Définition et qualification juridique de l’assistance professionnelle
Le terme d’assistance professionnelle (« Berufshilfe ») désigne, en droit allemand, le soutien, le conseil ou l’aide apportée dans des affaires étrangères dans un domaine professionnel spécifique, souvent en lien avec l’exercice d’une profession réglementée. L’assistance professionnelle est juridiquement pertinente notamment dans le cadre de la loi sur les prestations juridiques (RDG), de la fiscalité et d’autres réglementations professionnelles. Elle désigne l’activité professionnelle exercée pour le compte de tiers, en particulier lorsque ces activités, en raison de leur importance juridique ou matérielle, sont soumises à des exigences légales spécifiques.
Assistance professionnelle dans le contexte des prestations juridiques
Distinction : assistance professionnelle soumise à autorisation et assistance libre de toute autorisation
La loi sur les prestations juridiques (RDG) distingue l’assistance professionnelle soumise à autorisation de celle libre de toute autorisation. Une assistance professionnelle soumise à autorisation existe notamment lorsqu’un examen juridique d’un cas individuel est effectué dans le but de sauvegarder les intérêts juridiques d’un tiers. Selon l’article 2, alinéa 1 RDG, toute activité dans des affaires concrètes d’autrui nécessitant un examen juridique est considérée comme une prestation juridique et donc comme une assistance professionnelle soumise à autorisation.
En revanche, l’assistance professionnelle libre d’autorisation englobe les activités qui ne reposent pas principalement sur un conseil ou une représentation juridique, ou pour lesquelles une exception légale expresse est prévue (voir § 5 RDG, privilège des prestations accessoires).
Formes typiques d’assistance professionnelle dans le droit des prestations juridiques
Les formes typiques d’assistance professionnelle comprennent notamment :
- Activités de conseil juridique: Conseil en matière juridique, rédaction de contrats, assistance aux procédures
- Représentation devant les autorités: Défense des intérêts juridiques de tiers auprès des administrations
- Représentation en justice: Assistance et représentation devant les tribunaux, dans la mesure où cela est permis
Ces activités ne peuvent, en règle générale, être exercées que par des personnes habilitées à fournir des prestations juridiques, sauf disposition légale contraire.
Assistance professionnelle en matière fiscale
Assistance professionnelle en droit fiscal
Dans le domaine fiscal, la loi sur le conseil fiscal (StBerG) régit l’assistance professionnelle. Selon l’article 3 StBerG, l’aide professionnelle en matière fiscale est en principe réservée à certaines professions. L’assistance professionnelle en droit fiscal est assurée notamment par les conseillers fiscaux et les professions connexes.
Distinction : assistance fiscale autorisée et non autorisée
Est interdite toute prestation professionnelle d’assistance en matière fiscale sans habilitation professionnelle correspondante. Des exceptions sont prévues pour des aides occasionnelles ou accessoires (par exemple via les associations d’aide à l’impôt sur le revenu conformément à l’article 4 n° 11 StBerG), à condition que les exigences légales soient respectées.
Assistance professionnelle dans les professions réglementées
En Allemagne, de nombreuses professions sont réglementées, c’est-à-dire que l’assistance professionnelle est soumise à la réalisation de conditions légales particulières.
Assistance professionnelle artisanale
Dans le cadre de l’exercice d’une profession artisanale, l’assistance professionnelle est encadrée par la loi sur l’artisanat (HwO) et d’autres dispositions. Les prestations qui requièrent des compétences et des connaissances techniques particulières ne peuvent être exercées que par des personnes habilitées conformément à la HwO.
Assistance professionnelle en droit médical
Les aides dans les professions médicales, en particulier celles allant au-delà des activités de soutien, ne peuvent être effectuées que par des professionnels titulaires d’une autorisation d’exercer. Tout exercice non autorisé est juridiquement considéré comme une violation des règles professionnelles applicables.
Aspects pénaux, civils et réglementaires de l’assistance professionnelle
Conséquences pénales de l’assistance professionnelle non autorisée
L’exercice non autorisé de l’assistance professionnelle peut être poursuivi pénalement conformément à l’article 113 StBerG, aux articles 263 et suivants du Code pénal (StGB) ou à l’article 134 du Code civil (BGB – infraction à une interdiction légale). Ceci s’applique notamment en cas de conseil juridique ou fiscal illicite.
