Définition et explication du terme : Agression sournoise
Le terme « agression sournoise » est un terme technique du droit pénal et civil allemand, particulièrement pertinent dans le contexte des infractions de lésions corporelles (§ 224 al. 1 n° 3 StGB) et de la responsabilité en matière d’indemnisation des dommages (§ 823 al. 1 BGB, § 7 al. 1 StVG). Il décrit une qualification particulière d’un acte de violence qui, en raison des circonstances de l’acte, implique une gravité accrue ou une responsabilité renforcée. L’agression sournoise n’est pas définie de manière autonome, mais est précisée principalement par la jurisprudence et la doctrine.
Caractéristiques essentielles de l’agression sournoise
Agression
Ein Agression au sens juridique a lieu lorsque la victime est attaquée à l’improviste, se retrouvant alors limitée, voire empêchée, dans ses moyens de défense. L’acte doit donc exploiter un moment de surprise et de faiblesse de la victime. Il n’y a pas agression si la victime s’attend à l’attaque ou si la situation reste prévisible.
Sournoiserie
L’élément de la Sournoiserie décrit un comportement planifié consistant pour l’auteur à dissimuler sa véritable intention afin de rendre plus difficile ou d’exclure toute possibilité de défense à la victime. La sournoiserie suppose que l’auteur prépare délibérément un piège, opte pour une embuscade ou utilise un stratagème pour faciliter l’attaque ou empêcher la défense. Un comportement frauduleux, visant à tromper la victime, suffit ; des attaques franches et immédiatement reconnaissables ne remplissent pas le critère de la sournoiserie.
Distinction par rapport à d’autres caractéristiques
La sournoiserie se distingue de la simple traîtrise. Alors que la traîtrise implique l’exploitation de la confiance et de la vulnérabilité de la victime, la sournoiserie exige en outre que l’auteur adopte un comportement destiné à entraver la défense. Toute agression sournoise n’est pas nécessairement traîtresse ; cependant, il peut y avoir des chevauchements.
Qualification juridique en droit pénal
Pertinence dans le Code pénal
En droit pénal, l’agression sournoise est notamment pertinente dans le cadre de la lésion corporelle dangereuse selon § 224 al. 1 n° 3 StGB . Ici, la caractéristique est une condition pour une aggravation de la peine par rapport à la simple lésion corporelle.
Lésion corporelle dangereuse
- § 224 al. 1 n° 3 StGB : La lésion corporelle dangereuse est également sanctionnée lorsqu’elle est commise « au moyen d’une agression sournoise ».
- L’objectif est la protection contre les attaques particulièrement perfides et insidieuses, dans lesquelles l’effet de surprise annule toute défense de la victime.
Éléments constitutifs
+ Effet de surprise : La victime est attaquée à l’improviste.
+ Comportement sournois : L’auteur dissimule son intention par un comportement planifié.
Individualisation de la peine
La réalisation de cette circonstance aggravante entraîne couramment un accroissement de la peine encourue. La peine minimale légale est augmentée, la dangerosité particulière et les possibilités limitées de défense de la victime étant prises en considération.
Importance en droit civil et en droit des assurances
Responsabilité civile
Im Droit civil le terme d’agression sournoise peut revêtir une importance dans la répartition de la responsabilité en matière de délits de lésion corporelle. Ainsi, la survenance d’une agression sournoise peut être considérée comme une circonstance aggravante de la faute lors de la régularisation des dommages.
Assurance accidents privée
Dans l’ assurance accidents l’agression sournoise acquiert une importance autonome. De nombreuses conditions générales d’assurance excluent toute prestation pour les accidents résultant d’une « agression sournoise » ou d’actes délibérés. Une évaluation précise est donc nécessaire pour déterminer si les conditions d’une agression sournoise au sens des conditions contractuelles sont réunies.
Distinctions et variantes
Distinction par rapport au vol avec violence et à des infractions similaires
L’agression sournoise ne doit pas être confondue avec le vol avec violence au sens de § 249 StGB. En cas de vol avec violence s’ajoute un élément de contrainte lié à la soustraction de choses mobilières appartenant à autrui, tandis que l’agression sournoise constitue principalement une circonstance aggravante dans le cadre de violences corporelles.
Distinction par rapport à l’attaque depuis une embuscade
Dans le langage courant, l’attaque depuis une embuscade est souvent assimilée à une agression sournoise. Pour la qualification juridique, c’est toutefois le comportement planifié de l’auteur, visant à tromper la victime, et non le simple fait de se cacher physiquement, qui est déterminant.
Jurisprudence et exemples
Décision de la Cour fédérale de justice
Die La jurisprudence précise régulièrement le terme comme suit : Il y a agression sournoise lorsque l’auteur dissimule de façon planifiée sa véritable intention afin de rendre plus difficile ou d’empêcher la défense de la victime, et attaque celle-ci à l’improviste. C’est par exemple le cas lorsque l’auteur engage la victime dans une conversation afin de l’attaquer soudainement.
