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Administration publique

Notion et définition de l’administration d’État

Die Administration d’État désigne la partie de l’administration publique exercée directement par les organes et autorités de l’État. Elle englobe l’ensemble des mesures, installations et activités entreprises par l’État à travers ses organes pour remplir les missions publiques. Alors que l’activité administrative peut généralement aussi être exercée par les communes ou d’autres collectivités dotées d’autonomie, l’administration d’État doit être distinguée de ces domaines d’autoadministration.

En science juridique, l’administration d’État est notamment définie selon le droit constitutionnel des institutions de l’État et le droit administratif. Elle se caractérise par une action souveraine fondée sur des habilitations légales ou l’exécution de tâches générales dans le cadre de l’intérêt public.

Fondements juridiques de l’administration d’État

Fondements constitutionnels

L’administration d’État s’appuie principalement sur la constitution d’un État. En Allemagne, il s’agit de la Loi fondamentale (Grundgesetz, GG), qui établit dans l’art. 20 al. 2 GG le principe de la séparation des pouvoirs. Selon l’art. 20 al. 3 GG, l’administration est dans son ensemble soumise à la loi et au droit (principe de légalité de l’administration).

L’art. 83 GG règle l’exécution des lois fédérales par les Länder en tant qu’affaires propres ou pour le compte de la Fédération (administration fédérale déléguée), d’où découlent différentes formes d’administration d’État :

  • Administration fédérale propre
  • Administration propre des Länder
  • Administration fédérale déléguée

Lois ordinaires et instructions administratives

Outre les prescriptions constitutionnelles, de nombreuses lois ordinaires telles que les lois sur la procédure administrative ainsi que des lois spécifiques à certains secteurs administratifs précisent l’organisation et la structure de l’administration d’État. Les règlements et directives administratives servent à encadrer la pratique administrative quotidienne.

Types d’administration d’État

Administration d’État directe et indirecte

L’administration d’État peut s’effectuer comme administration directe ou administration d’État indirecte :

  • Administration d’État directe : Les missions administratives de l’État sont accomplies par des autorités et offices appartenant organisationnellement et juridiquement à l’État (par ex. ministères fédéraux, autorités des Länder).
  • Administration d’État indirecte: Les missions sont remplies par des personnes morales distinctes de droit public mais soumises à la tutelle de l’État, comme par exemple les corporations, établissements ou fondations de droit public.

Distinction selon les acteurs

Dans le cadre de l’administration d’État interviennent différents acteurs, tels que :

  • Organes exécutifs (ministères, offices régionaux, offices fédéraux)
  • Autorités fédérales et des Länder indépendantes
  • Délégataires d’autorité publique : Personnes privées ou autres entités investies de prérogatives de puissance publique (par exemple, le TÜV pour le contrôle des véhicules)

Missions et fonctions de l’administration d’État

L’administration d’État remplit de multiples missions :

  • Police administrative/prévention des dangers (par exemple, police, services d’ordre public)
  • Administration de prestations (par exemple, administration sociale, secteur de la santé)
  • Administration de planification (par exemple, planification urbaine)
  • Administration fiscale
  • Régulation et contrôle (par exemple, contrôle, surveillance des marchés, contrôle environnemental)

Elle remplit ces missions notamment par l’édiction d’actes administratifs, la conclusion de contrats de droit public ou l’accomplissement d’actes purement souverains.

Organisation et structure de l’administration d’État

Organisation hiérarchique de l’administration

L’administration d’État est organisée selon une structure hiérarchique :

  • Autorités fédérales ou des Länder suprêmes (ministères)
  • Autorités administratives supérieures et intermédiaires (par exemple, préfectures de région)
  • Autorités administratives subordonnées (par exemple, préfectures de district, services d’ordre public)
  • Autorités spécialisées (par exemple, Agence fédérale pour l’emploi)

Pouvoir d’instruction et contrôle technique

La hiérarchie étatique se caractérise par un système d’instructions et de supervision. Les autorités subordonnées sont en principe soumises à la tutelle juridique et technique des instances supérieures. Le pouvoir d’instruction peut être limité dans le cadre de l’administration d’État indirecte.

Administration d’État par rapport aux autres formes d’administration

Distinction par rapport à l’autonomie communale

L’autonomie communale ou locale, exercée par les communes et arrondissements, se distingue de l’administration d’État par son indépendance dans le cadre de la garantie d’autonomie communale (par exemple, art. 28 GG).

