Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Strafrecht»Acceptation et octroi d’avantages

Acceptation et octroi d’avantages

Acceptation et octroi d’avantages dans le droit pénal allemand

Les termes acceptation d’avantages und octroi d’avantages figurent parmi les infractions majeures du droit pénal allemand et revêtent notamment une grande importance dans la lutte contre la corruption dans la fonction publique et dans les relations d’affaires. Ces délits protègent la confiance du public dans l’intégrité des agents de l’État ainsi que dans la loyauté de la vie économique. Dans ce qui suit, les notions d’acceptation et d’octroi d’avantages sont présentées de manière exhaustive, leurs fondements juridiques expliqués et des aspects pratiques mis en lumière.


1. Fondements juridiques

1.1. Acceptation d’avantages (§ 331 StGB)

L’acceptation d’avantages est prévue à l’article 331, alinéa 1 du Code pénal allemand (StGB). Elle sanctionne le fait qu’un agent public accepte un avantage pour lui-même ou pour un tiers, en contrepartie d’un acte relatif à ses fonctions.Texte légal (§ 331 al. 1 StGB) :
Quiconque exige, se fait promettre ou accepte un avantage pour lui-même ou pour un tiers pour l’exercice de ses fonctions est puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende.

1.2. Octroi d’avantages (§ 333 StGB)

L’octroi d’avantages est réglementé à l’article 333 StGB. Ce n’est pas le bénéficiaire mais celui qui accorde l’avantage qui est sanctionné.Texte légal (§ 333 al. 1 StGB) :
Quiconque offre, promet ou accorde un avantage à un agent public, un juge ou un membre d’un tribunal pour l’exercice de ses fonctions est puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende.


2. Éléments constitutifs

2.1. Avantage

Un avantage est toute prestation ayant une valeur objective qui améliore la situation économique, juridique ou personnelle du bénéficiaire, sans que ce dernier n’ait de droit légal à cet avantage. Cela inclut non seulement les dons en argent ou en nature, mais aussi les services, invitations, et autres gratifications.

2.2. Notion d’agent public

En vertu de l’article 11, alinéa 1, n° 2 StGB, est notamment un agent public celui qui, selon le droit allemand, est fonctionnaire ou juge, ou détient un autre poste de droit public, ou exerce une autre fonction publique. Sont également concernés certains titulaires de mandat ou employés du service public.

2.3. Pour l’exercice des fonctions

L’acceptation et l’octroi d’avantages doivent être en relation avec l’exercice des fonctions de l’agent public bénéficiaire. Il convient de distinguer entre les avantages liés à un comportement conforme au devoir et ceux visant un comportement contraire au devoir (ce dernier, cf. §§ 332, 334 StGB – corruption et corruption passive).


3. Distinction avec la corruption et la corruption passive

Alors que l’acceptation et l’octroi d’avantages répriment déjà la réception ou l’offre d’un avantage sans qu’un acte précis contraire au devoir soit exigé, les infractions de corruption passive (§ 332 StGB) et de corruption active (§ 334 StGB) vont plus loin. Celles-ci exigent que l’agent public accepte un avantage en contrepartie d’un acte déterminé effectué ou omis en violation de ses devoirs.


4. Élément subjectif

Tant l’acceptation que l’octroi d’avantages requièrent l’intention. L’auteur doit avoir conscience d’accepter, d’offrir ou d’accorder un avantage en lien avec l’exercice des fonctions de l’agent public. Un simple acte de négligence ne suffit pas.


5. Peines encourues

Le fait de base d’acceptation et d’octroi d’avantages prévoit, comme sanction, une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans ou une amende. Dans des cas aggravés – par exemple en cas d’agissement à titre professionnel ou pour une faute particulièrement lourde – des peines plus sévères peuvent s’appliquer, notamment concernant les infractions connexes de corruption et de corruption passive.


6. Actes autorisés et exceptions prévues par la loi

Tout avantage n’entraîne pas nécessairement une sanction pénale. Sont généralement admises les prestations socialement adéquates, telles que de menus cadeaux qui relèvent de la simple courtoisie et qui n’ont manifestement aucune influence sur la conduite du service. Les règlements internes et codes de conformité, qui peuvent fixer des plafonds pour de telles gratifications, sont ici déterminants.

Les avantages accordés lors d’événements d’usage public (par exemple, bouquets de fleurs lors de jubilés de service) sont également en règle générale exempts de poursuites, à condition qu’ils soient offerts de manière générale pour l’exercice des fonctions et n’aient pas de caractère individuel.


7. Poursuite pénale et pertinence pratique

Les délits de corruption, tels que l’acceptation et l’octroi d’avantages, sont poursuivis assidûment par les autorités d’enquête. De plus, l’administration publique est tenue d’informer en interne de tels faits. Les entreprises et les organismes publics ont mis en place des systèmes de conformité pour éviter toute apparence d’irrégularité et garantir un conseil préventif.


8. Enjeux dans un contexte international

Le droit allemand relatif à l’acceptation et à l’octroi d’avantages s’inscrit dans le cadre d’accords et de conventions internationales de lutte contre la corruption, telles que la Convention des Nations Unies contre la corruption et les directives européennes correspondantes. Ces dispositions ne servent donc pas seulement à protéger l’ordre interne, mais également à remplir des obligations internationales.


9. Définitions légales et notions connexes

  • Corruption passive (§ 332 StGB) : Acceptation d’un avantage en contrepartie d’un acte de service contraire au devoir.
  • Corruption active (§ 334 StGB) : Octroi d’un avantage pour un acte contraire au devoir.
  • Corruption d’entreprise (§§ 299 sqq. StGB) : Concerne la corruption et la corruption passive dans les relations d’affaires.

