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Admission aux établissements d’enseignement supérieur

Fondements juridiques de l’admission dans l’enseignement supérieur

L’admission dans l’enseignement supérieur est un concept central du droit allemand de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Elle détermine dans quelles conditions une personne est autorisée à commencer des études dans un établissement d’enseignement supérieur. Les dispositions légales relatives à l’admission universitaire se trouvent tant au niveau fédéral qu’au niveau des Länder et sont soumises à de nombreuses normes juridiques. L’admission universitaire détermine fondamentalement l’accès à l’éducation et influence de manière importante l’égalité des chances dans le système éducatif allemand.

Cadre constitutionnel

Droit fondamental à l’éducation et à la liberté professionnelle

La Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne garantit, à l’article 12, alinéa 1, la liberté professionnelle. Ce droit fondamental englobe tant la liberté de choix de l’établissement de formation que l’accès aux institutions de formation, y compris les établissements d’enseignement supérieur. Les restrictions ne sont admissibles que pour des raisons majeures d’intérêt général et doivent être proportionnées. La jurisprudence de la Cour constitutionnelle fédérale souligne également l’exigence d’égalité des chances (art. 3, al. 1 GG) dans le secteur de l’éducation, à prendre en compte en particulier lors de l’attribution des places dans les filières à capacité d’accueil limitée.

Fondements légaux

L’admission dans l’enseignement supérieur est principalement encadrée par la Loi-cadre sur l’enseignement supérieur (HRG) au niveau fédéral ainsi que par les lois sur l’enseignement supérieur de chaque Land. Ces lois définissent les conditions, procédures et critères de sélection pour l’admission universitaire. Par ailleurs, des conventions internationales et des normes européennes, en particulier celles concernant la reconnaissance des diplômes dans le cadre de la réforme de Bologne, réglementent également l’accès à l’enseignement supérieur.

Formes de l’admission universitaire

Formations à accès libre et formations à capacité limitée

Admission libre (sans Numerus Clausus)

Pour les cursus sans restriction d’accès, il existe un droit à l’immatriculation, sous réserve que les conditions générales d’accès soient remplies. L’établissement ne peut vérifier l’inscription que sur la base de critères formels (par exemple, preuve du baccalauréat, connaissances linguistiques suffisantes).

Formations à accès restreint (Numerus Clausus, NC)

Lorsque le nombre de places disponibles dans un cursus est limité, on parle de restriction d’accès. Les exemples typiques incluent la médecine, la psychologie ou la pharmacie. L’attribution de ces places suit des critères de sélection définis, comme la note moyenne du diplôme de fin d’études secondaires (note du baccalauréat), le temps d’attente ou d’autres procédures de sélection propres aux établissements (par exemple, entretiens de sélection, tests d’aptitude).

Restrictions d’accès nationales et locales

Des restrictions d’accès réglementées au niveau national existent pour certains cursus comme la médecine, la médecine vétérinaire, la chirurgie dentaire et la pharmacie, par le biais de procédures centralisées organisées par la Fondation pour l’admission à l’enseignement supérieur (anciennement ZVS). Pour d’autres cursus à accès restreint, la responsabilité incombe aux établissements d’enseignement supérieur ou aux Länder concernés (NC local).

Conditions d’accès

Baccalauréat général (Hochschulreife)

Pour accéder à une université, le baccalauréat général (Abitur) est en règle générale requis. Le diplôme d’accès à une haute école spécialisée (Fachhochschulreife) ou une formation reconnue comme équivalente donne accès aux Fachhochschulen. La reconnaissance des diplômes étrangers est régie par les lois des Länder et par des centres de reconnaissance centralisés.

Accès qualifié sans Abitur

En plus de l’accès classique par l’Abitur, les lois universitaires des Länder ouvrent d’autres voies d’accès, notamment pour les personnes qualifiées professionnellement sans baccalauréat. Cela inclut par exemple les examens de maîtrise professionnelle, les diplômes de formation continue, ainsi que l’accès fondé sur des qualifications professionnelles particulières attestées par des examens d’aptitude spécifiques.

Exigences linguistiques

Les candidats étrangers aux études supérieures doivent répondre à des exigences supplémentaires, notamment prouver des connaissances suffisantes en allemand à travers des tests standardisés (par exemple, TestDaF, DSH).

Procédure d’admission

Candidature et procédure de sélection

La procédure d’admission à l’enseignement supérieur diffère selon le cursus et le type d’accès. En principe :

  • Formations à accès libre : Demande d’immatriculation sans procédure de sélection.
  • Formations à accès restreint : Candidature auprès d’organismes centraux (par ex. Hochschulstart.de pour les filières médicales) ou directement auprès de l’établissement. La sélection se fait selon des critères juridiques et des quotas définis.

