Notion et bases juridiques de l’aide à l’exploitation
Die Aide à l’exploitation désigne dans le système juridique allemand des mesures visant à assurer la poursuite de l’activité d’une exploitation agricole ou forestière en cas d’empêchement temporaire de la chef ou du chef d’exploitation. L’aide à l’exploitation entre notamment en jeu dans le cadre de dispositions relatives à la sécurité sociale, au droit du travail et au droit civil, et comprend la mise à disposition temporaire d’une main-d’œuvre de remplacement ou d’un soutien organisationnel. L’objectif de l’aide à l’exploitation est de maintenir l’activité de l’exploitation lors d’une absence personnelle du responsable, sans que cela n’entraîne un désavantage structurel pour l’exploitation.
Évolution historique
Les bases juridiques de l’aide à l’exploitation se sont développées en Allemagne surtout depuis l’après-guerre, portées par des motifs de politique sociale visant à soutenir les exploitations agricoles familiales. Elles ont été progressivement précisées tant en droit de la sécurité sociale agricole qu’en droit civil. Des innovations majeures sont intervenues lors de la réforme de la sécurité sociale agricole ainsi que par l’adaptation continue des mesures de protection relevant du droit social.
Bases juridiques de l’aide à l’exploitation
Aide à l’exploitation dans le Code social (SGB VII et SGB VI)
La base juridique centrale de l’aide à l’exploitation dans le domaine de la Assurance sociale agricole est le Septième Livre du Code social (SGB VII), en particulier dans le cadre de la protection des chefs d’entreprise contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. L’aide à l’exploitation fait partie des prestations de prévention et de rééducation.
SGB VII § 54 prévoit pour l’agriculture que la Caisse professionnelle agricole – organisme gestionnaire de l’assurance accidents dans l’agriculture – peut organiser et fournir l’aide à l’exploitation en cas d’accident ou de maladie, lorsque la poursuite de l’exploitation agricole ou forestière est menacée.
En complément, l’ aide à l’exploitation en cas de grossesse et de maternité est réglementée par le Cinquième Livre du Code social (SGB V), notamment à l’article 24i SGB V. Les caisses de maladie y accordent l’aide à l’exploitation lorsque la gestion de l’exploitation n’est pas possible en raison de la grossesse ou d’un congé de maternité.
Conditions préalables et étendue des prestations
Conditions personnelles
L’aide à l’exploitation s’adresse en principe aux chefs d’exploitation qui sont obligatoirement affiliés à l’assurance accidents agricoles ou à l’assurance maladie. Les membres de la famille, dits « membres de la famille assistants », peuvent également, sous certaines conditions, bénéficier de l’aide à l’exploitation.
Conditions objectives
L’aide à l’exploitation suppose que la survie de l’exploitation soit menacée en cas d’absence de la personne assurée et qu’aucune autre force de remplacement ne soit disponible. Il convient notamment de distinguer :
- Aide à l’exploitation pour incapacité de travail due à une maladie, un accident ou un séjour en cure
- Aide à l’exploitation en cas de grossesse et de maternité
- Aide à l’exploitation à la suite de mesures de rééducation ou du décès de la cheffe ou du chef d’exploitation
Nature et étendue du soutien
L’aide à l’exploitation comprend l’envoi temporaire de main-d’œuvre de remplacement qualifiée, appelée « aides à l’exploitation », par les organismes de sécurité sociale ou par des services d’aide à l’exploitation reconnus. Il peut également, en alternative ou en complément, être accordé une subvention financière pour couvrir les frais d’un remplacement organisé personnellement.
La durée de l’aide à l’exploitation dépend de la période d’empêchement et des dispositions précises du droit social. En règle générale, le droit à l’aide est limité à la période d’empêchement constatée, mais au maximum pour une durée fixée par la loi (par exemple, au maximum 26 semaines auprès de la caisse de maladie agricole).
Obligations de collaboration et justificatifs
Les ayants droit sont tenus d’informer de la nécessité et de la durée de l’empêchement et de fournir les justificatifs relatifs à l’accident, la maladie ou d’autres motifs d’empêchement. Il doit également être confirmé qu’il n’existe aucune possibilité de maintien de l’exploitation par des membres de la famille assistants ou par des salariés.
Une obligation de déclaration existe également pour tout changement de situation, notamment lorsque la situation de l’exploitation ne nécessite plus l’aide à l’exploitation.
Aide à l’exploitation du point de vue civil
Bases contractuelles
Indépendamment des dispositions relevant de la sécurité sociale, l’aide à l’exploitation peut également intervenir sur une base de droit privé, par exemple dans le cadre d’un contrat de service ou d’entreprise. Les services d’aide à l’exploitation agricole et les coopératives de matériel (« machines-rings ») proposent notamment des services de remplacement sur une base contractuelle.