Conséquences civiles
Les contrats de prestations d’assistance professionnelle non autorisées sont généralement nuls conformément à l’article 134 BGB, car ils contreviennent à une loi impérative. Cela a d’importantes répercussions sur les relations contractuelles entre le donneur d’ordre et le prestataire.
Pertinence dans le droit des contraventions
Est susceptible de commettre une infraction administrative quiconque propose ou exécute une assistance professionnelle illicite, notamment conformément aux articles 20 et suivants RDG ou à la loi sur les infractions administratives (OWiG). Cela peut être puni d’amendes conséquentes.
Importance de la distinction avec d’autres formes d’aide
En pratique, il est essentiel de distinguer l’assistance professionnelle soumise à autorisation des actes de soutien librement accessibles. Notamment, les prestations d’aide familiale, de voisinage ou de bénévolat ne sont pas considérées comme une assistance professionnelle au sens juridique et ne sont donc généralement pas soumises à des dispositions professionnelles spécifiques.
Assistance professionnelle dans le contexte européen
L’assistance professionnelle est également reconnue et encadrée dans l’Espace économique européen par différentes directives, en particulier dans le cadre de la libre prestation de services (art. 56 TFUE) et de la liberté d’établissement (art. 49 TFUE). La reconnaissance et l’exercice des prestations d’aide professionnelle par des ressortissants d’autres États membres ont été harmonisés par la directive sur la reconnaissance des qualifications professionnelles (2005/36/CE).
Résumé
L’assistance professionnelle constitue en droit allemand un concept central pour décrire le soutien professionnel apporté à des tiers dans leurs affaires, dans le respect de réglementations légales spécifiques. L’exercice d’une assistance professionnelle est, dans de nombreux secteurs d’activité, conditionné par des exigences légales particulières et, en cas d’infraction, passible de diverses conséquences juridiques. En particulier dans les domaines du droit, de la fiscalité et des professions réglementées, l’assistance professionnelle est strictement encadrée afin de garantir la sécurité juridique et la protection des intérêts des consommateurs. Une distinction claire avec les autres formes d’aide reste essentielle pour exercer légalement.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conditions légales à remplir pour bénéficier d’une assistance professionnelle ?
Pour obtenir une assistance professionnelle selon le droit social allemand, plusieurs conditions légales doivent être réunies. En principe, la demande repose souvent sur l’article 33 du neuvième livre du Code social (SGB IX), dans le contexte de la participation à la vie professionnelle pour les personnes handicapées, ou sur des dispositions spécifiques relatives à la réadaptation et à la participation (par exemple SGB II et SGB III). Un handicap reconnu ou au moins un risque de handicap imminent doit exister, avec un certificat médical ou une décision de l’organisme compétent (par ex. assurance retraite allemande, agence pour l’emploi, assurance accidents, service de la jeunesse). Il doit également exister un besoin concret d’intégration professionnelle causé par le handicap, qui peut être satisfait par des mesures adaptées. Le droit aux prestations prévoit en outre que d’autres prestations sociales prioritaires soient d’abord vérifiées et exploitées avant d’accorder les prestations d’assistance professionnelle. Enfin, une demande doit être déposée auprès de l’organisme compétent ; il existe une obligation de conseil de la part des organismes selon l’article 14 SGB IX.
Quelles sont les prestations légales comprises dans l’assistance professionnelle du point de vue juridique ?
D’un point de vue juridique, l’assistance professionnelle comprend diverses prestations visant la participation à la vie professionnelle, telles que détaillées à l’article 33 SGB IX et, en complément, dans le SGB III. Les prestations significatives comprennent notamment l’aide au maintien, à l’accès et à l’exercice d’une activité professionnelle, les prestations liées à la formation, à l’adaptation et à la reconversion professionnelles, les prestations de formation professionnelle scolaire, y compris une allocation d’entretien, ainsi que les aides à la création d’une activité indépendante. S’y ajoutent aides techniques, aides à la mobilité, aménagement du poste de travail et indemnités de transition pendant une mesure. La nature et l’étendue des prestations dépendent toujours de la situation individuelle et doivent être appropriées, nécessaires et raisonnables. L’attribution de la prestation est décidée par l’organisme compétent dans le respect du droit de choix et de préférence des bénéficiaires (article 8 SGB IX).
Qui est juridiquement responsable de la prise en charge de l’assistance professionnelle ?