Réglementation des quotas

L’attribution des places dans les cursus à accès restreint se fait en règle générale selon des quotas définis. La loi prévoit explicitement, entre autres, les groupes suivants :

  • Quota de performance (meilleures notes au baccalauréat)
  • Quota du temps d’attente
  • Procédures propres à l’établissement (AdH)
  • Sélection pour les candidats à un deuxième cursus
  • Quota pour les étudiants étrangers
  • Quota de cas de rigueur (raisons sociales ou de santé particulières)

Ces quotas visent à garantir l’égalité des chances et l’équilibre social dans l’attribution des places d’étude.

Voies de recours en droit

Les candidates et candidats dont la candidature a été rejetée ont la possibilité d’exercer un recours contre la décision de l’établissement ou de l’organisme de répartition centralisé. La voie du contentieux administratif est fréquemment empruntée, notamment dans le cadre des « actions en capacité » (Kapazitätsklagen), visant à vérifier la capacité d’accueil réelle des établissements.

Restrictions d’admission et mécanismes de contrôle

Numerus clausus et droit des capacités

Les restrictions d’admission doivent être compréhensibles d’un point de vue politique, social et juridique. Le nombre de places d’études (capacité) est calculé par les établissements selon des dispositions légales et publié. La détermination et le contrôle des capacités font l’objet d’un contrôle juridictionnel afin de garantir l’absence de restrictions inadmissibles.

Interdiction de discrimination et égalité de traitement

Les procédures de sélection lors de l’admission à l’enseignement supérieur doivent respecter le principe d’égalité. Les discriminations inadmissibles, par exemple en raison du sexe, de l’origine ou d’un handicap, sont exclues. Les établissements sont tenus de tenir compte des candidats en situation de handicap et d’offrir des mesures de compensation appropriées.

Accès international aux établissements allemands

Reconnaissance des diplômes étrangers

Des dispositions particulières s’appliquent pour l’admission des candidats étrangers. Le Centre d’information allemand pour l’éducation internationale (ZAB) évalue l’équivalence des diplômes étrangers sur la base d’accords internationaux, notamment la Convention de Lisbonne.

Attribution des places d’étude pour les candidats internationaux

Les candidats internationaux postulent souvent via le portail centralisé uni-assist ou directement auprès de l’établissement concerné. Leur admission s’effectue dans le cadre des quotas légaux des Länder et internes à l’établissement.

Règles et voies d’accès spéciaux

Cas de rigueur

Le terme ‘cas de rigueur’ désigne les candidats qui, pour des raisons sociales, familiales ou de santé particulières, peuvent démontrer qu’ils doivent impérativement commencer leurs études immédiatement. Un quota supplémentaire est alors prévu en vertu de la loi pour ces situations.

Deuxième cycle d’études

Les personnes titulaires d’un diplôme universitaire déjà acquis font l’objet d’une procédure d’accès spécifique, avec des critères et des quotas de sélection particuliers.

Conclusion

L’admission à l’enseignement supérieur fait l’objet en Allemagne d’une règlementation exhaustive et est un domaine hautement complexe du droit de l’éducation. Elle assure d’une part l’égalité des chances, mais régule également l’accès aux places d’études convoitées à travers des procédures de sélection et d’attribution définies par la loi. Les fondements juridiques au niveau constitutionnel, fédéral et régional garantissent la transparence, la prévisibilité et la sécurité juridique pour les candidats comme pour les établissements. Grâce à un vaste système de contrôle, à des quotas et à des garanties juridiques, l’admission à l’enseignement supérieur est continuellement surveillée et soumise à la révision judiciaire.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les bases juridiques qui régissent l’admission à l’université en Allemagne ?

L’admission à l’enseignement supérieur en Allemagne repose principalement sur les lois universitaires des différents Länder, car selon les articles 30 et 70, alinéa 1, de la Loi fondamentale, l’enseignement supérieur relève de la compétence législative des Länder. S’ajoutent à cela des prescriptions fédérales, notamment les dispositions de la Loi fondamentale (notamment l’art. 12, al. 1 GG – liberté professionnelle et l’art. 3 GG – principe d’égalité), qui sont contraignantes pour l’organisation des procédures de sélection, des règlements de quotas et des conditions d’accès. Les établissements définissent, dans le cadre des lois des Länder et de leurs statuts, des règlements d’admission spécifiques. S’y ajoutent – notamment pour les filières à accès restreint (numerus clausus) – des règles applicables à l’échelle nationale telles que la Loi sur l’admission à l’enseignement supérieur (HZG) et la procédure d’admission coordonnée par la Fondation pour l’admission à l’enseignement supérieur.

Sous quelles conditions légales une université peut-elle limiter le nombre de places d’études ?