Le contrat définit le contenu, la durée, la rémunération et la responsabilité concernant l’aide à l’exploitation. Les règles générales du Code civil allemand (BGB) applicables aux contrats de service et d’entreprise s’appliquent ici.
Responsabilité et assurance
Dans le cadre de l’aide à l’exploitation, il convient de réglementer soigneusement les questions de responsabilité. L’aide à l’exploitation est tenue d’accomplir les tâches qui lui sont confiées avec soin et rigueur. Elle engage sa responsabilité directe pour les dommages causés intentionnellement ou par négligence grave. En règle générale, la main-d’œuvre de remplacement est couverte par l’assurance responsabilité civile de l’exploitant ou par une assurance spécifique de l’aide à l’exploitation.
En droit de la sécurité sociale, les aides à l’exploitation sont en principe assurées contre les accidents par l’organisme compétent.
Différentes formes d’aide à l’exploitation
Par des organisations d’entraide d’exploitation
Les services d’aide à l’exploitation et les coopératives de matériel jouent un rôle important. Ces regroupements régionaux organisent l’aide à l’exploitation par le biais de personnel spécialement formé. L’organisation et la mise en relation se font selon des directives et statuts clairs propres à chaque structure. Les coûts sont pris en charge, selon les cas, par les organismes de sécurité sociale, par répartition des charges ou directement par les exploitations.
Aides publiques et financement
Le financement de l’aide à l’exploitation est en principe assuré par les cotisations à la sécurité sociale agricole ou – dans le cas d’une organisation de droit privé – par des paiements directs des exploitations ou des remboursements de frais. La prise en charge concrète des coûts est réglementée par la loi et dépend de la nature du droit à l’aide et de la raison motivant le recours à l’aide.
Distinction par rapport à des notions juridiques voisines
Règles de représentation en droit des sociétés
Alors que l’aide à l’exploitation est spécifiquement destinée au soutien temporaire dans l’agriculture, le droit des sociétés prévoit de manière générale différentes dispositions sur la direction par intérim, par exemple la nomination d’un fondé de pouvoir (Prokurist) ou d’un gérant afin d’éviter les vacances de gestion.
Congé de proche aidant et autres aides à la représentation
Contrairement à l’aide à l’exploitation classique, il existe aussi des possibilités de prestations de remplacement en cas d’absence prolongée pour cause de congé de proche aidant ou de congé parental. Des modalités de remplacement internes ou sociales peuvent s’appliquer, mais elles ne relèvent pas du concept spécifique d’aide à l’exploitation.
Importance de l’aide à l’exploitation dans la pratique
L’aide à l’exploitation constitue pour les entreprises individuelles, les exploitations familiales et les petites et moyennes exploitations agricoles ou forestières une protection précieuse pour la continuité de l’activité en cas de situation d’urgence ou exceptionnelle. Elle contribue de manière décisive au maintien de la sécurité sociale des unités économiques rurales et appuie les aspects de préservation des structures du monde rural.
Défis et évolutions actuels
Parmi les défis actuels figurent la garantie de la disponibilité d’aides à l’exploitation suffisamment qualifiées, la viabilité financière et l’adaptation aux nouvelles structures d’exploitation. Les tendances à venir concernent notamment la numérisation des procédures de mise en relation et la meilleure prise en compte de nouvelles formes de travail dans les conditions légales.
Résumé :
L’aide à l’exploitation est une notion juridique largement réglementée en droit social et civil allemand. Elle constitue des instruments majeurs de protection pour les exploitations agricoles lorsque la direction de l’exploitation vient à manquer. Les règlementations couvrent les conditions d’ouverture du droit, l’étendue des prestations, le financement, la responsabilité et la structuration contractuelle. L’aide à l’exploitation est un élément essentiel de la stabilité sociale et économique du secteur agricole.
Questions fréquentes
Qui a droit à l’aide à l’exploitation selon le Code social (SGB) ?
Selon le Code social, notamment le SGB VII (assurance accidents) et le SGB XI (assurance dépendance), les exploitants agricoles, leurs conjoints ou partenaires enregistrés qui gèrent une exploitation ont, sous certaines conditions, droit à l’aide à l’exploitation. Les personnes affiliées obligatoirement à l’assurance sociale agricole, qui ne sont plus en mesure d’exploiter elles-mêmes en raison de maladie, d’accident, de grossesse, de maternité ou de cures, y ont droit. L’aide à l’exploitation est alors octroyée en nature, et non sous forme monétaire, en cas de situation d’urgence et si aucun membre de la famille ne peut raisonnablement être requis pour assurer la continuité de l’exploitation. Les bases juridiques sont à l’articles 16 et 17 de la loi sur la prévoyance vieillesse des exploitants agricoles (ALG) et à l’article 44 du SGB VII.