Collectivités, établissements et fondations de droit public

Ces entités sont compétentes pour certaines tâches administratives, mais peuvent, en tant que parties de l’administration d’État indirecte, exercer des missions de l’État.

Administration d’État en interaction avec le législatif et le judiciaire

L’administration d’État fait partie de l’exécutif et est soumise au contrôle du Parlement (législatif) ainsi qu’à la vérification par les juridictions (judiciaire). L’action administrative peut être contrôlée par voie de recours juridictionnel (par exemple, contentieux administratif).

Voies de recours et protection juridique contre les mesures de l’administration d’État

Les citoyens et organismes disposent de diverses voies juridiques pour contester les mesures ou omissions de l’administration d’État :

  • Protection juridictionnelle administrative (recours administratif, recours en annulation, recours en obligation)
  • Recours constitutionnels en cas de violation des droits fondamentaux
  • Action en responsabilité de l’État en cas de dommages causés par une action administrative illégale

Administration d’État en comparaison internationale

Dans d’autres pays, il existe différents modèles d’administration d’État, qui dépendent des structures constitutionnelles respectives et des traditions du droit administratif, par exemple dans les systèmes centralisés ou fédéraux.

Réformes et efforts de modernisation

Les administrations d’État font l’objet d’un processus permanent de réforme, marqué par la digitalisation, l’orientation vers les citoyens, l’amélioration de l’efficacité et la décentralisation. Parmi les exemples figurent les initiatives d’e-gouvernement, la création de guichets uniques ou le développement de prestations administratives numériques.


Résumé : L’administration d’État constitue le noyau de l’exécution des missions de l’État et assure la mise en œuvre des lois dans l’activité administrative quotidienne. Elle repose sur des bases légales définies et se distingue par son organisation, sa hiérarchie, ses domaines d’intervention et ses mécanismes de contrôle. Elle fait également l’objet d’une modernisation constante afin de répondre aux exigences d’une administration efficace, respectueuse de l’État de droit et proche des citoyens.

Questions fréquemment posées

Comment s’effectue le contrôle juridique de l’administration d’État en Allemagne ?

Le contrôle de l’administration d’État en Allemagne s’exerce à plusieurs niveaux. Les principaux sont le contrôle parlementaire par les assemblées (Bundestag, parlements des Länder) et leurs commissions, notamment la commission des pétitions et la commission des finances. Des autorités de contrôle indépendantes, telles que la Cour des comptes fédérale, surveillent également la gestion des finances et de l’économie de l’administration. Un contrôle juridictionnel revêt une importance fondamentale pour l’État de droit : par la voie du contentieux administratif (art. 19 al. 4 GG, § 40 VwGO), tout citoyen peut faire vérifier par des juridictions indépendantes les mesures prises par l’administration. Par ailleurs, il existe des mécanismes internes de contrôle, tels que les recours hiérarchiques ou les services d’audit interne. Une autre instance importante est le délégué à la protection des données, qui veille tout particulièrement au respect des dispositions en matière de protection des données dans l’administration. Dans certains cas spécifiques, des médiateurs ou commissions d’enquête peuvent remplir des fonctions complémentaires de contrôle.

Quelles sont les bases juridiques de l’organisation de l’administration d’État ?

L’organisation de l’administration d’État est principalement régie par la Loi fondamentale (en particulier les art. 20 à 35 GG, art. 83 et suivants GG). On y trouve le principe de séparation des pouvoirs ainsi que la répartition des compétences entre la Fédération et les Länder. Les modalités d’application sont définies dans les lois relatives à l’organisation administrative fédérale et des Länder. Au niveau fédéral, la loi sur les ministères fédéraux, la loi sur la fonction publique fédérale ou la loi fédérale sur le budget sont notamment importantes. Concernant la structure des autorités et la répartition des services, il convient d’appliquer également des instructions administratives, des arrêtés d’organisation ou des règlements intérieurs. L’organisation est également soumise aux principes de légalité administrative, de hiérarchie (droit d’instruction, contrôle technique) et d’attribution des tâches par des lois formelles.

Dans quels cas l’administration est-elle tenue par la loi et le droit ?

