Lexique juridique

Adhésion

Notion et nature juridique de l’adhésion

La notion Adhésion désigne en droit la déclaration par laquelle une personne décide de rejoindre une relation juridique, un contrat ou une procédure déjà existants. L’adhésion est un acte juridique modificatif par lequel une partie supplémentaire est intégrée à une situation juridique existante. Elle peut revêtir différentes formes et avoir des effets juridiques variés, en fonction de la branche du droit concernée.

Selon la définition générale, l’adhésion se distingue de la participation initiale et de la reprise ultérieure (par exemple, la cession de contrat), car il ne s’agit pas ici de la reprise d’un droit ou d’une obligation existants, mais de l’ajout ou de l’élargissement des parties concernées.

Adhésion en droit des contrats

Principes de l’adhésion aux contrats

En droit des contrats, l’adhésion se caractérise notamment par le fait qu’une partie supplémentaire rejoint un contrat déjà conclu et devient un cocontractant indépendant. Il en résulte que l’adhérent assume les droits et obligations liés au contrat ; il devient ainsi ordinairement membre originaire de la relation contractuelle.

Exemples d’application en droit des obligations

En droit des obligations, l’adhésion peut se présenter dans diverses situations, telles que la reprise de dette, le cautionnement ou dans des contrats plurilatéraux comptant un nombre quelconque de parties (société en nom collectif, société en participation typique, consortiums). L’adhésion modifie alors la relation juridique initialement existante entre les premiers participants et conduit généralement à une coresponsabilité ou à des droits concurrents pour l’adhérent.

  • Adhésion au cautionnement: Une personne supplémentaire peut entrer en tant que caution dans une relation de cautionnement (§ 765 et suivants du BGB).
  • Adhésion à la qualité de membre: L’adhésion à une association ou une société s’effectue par une déclaration d’adhésion et une décision d’admission.

Exigences de forme et particularités

L’adhésion est généralement soumise aux mêmes exigences de forme que l’acte principal. Ainsi, si l’acte principal nécessite la forme écrite ou un acte notarié, cela vaut également pour la déclaration d’adhésion.

Adhésion en procédure civile

Adhésion à titre d’intervention accessoire

En procédure civile, le terme adhésion désigne souvent l’intervention accessoire prévue par l’article 66 du ZPO. Dans ce cadre, une personne intervient dans le litige en tant qu’intervenant accessoire afin de soutenir l’une des parties. L’adhésion constitue alors un acte de procédure formel devant être notifié au tribunal et aux parties.

  • Effet juridique: L’intervenant accessoire rejoint la procédure sans disposer d’un droit d’action propre et sans pouvoir personnellement disposer de l’objet du litige.
  • Position procédurale: Il est lié par le jugement dans la mesure où son intervention a pu influencer la décision au profit de la partie soutenue.

Consortium de parties et adhésion

Un autre cas d’application est l’entrée dans un consortium de parties au cours de la procédure civile en cours (§§ 59 et suivants du ZPO). Un nouveau co-litigant peut rejoindre la procédure déjà introduite par sa propre demande.

Adhésion en procédure pénale

En procédure pénale, l’adhésion consiste notamment dans la constitution de partie civile (§ 395 et suivants du StPO) ou l’adjonction d’une autre personne privée en tant que partie jointe au procès. L’adhésion intervient par une déclaration écrite à l’attention du tribunal et permet au plaignant d’exercer des droits de procédure, tels que former ses propres demandes ou exercer des voies de recours.

Adhésion en droit public

Adhésion à une procédure administrative

Dans la procédure administrative, un participant peut rejoindre une instance déjà en cours, par exemple en tant que partie appelée à la procédure (§§ 65 et suivants du VwGO). L’adhérent se voit ainsi reconnaître la possibilité de participer activement à la procédure et de faire valoir ses propres droits.

Adhésion en droit international public

La notion d’adhésion revêt également une importance majeure en droit international public, par exemple pour l’adhésion d’États à des traités internationaux, des organisations ou des alliances. L’adhésion s’effectue selon les règles applicables, par le dépôt formel d’un acte d’adhésion et la conclusion de l’acte juridique correspondant (ratification, acceptation, approbation).

Effets et limites juridiques de l’adhésion

En règle générale, l’adhésion a pour effet que l’adhérent reprend les droits et obligations d’une relation juridique existante. Les modalités précises peuvent être fixées par la loi ou par convention contractuelle. Les limites à l’adhésion peuvent découler, par exemple, de prescriptions de forme ou de fond, de la nature même de la relation juridique ou de droits strictement personnels.

Résumé

L’adhésion est un concept juridique complexe qui intervient dans de nombreux domaines du droit. Sa fonction essentielle est de permettre à une personne supplémentaire de participer à une relation juridique ou à une procédure existante. Les conditions juridiques, les effets et les limites de l’adhésion dépendent à chaque fois du domaine d’application concerné et des dispositions légales applicables. Par sa large portée, l’adhésion constitue un instrument central d’élaboration juridique en droit privé, droit procédural ainsi qu’en droit public, notamment dans un contexte international.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conditions légales pour adhérer à une association ?

Pour adhérer à une association, il convient de se référer principalement aux dispositions du Code civil allemand (BGB), en particulier aux §§ 54 et suivants BGB. Juridiquement, on distingue l’association dotée de la capacité juridique de celle qui en est dépourvue. En principe, l’admission par l’association est nécessaire pour adhérer. Celle-ci s’effectue généralement par une déclaration écrite d’adhésion du nouveau membre et son acceptation par un représentant compétent de l’association (conseil d’administration, assemblée générale ou commission d’admission). Les statuts de l’association précisent souvent les modalités, la procédure et d’éventuelles limitations de l’adhésion. Les mineurs ont besoin, pour une adhésion valable, de l’accord de leurs représentants légaux conformément au § 107 BGB. Pour les personnes morales, la déclaration d’adhésion doit être faite par leurs organes habilités à les représenter. L’adhésion commence juridiquement soit à la notification de l’admission au membre, soit, si les statuts le prévoient, à l’expiration d’un certain délai après la remise de la déclaration d’adhésion. Il n’existe en principe aucune obligation de contracter : l’association peut refuser une adhésion, sauf si ce refus viole la loi sur l’égalité de traitement (AGG) ou est arbitraire.