La légalité des restrictions d’accès résulte principalement des lois universitaires des Länder et de la jurisprudence constitutionnelle fédérale. Les établissements peuvent limiter le nombre de places d’études lorsque des raisons objectives et juridiquement compréhensibles l’imposent, telles que des limites de capacité liées aux ressources humaines, spatiales ou financières (BVerfG, décision du 18.07.1972 – 1 BvL 32/70, arrêt sur le numerus clausus). Toute limitation est en outre soumise au principe d’égalité des chances (art. 3, al. 1 GG) et ne peut donc être arbitraire. Le calcul précis des places disponibles (détermination de capacité) est réglementé par la loi, ainsi que par l’ordonnance ou les lignes directrices sur la capacité, et fait régulièrement l’objet d’un contrôle juridictionnel.

Comment la procédure de sélection pour les cursus à accès restreint est-elle réglementée juridiquement ?

Pour les formations à accès restreint (dites formations à numerus clausus), une procédure de sélection réglementée s’applique, qui obéit au principe d’égalité et d’aptitude des candidats. Dans la procédure nationale, par exemple pour la médecine, la pharmacie, la chirurgie dentaire et la médecine vétérinaire, la Loi-cadre sur l’enseignement supérieur ou la loi sur l’admission universitaire, ainsi que le règlement sur la répartition, répartissent les places selon la meilleure note au baccalauréat, un quota supplémentaire d’aptitude et la procédure de sélection des établissements (AdH). La procédure doit être transparente, infalsifiable et contrôlable, et les critères sont à préciser dans les règlements d’admission des établissements. Le refus d’admission doit, en principe, être notifié par une décision administrative accompagnée d’une indication des voies de recours.

Dans quelle mesure les règlements de quotas (par exemple pour les candidats à un deuxième cursus, étrangers, cas de rigueur) sont-ils juridiquement autorisés ?

Les règlements de quotas sont admissibles à condition de reposer sur une base légale, de servir un objectif légitime et de respecter le principe de proportionnalité. Les quotas habituels pour les candidats à un deuxième cursus (§ 12 HZG), les candidats étrangers et les cas de rigueur, sont consacrés par la loi sur les accords d’État en matière d’admission universitaire et par les lois universitaires des Länder respectifs. Pour les cas de rigueur, l’article 12, al. 1, GG revêt une importance particulière, de sorte que des conditions strictes doivent être remplies. Le quota total ne doit pas porter atteinte à l’égalité des chances et doit rester soumis au contrôle juridictionnel.

Quelles sont les exigences légales pour la reconnaissance des diplômes étrangers lors de l’admission à l’université ?

La reconnaissance des diplômes étrangers est régie par le « Règlement sur l’évaluation des diplômes étrangers », le § 49 de la Loi-cadre sur l’enseignement supérieur ainsi que par les directives administratives de la Conférence des ministres de l’éducation (KMK). Les établissements sont tenus d’examiner l’équivalence sur la base de critères objectifs et en conformité avec la Convention de Lisbonne. Le refus de reconnaissance ne peut se justifier que par des différences substantielles (principe de reconnaissance, art. VI de la Convention de Lisbonne). Il existe un droit à une décision sans faute d’appréciation et, si nécessaire, à une révision juridique dans le cadre d’une procédure de recours devant les juridictions administratives.

Quels sont les droits des candidats refusés en cas de recours contre une décision de refus d’admission ?

Les candidats refusés disposent en principe de la voie contentieuse administrative. Après réception de la décision de refus, ils peuvent former un recours administratif ou – si le droit du Land ne le prévoit pas – intenter directement une action devant le tribunal administratif (§ 40 VwGO en lien avec les dispositions spécifiques du droit universitaire du Land). Il est fréquent qu’en procédure d’urgence (demande d’admission provisoire), soit intentée la « procédure en capacité » afin d’examiner si l’intégralité des capacités d’admission a réellement été exploitée. Le tribunal vérifie alors les conditions d’admission, le respect des exigences constitutionnelles et, le cas échéant, le calcul des capacités de places d’études.

Qui est légalement responsable de la conduite de la procédure d’admission ?

La conduite de la procédure d’admission incombe en principe aux établissements d’enseignement supérieur eux-mêmes, lorsque les formations concernées sont à accès restreint localement. Dans le cas des filières à accès restreint au niveau national (par ex. médecine, pharmacie, chirurgie dentaire, médecine vétérinaire), la Fondation pour l’admission à l’enseignement supérieur (SfH, anciennement ZVS) est responsable de la répartition centrale conformément à la loi sur l’admission universitaire. La base juridique de la compétence résulte des lois des Länder et des statuts des établissements, ainsi que du traité d’État sur la procédure centrale d’admission universitaire. Le déroulement régulier est soumis au contrôle administratif et juridictionnel.