Selon l’art. 20 al. 3 GG, l’administration d’État est tenue de respecter la loi et le droit (principe de légalité de l’administration). Cela vaut pour toute activité administrative, qu’elle soit souveraine (par exemple, par des actes administratifs) ou purement factuelle (notamment en cas de contrats administratifs). Cette obligation de respect s’étend non seulement à la loi formelle, mais également à l’application et à l’interprétation d’autres textes tels que les règlements, statuts ainsi que les exigences du droit international et du droit européen. Des dérogations ne sont possibles que dans les limites expressément prévues par la loi en matière d’appréciation ou de pouvoir discrétionnaire. Même en cas d’urgence, comme en droit de la police et de l’ordre public, il convient de respecter les bases légales spéciales et les procédures applicables.

Quels critères juridiques s’appliquent à l’action administrative dans le cadre du pouvoir discrétionnaire ?

Lorsque la loi accorde à l’administration un certain pouvoir discrétionnaire, celle-ci est tenue d’exercer cette marge d’appréciation dans les limites légales (limites au pouvoir discrétionnaire) et en accord avec l’objectif de l’habilitation (§ 40 VwVfG). Il convient notamment de respecter le principe de proportionnalité, l’interdiction de l’arbitraire et l’attachement aux droits fondamentaux. Une mauvaise utilisation du pouvoir discrétionnaire peut intervenir sous la forme d’un défaut d’exercice, d’un excès ou d’un abus du pouvoir discrétionnaire, ce qui rend la décision administrative illégale et sujette à contrôle juridictionnel. L’exercice du pouvoir discrétionnaire doit également être documenté de manière transparente et compréhensible.

Dans quelles conditions l’acte administratif est-il l’instrument typique d’action de l’administration d’État ?

L’acte administratif est l’instrument central d’action de l’administration d’État lorsqu’une autorité édicte une décision individuelle dans le domaine du droit public (§ 35 VwVfG). Il s’agit typiquement d’autorisations, d’interdictions, d’obligations, de défenses ou de prestations administratives sollicitées. Un acte administratif est en principe nécessaire lorsque l’administration édicte une mesure ayant force obligatoire au sein d’une relation concrète de droit administratif vis-à-vis d’une personne déterminée (rapport d’adressage, cas individuel, effet réglementaire concret). L’obligation de motiver la décision, la possibilité de recours et de procédure contentieuse sont des exigences juridiques impératives. Dans de rares cas exceptionnels, des actes matériels ou des actions purement souveraines sans acte administratif peuvent exister, qui restent néanmoins susceptibles de contrôle ultérieur.

Quelle importance la procédure administrative revêt-elle pour la légalité de l’administration d’État ?

La procédure administrative assure, par des règles formelles, la légalité et la traçabilité de l’action administrative étatique. Les fondements juridiques essentiels s’y rapportent dans la loi sur la procédure administrative (VwVfG) et les lois correspondantes des Länder. Parmi les principes fondamentaux figurent le droit d’être entendu, la recherche des faits d’office, le droit d’accès au dossier ainsi que l’obligation de motiver les décisions (§§ 24 et suivants VwVfG). Les erreurs dans la procédure administrative, telles que les violations des droits de participation ou les irrégularités formelles, peuvent entraîner l’illégalité de la décision administrative et éventuellement sa révocation. Par ailleurs, une procédure administrative régulière renforce la transparence de l’État de droit et le contrôle de l’administration par le public et les juridictions.

Comment les fonctionnaires et les employés sont-ils intégrés juridiquement dans l’administration d’État ?

Les fonctionnaires et les employés de la fonction publique relèvent de régimes juridiques distincts. Les fonctionnaires sont régis par la loi sur le statut des fonctionnaires, la loi sur la fonction publique fédérale ainsi que par des lois spécifiques des Länder. Ils exercent un service public fondé sur un rapport de droit public et de fidélité, sont soumis à des obligations particulières telles que la neutralité, le devoir de service et de formation continue et bénéficient d’une protection spécifique, par exemple en matière disciplinaire et de licenciement. Les employés sont soumis au droit collectif (TVöD/TV-L) et ont un contrat de travail de droit privé avec des spécificités propres au service public (notamment engagement lié à une convention collective, obligations spécifiques envers l’employeur public). Des règles différentes s’appliquent aussi pour la rémunération, la codétermination et la protection contre le licenciement, qui sont toutes réglementées par des dispositions spécifiques.