’appel incident perd automatiquement son effet. Cette règle poursuit l’objectif législatif selon lequel l’appel incident ne doit constituer qu’une réaction à l’appel de la partie adverse et ne peut pas servir de recours autonome, indépendant de l’appel principal.

Particularités procédurales concernant les voies de recours

Il n’est pas possible de convertir ultérieurement un appel incident en un appel principal indépendant. La partie qui n’a initialement introduit qu’un appel incident reste juridiquement liée après le retrait ou le rejet de l’appel principal.

Pertinence pratique et importance de l’appel incident

Exemples d’application

En pratique, l’appel incident est particulièrement important lorsqu’une partie ne décide de demander la révision du jugement qu’au cours de la procédure d’appel, ou lorsqu’elle attend, pour des raisons tactiques, de savoir si la partie adverse interjette effectivement appel.

L’appel incident peut également être motivé par des considérations stratégiques, par exemple pour profiter d’avantages de procédure ou pour réagir à des modifications du déroulement de l’instance provoquées par l’appel principal.

Importance pour la stratégie en matière de voies de recours

La possibilité d’un appel incident influence de manière déterminante la tactique dans les procédures d’appel, en particulier dans celles portant sur des objets de litige complexes ou en cas de succès ou d’échec partiel en première instance.

Comparaison avec d’autres voies de recours

Différence entre appel incident et appel subsidiaire

L’appel subsidiaire est la déclaration par laquelle une partie ne forme un recours que pour le cas où l’appel de l’adversaire aboutit. L’appel incident, à l’inverse, est toujours accessoire et lié à l’appel principal de la partie adverse, sans pouvoir subsister de façon autonome.

Voies de recours accessoires en droit pénal et administratif

En procédure pénale allemande, il existe un équivalent appelé la « révision jointe » (§ 400 StPO), tandis qu’en procédure administrative, l’appel incident est également connu (§ 127 VwGO).

Littérature et références complémentaires

  • Code de procédure civile (ZPO), en particulier § 524 ZPO
  • Meyer-Goßner/Schmitt, Code de procédure civile, commentaire
  • Musielak/Voit, Code de procédure civile, commentaire
  • GKG – Loi sur les frais de justice (questions de coûts concernant l’appel incident)
  • Thomas/Putzo, Code de procédure civile

L’appel incident constitue un instrument juridique important pour la préservation des voies de recours dans la procédure d’appel civile. Il contribue à assurer un examen complet et équitable des décisions de première instance lors de la procédure d’appel, sans qu’il soit nécessaire pour toutes les parties d’agir avant l’expiration du délai d’appel. Cependant, ce recours est strictement dépendant de la pérennité de l’appel principal et perd tout effet juridique dès la disparition de ce dernier.

Questions fréquemment posées

Quels sont les délais applicables pour introduire un appel incident ?

L’appel incident est soumis à des délais stricts qui doivent impérativement être respectés. Conformément à l’article 524 ZPO (Code de procédure civile), l’appel incident ne peut être introduit que jusqu’à l’expiration du délai de réponse à l’appel. Ce délai commence à courir à compter de la notification des motifs d’appel et est généralement d’un mois. Si la partie omet ce délai, l’appel incident est irrecevable. Cette règle stricte vise à garantir l’économie de procédure et à éviter des retards dus à des demandes tardives. Une restitution dans l’état antérieur en cas de manquement au délai est, par principe, exclue, l’article 233 ZPO n’étant pas applicable. Il est donc particulièrement important que les parties surveillent précisément la notification des motifs d’appel et le déclenchement du délai.

Quelles conditions doivent être réunies pour que l’appel incident soit recevable ?

Pour la recevabilité de l’appel incident, différentes conditions formelles et matérielles doivent être réunies. D’abord, l’appel incident est un recours autonome, mais dépendant du maintien d’un appel principal (accessoire). Cela signifie qu’il n’est recevable que tant que l’appel principal est effectivement pendant. L’appel incident doit être introduit par écrit – par un Rechtsanwalt – auprès de la cour d’appel. De plus, l’appelant ne doit pas avoir retiré ou valablement renoncé à son appel, sinon l’appel incident deviendrait sans objet. Sur le fond, l’appel incident doit clairement indiquer dans quelle mesure et pour quels motifs la décision de première instance est contestée. De plus, seules les parties contre lesquelles est dirigé l’appel principal peuvent à leur tour former un appel incident.