L’association peut-elle refuser une demande d’admission sans en motiver la raison ?

L’association peut en principe refuser une demande d’admission sans avoir à justifier sa décision, sauf si les statuts prévoient des règles différentes concernant le refus d’adhésion. Selon le principe d’autonomie privée, l’association demeure libre de décider de l’admission de membres, dans le respect du droit en vigueur. Une exception existe lorsque le refus revêt un caractère discriminatoire ou arbitraire, contrevenant à la loi sur l’égalité de traitement (AGG) ou au principe de bonne foi (§ 242 BGB). Les statuts peuvent déterminer dans quels cas et à quelles conditions une motivation du refus est exigée, notamment pour les associations à vocation sociale ou de droit public. À défaut de dispositions spécifiques, un refus non motivé est légal, dès lors qu’il repose sur des motifs objectifs et n’est pas abusif.

Quels droits et obligations naissent de l’adhésion à une association ?

L’adhésion valable à une association fait naître le rapport de membre, qui constitue un rapport d’obligation au sens du § 38 BGB. Ceci confère au membre divers droits (exemple : participation à l’assemblée générale, droit de vote, droits à l’information et au contrôle, droits actifs et passifs de candidature, utilisation des offres de l’association) ainsi que des obligations (notamment paiement des cotisations, respect des statuts, obligations de coopération). Les modalités exactes des droits et obligations sont déterminées principalement par les statuts de l’association et les principes légaux qui s’y ajoutent. Notamment, le membre ne peut invoquer ses droits statutaires qu’à compter de son admission et, en contrepartie, il est tenu au respect de ses obligations de membre.

Quels sont les aspects juridiques à prendre en compte lors de la déclaration d’adhésion ?

La déclaration d’adhésion est un acte juridique nécessitant réception et, en cas de doute, doit être faite par écrit sauf si les statuts exigent une forme particulière. L’adhésion ne devient effective qu’après acceptation de la demande par l’association. Pour les mineurs, la déclaration d’adhésion n’est valable qu’avec l’accord des représentants légaux (§§ 1626, 1629, 107 BGB). Si la déclaration d’adhésion est soumise à des conditions ou réserves, sa validité dépend de l’acceptation par l’association sous cette forme. Les statuts peuvent également prévoir des règles spécifiques concernant la forme et la procédure de l’adhésion (ex : formulaire en ligne, formulaire interne, entretien personnel).

À partir de quand un membre est-il juridiquement admis dans l’association du fait de l’adhésion ?

En règle générale, un membre est admis dans l’association dès acceptation de la demande d’adhésion par l’organe compétent de l’association. Les statuts précisent quand débute la qualité de membre, par exemple à la réception de la confirmation d’admission, à la date de la résolution d’admission par le conseil d’administration ou à l’issue d’un certain délai suivant la demande. S’il n’existe pas de règlement explicite, la qualité de membre est acquise juridiquement à la réception de la confirmation d’admission. Les droits et obligations issus de la qualité de membre ne naissent qu’à compter de ce moment.

L’adhésion donne-t-elle droit à la rétractation de la qualité de membre ?

En droit des associations, un droit de rétractation n’existe que dans certains cas d’exception. Si la déclaration d’adhésion a été réalisée à distance ou hors établissement (par exemple sur Internet, dans la rue), le nouveau membre peut disposer d’un droit de rétractation selon les §§ 312g, 355 BGB. En règle générale toutefois, une adhésion valablement déclarée et acceptée ne peut être résiliée que dans le cadre des règles statutaires de sortie. Des droits particuliers de résiliation ou de rétractation existent en cas d’erreur (annulation selon les §§ 119 et suivants BGB) ou dans des cas prévus par la loi ; sinon, la procédure de sortie ordinaire doit être respectée.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une adhésion irrégulière ?

Une adhésion irrégulièrement déclarée ou régulièrement refusée (par exemple sans le consentement des représentants légaux pour les mineurs) est juridiquement invalide, de sorte qu’aucune qualité de membre et donc ni droits ni obligations ne naissent pour les parties. En cas d’annulation (par exemple en raison d’une fraude ou d’une erreur), la qualité de membre est considérée comme n’ayant jamais existé (ex tunc). Les obligations de cotisation ou les droits aux prestations de l’association n’existent alors pas. Les demandes de remboursement de cotisations déjà versées doivent être examinées au cas par cas, notamment en ce qui concerne d’éventuels frais engagés par l’association.

L’adhésion à une association peut-elle être juridiquement imposée ?

Il n’existe en principe aucun droit automatique à l’admission dans une association. Celle-ci, en tant qu’organisation de droit privé, reste libre de décider de l’acceptation de ses membres et peut refuser des demandes sans justification, à moins que des dispositions impératives (telles que la loi sur l’égalité de traitement, des objectifs d’utilité publique particuliers ou des conditions liées à des subventions) n’en disposent autrement. La loi peut prévoir des exceptions pour certains groupements de droit public ou à caractère monopolistique, notamment si une obligation d’adhésion existe ou si le refus est contraire à la législation sur la concurrence. En règle générale néanmoins, l’adhésion à une association n’est pas susceptible d’action en justice.