Notion et définition de l’ajournement
Als Ajournement est, en droit, entendu comme le report ou l’interruption d’une séance, audience, délibération ou décision déjà commencée à une date ultérieure. Les ajournements peuvent servir divers objectifs, notamment la poursuite de la délibération après clarification de questions en suspens, la collecte de preuves supplémentaires ou le respect du droit d’être entendu. Ils constituent un instrument courant de gestion de procédure dans les contextes parlementaires, judiciaires et administratifs.
Bases juridiques et champs d’application de l’ajournement
Ajournement en procédure civile
Le code de procédure civile (ZPO) prévoit différentes formes d’interruption ou de report de l’audience. La forme la plus fréquente d’ajournement intervient par décision judiciaire fixant la date de reprise. Le but est généralement de donner à une partie la possibilité de préparer la prochaine étape de la procédure ou d’obtenir d’autres moyens de preuve (§ 227 ZPO).
Conditions et procédure
Un ajournement requiert en règle générale une demande d’une partie ou une ordonnance du tribunal. Selon le § 227 ZPO, l’ajournement ou le report d’une audience orale ne peut être accordé à la demande d’une partie que pour des motifs sérieux. Le tribunal décide, selon son appréciation, de l’existence de ces motifs, tels que l’empêchement de la partie ou de son représentant, la nécessité d’un éclaircissement supplémentaire des faits ou la production de documents complémentaires. La décision d’ajourner n’est en principe pas susceptible de recours, sauf en cas de violation du droit d’être entendu.
Conséquences de l’ajournement
Par l’ajournement, la date initiale est annulée et une nouvelle date d’audience est fixée. L’acte de procédure est interrompu, mais non terminé. Les délais continuent de courir, sauf s’ils sont explicitement interrompus.
Ajournement en procédure pénale
Le code de procédure pénale (StPO) prévoit également l’ajournement. Le tribunal peut reporter ou interrompre les audiences, notamment afin de faire comparaître un témoin, d’obtenir de nouveaux éléments de preuve ou d’accorder au ministère public et à la défense plus de temps pour l’examen du dossier (§ 228 StPO).
Cas particuliers
En procédure pénale, il convient de distinguer l’ajournement, la suspension et l’interruption de l’audience principale. Un ajournement intervient lorsqu’une audience est reportée à un autre jour. À l’inverse, la suspension met fin à l’audience principale, qui devra ensuite reprendre entièrement à zéro. L’ajournement est donc une mesure moins sérieuse et le tribunal y recourt généralement pour éviter des retards procéduraux.
Ajournement en procédure administrative et sociale
En droit administratif et social, les tribunaux ont également la possibilité d’ajourner les audiences. Si les informations disponibles ne permettent pas de prendre une décision définitive ou si les parties n’ont pas reçu la convocation à temps, un ajournement peut être ordonné. Les conditions juridiques sont fixées par les réglementations procédurales respectives, comme la Verwaltungsgerichtsordnung (VwGO) ou le Sozialgerichtsgesetz (SGG).
Ajournement dans les contextes parlementaires et organisationnels
Procédures parlementaires et organismes publics
Dans les parlements, conseils municipaux, commissions et autres organes collégiaux, l’ajournement est souvent utilisé. Une demande d’ajournement peut être présentée par un membre ou décidée collectivement. L’objectif est de reporter la discussion ou la décision sur un point de l’ordre du jour à une séance ultérieure. Les règlements intérieurs des instances concernées en fixent les modalités, notamment pour la présentation des demandes et le quorum requis.
Effets et limites de l’ajournement
Par un ajournement, l’objet de la délibération n’est pas réglé, mais simplement reporté. Entre-temps, la question reste ouverte jusqu’à ce qu’elle soit remise à l’ordre du jour. Les limites de l’ajournement apparaissent généralement lorsque des délais légaux ou statutaires doivent être respectés ou lorsqu’une décision doit obligatoirement être prise dans un cadre déterminé.
Distinction avec d’autres interruptions de procédure et voies de recours
Différence avec la suspension et l’interruption
D’un point de vue juridique, l’ajournement doit être distingué de la suspension und interruption d’une procédure. L’ajournement correspond à un simple report à une date ultérieure, tandis que la suspension entraîne une interruption totale de la procédure. L’interruption concerne généralement de courtes pauses, par exemple en cas de maladie d’une partie ou pour la délibération du tribunal sans intention de poursuite le même jour.
Voies de recours
Les participants à la procédure ne disposent que de moyens juridiques limités contre la décision d’ajournement. En particulier, l’attaque d’un ajournement est généralement exclue, sauf si des droits procéduraux fondamentaux ont été violés. En cas de violation grave de la loi, il est cependant possible de former un recours ou, à titre exceptionnel, de demander la restauration du droit d’être entendu.
Importance pratique et conséquences
Les ajournements constituent dans la pratique juridique un instrument essentiel pour garantir des décisions équitables, appropriées et complètes. Ils permettent d’adapter la procédure aux besoins individuels des parties et aux spécificités des situations sans entraîner de retards définitifs ou de redémarrage inutile de la procédure dans son ensemble. Ils servent également à l’efficacité procédurale et à la préservation des droits de toutes les parties.
Littérature et références complémentaires
- Code de procédure civile (ZPO), notamment § 227
- Code de procédure pénale (StPO), notamment § 228
- Verwaltungsgerichtsordnung (VwGO)
- Sozialgerichtsgesetz (SGG)
- Règlements intérieurs des parlements et conseils municipaux
- Ouvrages de référence sur la procédure allemande
L’ajournement constitue ainsi un élément central de la conduite de la procédure aussi bien dans le domaine judiciaire que politique. Il permet d’orienter efficacement les procédures et délibérations, afin de garantir des décisions appropriées et exhaustives.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conditions juridiques à remplir pour un ajournement en procédure civile ?