Exemples pratiques
- Attaque surprise derrière des buissons après avoir rassuré la victime par un geste
- Poignée de main trompeuse qui se transforme brutalement en coup
- Agression résultant d’une approche discrète suivie d’une attaque soudaine, sans avertissement et avec dissimulation délibérée de l’intention d’attaquer
Résumé
Der agression sournoise constitue, en droit allemand, un élément constitutif important en droit pénal ainsi qu’un critère pertinent en droit civil et en droit des assurances. Les caractéristiques essentielles sont l’élément de surprise de l’attaque ainsi que la démarche planifiée et malicieuse visant à tromper la victime. La distinction précise s’opère à partir de la jurisprudence et dépend toujours des circonstances concrètes de l’affaire. Dans la pratique, l’agression sournoise constitue notamment une circonstance aggravante de la lésion corporelle dangereuse et influe sur la détermination de la peine et les questions de responsabilité civile.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conséquences juridiques de la qualification d’agression sournoise pour les droits issus d’un contrat d’assurance accidents privé ?
Dans le cadre de l’assurance accidents privée, la qualification d’un dommage comme résultant d’une agression sournoise revêt une importance juridique considérable. Selon les conditions générales d’assurance accidents (telles que les AUB 2014), les accidents causés par une agression sournoise conduisent, dans de nombreux tarifs, au paiement d’un degré d’invalidité majoré (dite progression) ou à des prestations supplémentaires, telles qu’une rente d’accident ou un capital décès. En outre, la qualification d’agression sournoise facilite souvent la charge de la preuve pour l’assuré, certaines polices présumant irréfutablement que le dommage résulte d’un accident. Toutefois, l’assureur examine précisément si toutes les conditions d’une agression sournoise sont réunies, faute de quoi l’obligation de prestation disparaît. Il appartient donc à l’assuré de documenter le plus précisément possible les faits et de désigner d’éventuels témoins.
Toute agression dans la circulation routière constitue-t-elle une agression sournoise au sens du droit des assurances ?
Toute agression dans la circulation routière ne remplit pas automatiquement les conditions d’une agression sournoise au sens du droit des assurances. Selon la jurisprudence constante de la Cour fédérale de justice (BGH), le terme d’agression exige un comportement violent, dirigé contre la personne assurée, exercé avec hostilité, dans un effet de surprise, et accompagné d’une ruse particulière. Les accidents de la route dus, par exemple, à une simple négligence, à une conduite risquée ou à des provocations réciproques, ne constituent pas des agressions. Seules les attaques ciblées, dans lesquelles la victime est prise au dépourvu et où l’agresseur exploite délibérément l’effet de surprise, telles qu’un brusque refoulement de la chaussée dans le but de commettre un vol, peuvent être considérées comme une agression sournoise.
Quelles sont les exigences relatives à l’exposé et à la preuve d’une agression sournoise vis-à-vis de l’assureur ?
L’assuré supporte l’intégralité de la charge de l’exposé et de la preuve de tous les faits justifiant le droit, et donc également de l’existence d’une agression sournoise au sens des conditions générales d’assurance. Il doit démontrer de manière convaincante pourquoi il y a eu agression, et en particulier la sournoiserie, et le justifier, si possible, par des preuves matérielles ou des témoignages. Les informations requises concernent le lieu, l’heure, le déroulement, les motivations de l’auteur ainsi que le comportement des personnes impliquées. S’il ne parvient à prouver qu’une agression sans sournoiserie, l’assuré est privé de toute majoration de prestation. En cas de litige, les tribunaux examinent souvent la cohérence du récit et s’orientent sur des indices (par exemple, attaque soudaine, stratagème, action ciblée depuis une embuscade).
Dans quelle mesure l’assureur peut-il refuser la prestation en cas de doutes sur la sournoiserie ?
Si, du point de vue de l’assureur, il existe des doutes légitimes quant au fait que l’attaque ait été commise avec sournoiserie, il peut refuser la prestation complémentaire réclamée. L’assureur mène alors généralement ses propres investigations, exige un dépôt de plainte, des expertises médicales et des descriptions précises des faits. L’assureur peut refuser la prestation conformément aux conditions contractuelles et en raison de preuves insuffisantes ou faire examiner l’hypothèse d’une fraude à l’assurance. En cas de contentieux, il appartient à l’assuré de convaincre le tribunal du caractère sournois de l’agression — à défaut, il ne pourra obtenir que les prestations de base prévues au contrat.
Quelles exclusions s’appliquent en cas d’agression sournoise dans le cadre de l’assurance accidents ?
De nombreuses conditions générales d’assurance accidents prévoient des exclusions qui peuvent également s’appliquer en cas d’agression sournoise. Par exemple, les accidents provoqués volontairement par l’assuré lui-même, la participation à des actes délictueux ou à des rixes impliquent généralement une absence de couverture. Si l’agression a lieu dans le cadre d’une telle exclusion (par exemple, lors d’une altercation physique provoquée par l’assuré), la protection d’assurance disparaît, même si se manifeste un élément sournois. De même, la faute de l’assuré et la négligence grave peuvent réduire ou supprimer le droit à prestation.
Quel rôle joue la procédure pénale dans l’appréciation assurantielle d’une agression sournoise ?
Une procédure pénale engagée contre l’auteur peut constituer un élément probant pour l’assuré, sans toutefois se substituer à la preuve propre du caractère sournois. Les constatations d’un jugement pénal ne lient pas la procédure civile ou assurantielle, mais ont une valeur indicative importante concernant le déroulement des faits, la motivation et la question de la malveillance. L’assureur et les juridictions civiles apprécient librement le jugement pénal et peuvent s’en écarter dans certains cas dès lors que de nouveaux éléments ou des doutes subsistent. Un acquittement de l’auteur pour des raisons de fait (notamment faute de preuve) ne fait généralement pas obstacle à la reconnaissance de l’agression, à condition que l’assuré puisse prouver la sournoiserie par d’autres moyens.