Dans quelles conditions l’aide à l’exploitation peut-elle être refusée au sens juridique ?
Une aide à l’exploitation peut être juridiquement refusée si, par exemple, des membres de la famille – notamment conjoints, partenaires, enfants majeurs ou autres proches – peuvent raisonnablement assurer la poursuite de l’exploitation dans le cadre de leur obligation de coopération. La loi prévoit également un refus si l’exploitation n’est plus viable ou si une cessation est prévisible. D’autres motifs de refus sont l’absence de périodes d’assurance, le non-respect des obligations de coopération du demandeur, un dossier incomplet ou si l’incapacité de travail n’est pas médicalement attestée. Les bases légales se trouvent à l’article 19 SGB IV ainsi que dans les dispositions d’application des caisses de maladie agricoles.
Comment la durée de l’aide à l’exploitation est-elle juridiquement constatée et limitée ?
La durée de l’aide à l’exploitation dépend de la période d’incapacité de travail réellement constatée médicalement ou de la période prévue pour les mesures médicales préventives nécessaires. Pour la maternité et la grossesse, les délais sont clairement réglementés et s’alignent sur la loi de protection de la maternité (MuSchG) : en règle générale, six semaines avant et huit semaines après l’accouchement (douze semaines en cas de naissance prématurée ou multiple). Une prolongation n’est possible qu’avec une nouvelle justification médicale. L’aide à l’exploitation prend toujours fin avec le rétablissement de la capacité de travail, à l’expiration du délai accordé, en cas d’invalidité permanente ou lorsque l’exploitation est arrêtée. Les bases légales figurent à l’article 17 ALG ainsi que dans les statuts des organismes de sécurité sociale compétents.
Quelles sont les obligations légales du bénéficiaire de l’aide à l’exploitation dans ce cadre ?
Le bénéficiaire de l’aide à l’exploitation est tenu de communiquer sincèrement et complètement toutes les informations et de signaler immédiatement à l’organisme compétent tout changement de situation qui a une incidence sur l’octroi ou l’étendue de l’aide. Si le droit n’existe plus légalement, l’aide à l’exploitation doit être remboursée. Il existe en outre une obligation de collaboration pour la justification de l’incapacité de travail ou la production de documents médicaux. Le cadre légal est principalement fixé par l’article 60 SGB I et l’article 19 SGB IV. Tout manquement à ces obligations peut entraîner des conséquences juridiques ou le remboursement intégral des prestations.
Une participation propre ou une prise en charge de coûts est-elle prévue juridiquement ?
La législation en vigueur prévoit qu’une participation propre ou une prise en charge partielle des coûts par le bénéficiaire peut être demandée si cela est explicitement stipulé dans les statuts de la caisse de maladie ou de l’association professionnelle concernée. En principe toutefois, l’aide à l’exploitation est une prestation en nature assurée par la sécurité sociale, et des coûts ne sont transférés sur l’assuré que dans certains cas, par exemple si l’aide inclut le versement d’indemnités ou fait intervenir des prestations supplémentaires (ex. personnel spécialisé). Le fondement légal précis résulte des statuts des caisses de maladie agricoles, de l’article 62 SGB V et des réglementations légales complémentaires.
Un recours peut-il être exercé contre le refus d’une aide à l’exploitation ?
En cas de refus d’une aide à l’exploitation demandée, la personne concernée dispose en principe du droit de former un recours dans le délai d’un mois à compter de la notification de la décision de refus, par écrit ou en déclaration au procès-verbal auprès de l’organisme compétent (§§ 83 et suivants SGG – Code de la juridiction sociale). Si l’organisme ne fait pas droit au recours, un recours contentieux peut être formé devant le tribunal social compétent. Il convient de respecter les délais et formalités du Code de la juridiction sociale. Les motifs de la décision de refus doivent être expliqués dans la décision, faute de quoi une erreur de procédure peut être retenue.
Quelle importance ont la protection des données et le secret professionnel dans l’aide à l’exploitation ?
Sur le plan juridique, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) ainsi que le SGB X (notamment §§ 67 et suivants) régissent le traitement confidentiel des données personnelles dans le cadre de l’aide à l’exploitation. Les données des travailleurs, les données de santé et les secrets d’affaires ne doivent être collectés, stockés et traités que dans la mesure strictement nécessaire à l’examen du droit à la prestation. Leur communication à des tiers est en principe interdite et n’est possible qu’avec un consentement exprès ou sur une base légale. Les personnes intervenant en tant qu’aides sont tenues à une stricte confidentialité sur les informations internes à l’exploitation ; toute violation du droit à la protection des données peut entraîner des amendes ou des conséquences pénales.