En procédure civile, l’ajournement est en principe à l’appréciation du tribunal, les règles pertinentes étant notamment prévues à l’article 227 du ZPO (code de procédure civile). Un ajournement peut être demandé, par exemple, lorsqu’une partie ou son représentant est empêché pour des raisons impérieuses. Sont généralement considérées comme des raisons valables : maladies soudaines, chevauchements inévitables avec d’autres audiences judiciaires ou urgences inattendues telles qu’un décès dans la famille. Les conditions pour l’ajournement sont que la demande soit déposée en temps utile et que les motifs d’empêchement soient justifiés. La décision appartient au tribunal, qui doit mettre en balance l’intérêt pour un traitement rapide de l’affaire et l’intérêt légitime de la partie à l’ajournement. Le droit à l’ajournement existe uniquement si la loi le prévoit expressément ou en vertu du principe du droit d’être entendu (§ 128 alinéa 1 ZPO).
Qui décide de l’ajournement d’une audience orale et cette décision peut-elle être contestée ?
La décision d’ajourner une audience orale revient en principe au juge président ou au tribunal compétent pour la procédure. Le pouvoir de décision s’exerce selon une appréciation fondée, ce qui signifie que le tribunal doit soigneusement peser le principe de célérité de la procédure contre les intérêts de la partie. Selon la jurisprudence constante, le rejet d’une demande d’ajournement ne fait pas l’objet d’un recours formel car il s’agit d’une mesure d’administration de la procédure. Toutefois, la décision peut être vérifiée dans le cadre d’une procédure d’appel ou de cassation, si une violation du droit, notamment du droit d’être entendu, est invoquée et a une incidence sur l’issue du procès.
Quelles sont les conséquences d’un ajournement injustifié pour les parties à la procédure ?
Un ajournement injustifié n’a en principe pas de conséquences négatives directes pour les parties concernées. Il peut néanmoins entraîner un allongement de la procédure et donc une incertitude accrue quant à l’issue du litige. Si le tribunal décide d’un ajournement à l’encontre des intérêts d’une partie ou sans raison valable, cela peut être considéré comme une tactique dilatoire abusive. Les parties peuvent alors le contester ultérieurement par voie de recours. Si une partie est responsable d’un ajournement (par exemple en s’absentant sans excuse), le tribunal peut, en vertu de l’article 344 ZPO, lui imposer les frais occasionnés par l’ajournement.
Dans quelles circonstances une partie peut-elle être contrainte d’accepter un ajournement ?
En procédure civile, aucune obligation n’est faite à une partie d’accepter un ajournement. La décision appartient exclusivement au tribunal, qui statue selon sa libre appréciation et en tenant compte de toutes les circonstances. L’accord de la partie est favorable mais non obligatoire. Des exceptions légales existent par exemple dans les procédures en référé, où le tribunal peut, en raison de l’urgence, écarter un ajournement ou exiger l’accord de toutes les parties. En procédure pénale, une participation limitée à la décision peut exister, en particulier si des témoins ou des experts ne comparaissent pas pour des raisons sérieuses.
Un ajournement peut-il être demandé plusieurs fois et existe-t-il des limites ?
Un ajournement peut en principe être demandé plusieurs fois, mais en cas de demandes répétées, les tribunaux vérifieront particulièrement strictement l’existence à chaque fois de nouveaux motifs sérieux. L’objectif du législateur est d’éviter les retards abusifs. Si les demandes d’ajournement s’accumulent ou paraissent manifestement abusives, le tribunal est libre de les rejeter. Cela peut aller, dans des cas extrêmes, jusqu’à la tenue de l’audience malgré l’absence d’une partie ou à la prononciation d’un jugement par défaut. Cela souligne l’importance d’apporter la preuve des motifs lors de demandes répétées.
Quelles sont les obligations juridiques des parties à la procédure en lien avec les ajournements ?
Les parties à la procédure sont tenues de présenter leurs demandes d’ajournement le plus tôt possible, en exposant précisément les motifs. Selon l’article 227, alinéa 1 ZPO, les obstacles doivent être suffisamment motivés et les preuves appropriées (par ex. certificats médicaux) fournies à la demande du tribunal. Elles doivent également informer sans délai de tout empêchement connu ou imminent, afin que le tribunal et les autres parties soient avertis suffisamment tôt quant à la suite de la procédure. Le non-respect de cette obligation peut entraîner le rejet de la demande d’ajournement ou des conséquences procédurales (par exemple, la prise en charge des frais).
Quel est le rôle de l’ajournement en matière de frais de procédure ?
Lorsqu’un ajournement est ordonné en raison de l’empêchement d’une partie ou de son représentant pour des motifs qui lui sont imputables, le tribunal peut, en vertu de l’article 344 ZPO, mettre à la charge de la partie les frais occasionnés par l’ajournement. Cela comprend notamment les frais de déplacement de la partie adverse, les indemnités des témoins, les honoraires des experts et autres dépenses pour la partie qui s’est présentée à l’audience. Le tribunal statue sur cette question par ordonnance distincte ou dans le jugement. L’objectif est d’éviter que les ajournements soient demandés à la légère ou pour des raisons tactiques, et que la partie adverse n’en subisse aucun préjudice.