Peut-on présenter de nouvelles demandes dans le cadre de l’appel incident ?

En principe, il est possible de présenter de nouvelles demandes avec l’appel incident, mais cette faculté n’est pas illimitée. L’étendue des demandes admises dans le cadre de l’appel incident obéit aux mêmes restrictions que pour l’appel principal. Cela signifie que l’appelant incident ne peut présenter que des demandes tendant à la modification du jugement attaqué. L’extension de l’objet du litige est permise dans le cadre de la jonction, à condition qu’elle s’inscrive dans le cadre de l’article 533 ZPO. Ainsi, l’admission de nouveaux moyens d’attaque ou de défense suppose l’accord de l’adversaire ou que le tribunal juge leur introduction utile à la résolution du litige et qu’ils se rapportent à des faits que la cour d’appel aurait de toute façon à prendre en compte dans la décision sur l’appel principal.

Quels effets juridiques ont le retrait ou l’irrecevabilité de l’appel principal sur l’appel incident ?

L’appel incident est en principe accessoire à l’appel principal. Cela signifie que sa validité dépend directement de l’existence de l’appel principal. Si l’appel principal est retiré ou rejeté comme irrecevable, l’appel incident perd automatiquement son effet (§ 524 al. 4 ZPO). Il « disparaît », même s’il était déjà pendant au moment du retrait de l’appel principal. Exceptionnellement, l’appel incident subsiste et est traité comme un appel autonome si l’appel principal n’est écarté qu’en raison d’un accord de procédure frauduleux ou s’il a été retiré à la suite d’une information erronée sur les voies de recours.

Quel rôle joue l’appel incident dans les procédures prud’homales ?

L’appel incident est également possible dans les procédures d’appel devant les juridictions du travail (§§ 64 et suivants ArbGG); en la matière, les dispositions du ZPO s’appliquent également par analogie conformément à l’article 64, al. 6 ArbGG. Les parties d’une procédure prud’homale peuvent donc interjeter appel incident en seconde instance afin de modifier, à leur avantage, la décision de première instance, sous réserve que l’appel d’une des parties soit correctement pendant. Il convient de noter en particulier que dans la procédure prud’homale, les délais et les exigences de forme prévues par le ZPO, notamment le délai d’un mois à compter de la notification des motifs d’appel, sont déterminants. En pratique, l’appel incident joue notamment un rôle lorsqu’il n’apparaît à la partie non appelante, qu’après réception des motifs d’appel, la nécessité de faire réexaminer le jugement de première instance à son profit.

Les parties peuvent-elles encore invoquer l’appel incident après l’expiration du délai ?

Non, après l’expiration du délai d’appel incident, son exercice n’est plus recevable. La possibilité d’introduire un appel incident après l’expiration du délai est légalement exclue, même si la partie adverse y consentait. Aucune correction tardive n’est possible et une restitution dans l’état antérieur ne peut être envisagée en principe pour l’appel incident. Si, après l’expiration du délai, une volonté de modification subsiste, elle ne peut généralement être satisfaite que par des demandes propres dans la réponse à l’appel, qui toutefois doivent concerner l’objet du litige de l’appel principal.

Un appel incident peut-il être formé contre des décisions accessoires ?

En principe, l’appel incident peut être dirigé contre toutes les parties du jugement de première instance, et pas seulement contre la « décision principale ». Il peut donc aussi être utilisé pour contester des décisions accessoires telles que les frais, les intérêts ou l’exécution provisoire, dans la mesure où il existe un intérêt à contester et que les conditions générales de recevabilité de l’appel sont réunies. L’utilité de l’appel incident en tant que mesure de défense procédurale permet à la partie concernée de soumettre à un examen non seulement des aspects de fond, mais également des questions de procédure ou de coûts de la décision initiale. Toutefois, il est nécessaire que le litige sur la décision accessoire n’ait pas déjà acquis force de chose jugée.