La compétence juridique des organismes responsables est régie par le Code social. Sont notamment concernés l’Agence pour l’emploi, les assureurs accidents (en cas d’accidents du travail ou de maladies professionnelles), les caisses de retraite, les organismes d’aide sociale ainsi que les services de la jeunesse (par ex. pour les jeunes handicapés). Selon le principe de la détermination de compétence (§ 14 SGB IX), l’organisme d’abord sollicité doit vérifier dans un délai bref s’il est lui-même compétent. Dans le cas contraire, il transmet immédiatement la demande à l’organisme compétent. La coordination et coopération entre les organismes sont soumises au droit unifié de la participation à l’échelle fédérale.
Comment présenter une demande d’assistance professionnelle de manière juridiquement correcte ?
D’un point de vue purement juridique, une demande formelle est toujours nécessaire pour les mesures d’assistance professionnelle, laquelle peut être déposée de manière informelle mais avec un objectif précis (§ 19 SGB X). La demande peut être présentée par écrit, oralement pour enregistrement ou par voie électronique. Le dépôt de la demande déclenche l’acte administratif, ce qui oblige l’organisme compétent à examiner et statuer dans les délais fixés par la loi. La demande doit contenir toutes les informations pertinentes sur la situation personnelle, de santé et professionnelle ainsi que sur la mesure sollicitée. Les preuves complémentaires, telles que les dossiers médicaux ou les attestations, doivent être jointes. L’organisme doit statuer sur la demande par une décision administrative écrite et susceptible de recours, et, en cas de rejet, fournir une information sur les voies de recours.
Quelles sont les options juridiques en cas de refus de l’assistance professionnelle ?
Si la demande d’assistance professionnelle est totalement ou partiellement rejetée, différentes voies de recours sont ouvertes au demandeur dans le cadre du contentieux administratif général. Dans un premier temps, un recours peut être formé contre la décision de refus dans le mois suivant, conformément à l’article 84 du code de procédure sociale (SGG). Lors de la procédure de recours, la décision est vérifiée par le service compétent de l’organisme chargé des prestations. En cas d’absence de décision favorable, un recours devant le tribunal social territorialement compétent peut être introduit (§ 87 SGG). Il est également possible, en cas d’urgence particulière, d’obtenir provisoirement l’assistance professionnelle par procédure de référé (demande d’ordonnance provisoire, § 86b SGG). Tout au long de la procédure contentieuse, il convient de fournir des informations et justificatifs nouveaux pertinents.
Quelles sont les obligations de coopération du point de vue juridique dans le cadre de l’assistance professionnelle ?
L’octroi des prestations d’assistance professionnelle est soumis à des obligations de coopération légalement définies aux articles 60 et suivants SGB I. Les personnes bénéficiaires sont tenues de fournir toutes les indications nécessaires à la détermination du besoin, à la situation de santé et à la situation professionnelle et personnelle, de façon complète et véridique. Elles doivent coopérer lors des procédures d’expertise (par exemple, expertises médicales, tests d’aptitude) et soumettre dans les délais les documents demandés. Une violation des obligations de coopération peut entraîner un retard, une réduction, voire exceptionnellement un refus de la prestation. L’organisme chargé des prestations est tenu d’informer correctement des droits et obligations pendant la procédure. Il existe en outre une obligation de signaler tout changement important des circonstances pertinentes.
Existe-t-il des limites juridiques ou des exclusions à l’octroi de l’assistance professionnelle ?
Oui, le droit social prévoit des limites et des exclusions tant quant au contenu que sur le plan formel pour l’octroi des prestations. Ainsi, l’assistance professionnelle peut être refusée s’il n’existe pas (ou pas de risque) de handicap, ou si la nécessité d’une intégration professionnelle n’est pas démontrée. Les prestations sont également exclues si elles sont déjà couvertes par un organisme prioritaire (par exemple, caisse d’assurance maladie ou assurance accidents) ou si le demandeur ne coopère pas malgré information. Certaines prestations peuvent aussi être accordées de façon temporaire ou avec une affectation spécifique. L’organisme chargé vérifie systématiquement la proportionnalité et évite tout double financement. En outre, certaines prestations peuvent être exclues, par exemple, lorsqu’elles contreviennent à des interdictions légales ou à l’ordre public. L’exclusion doit être explicitement motivée et formalisée lors de la procédure administrative.