10. Résumé

Les dispositions relatives à acceptation d’avantages und octroi d’avantages s’appliquent dès les premiers stades afin de protéger la probité de la fonction publique et la confiance dans les institutions publiques. Elles définissent des limites pénales claires et revêtent, du fait de nombreuses décisions jurisprudentielles et directives administratives, une grande importance pratique. Le respect rigoureux de ces normes est particulièrement essentiel pour les agents publics et pour les donateurs afin d’éviter toute infraction pénale et toute atteinte durable à la réputation.

Questions fréquemment posées

Quand l’acceptation d’avantages est-elle punissable ?

L’acceptation d’avantages devient punissable lorsqu’un agent public, c’est-à-dire une personne exerçant une fonction publique, exige, se fait promettre ou accepte un avantage indu pour un acte de service, sans fondement juridique. Il importe peu que l’acte ait déjà été accompli ou soit à venir. Peu importe également si l’avantage bénéficie à l’agent public lui-même, à un tiers ou à une personne morale. La limite à la répression est atteinte lorsque l’avantage, en lien avec l’exercice de la fonction, est susceptible d’affecter la confiance dans l’intégrité de la fonction publique. La simple acceptation de prestations socialement courantes ou légalement autorisées n’entraîne cependant pas encore la répression pénale.

Quelle est l’importance du lien entre l’avantage et l’acte de service ?

Le lien pertinent au regard du droit pénal existe lorsque l’avantage est octroyé en vue de l’exercice des fonctions. Il suffit qu’un tiers raisonnable voie un lien entre l’avantage et l’accomplissement des fonctions. Il importe peu que l’acte de service ait réellement été influencé ou non ; la seule apparence d’une influence suffit à remplir l’infraction. Ce qui est décisif, c’est que l’octroi ou l’acceptation d’avantages fonde objectivement la crainte que l’agent public n’agisse plus, dans l’exercice de ses fonctions, uniquement selon le droit et la loi, sans influences extérieures.

Quelles personnes sont concernées par les règles d’acceptation et d’octroi d’avantages ?

Les dispositions pénales relatives à l’acceptation et à l’octroi d’avantages concernent principalement les agents publics au sens de l’article 11 StGB, c’est-à-dire les fonctionnaires, juges, militaires et autres personnes investies d’une mission de service public. En complément, ces dispositions s’appliquent également aux personnes particulièrement mandatées ainsi qu’aux cadres dirigeants de certaines entreprises, lorsqu’ils sont investis de fonctions publiques. De plus, les personnes privées sont punissables si elles offrent ou accordent un avantage (octroi d’avantages) pour influencer l’exercice des fonctions d’un agent public.

Quelle est la différence entre acceptation d’avantages et corruption passive ?

La différence entre l’acceptation d’avantages et la corruption passive réside essentiellement dans la conclusion d’un pacte illicite. Pour l’acceptation d’avantages, il suffit, pour que l’infraction soit constituée, qu’un avantage soit exigé, accepté ou promis en lien avec l’activité professionnelle ; tandis que la corruption passive exige en plus que l’avantage constitue la contrepartie d’un acte déterminé effectué en violation des devoirs (pacte illicite). La corruption passive vise donc les cas plus graves où l’agent public viole délibérément, ou a déjà violé, ses obligations professionnelles.

Existe-t-il des exceptions ou des seuils de minimis concernant l’acceptation d’avantages ?

Oui, le législateur et la jurisprudence reconnaissent comme exception les gratifications socialement adéquates, lorsque celles-ci, selon la perception sociale, sont considérées comme négligeables (par exemple, des objets promotionnels de faible valeur, un café ou un stylo-bille). De telles attentions de faible valeur ne sont généralement pas de nature à porter atteinte à la confiance dans l’intégrité de l’administration publique. Toutefois, les seuils de valeur précis ne sont pas explicitement prévus par la loi et varient selon les instructions administratives et les circonstances du cas particulier. En cas d’incertitude, il est recommandé de déclarer systématiquement les avantages reçus ou de solliciter une autorisation auprès de la hiérarchie.

Quelles sont les conséquences juridiques en cas d’acceptation ou d’octroi d’avantages ?

Les conséquences juridiques vont de l’amende à la peine privative de liberté, la sanction étant fixée en fonction de la nature et de la gravité du cas individuel. Pour les agents publics, une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou une amende est prévue (§ 331 StGB). Par ailleurs, une intervention disciplinaire est régulièrement envisagée, pouvant aller jusqu’à la révocation. La validité civile des avantages ainsi obtenus est généralement nulle, de sorte qu’une restitution peut être exigée. Enfin, il faut s’attendre à des conséquences négatives en matière d’image pour la fonction publique, ainsi qu’à d’éventuelles répercussions en droit du travail.

Quel rôle jouent les règles de conduite internes et les directives de conformité ?

Les autorités publiques et les entreprises mettent de plus en plus en place des directives de conformité et des codes de conduite afin de prévenir systématiquement la corruption et l’acceptation d’avantages. Ces règles précisent souvent les dispositions légales et instaurent par exemple des seuils de valeur ou des procédures d’autorisation particulières pour l’acceptation d’avantages. Le respect de ces règles est obligatoire au niveau statutaire, mais il est aussi pris en compte lors des procédures pénales. La violation de ces règles internes peut à elle seule entraîner des mesures disciplinaires ou de droit du travail, même si la limite légale n’a pas encore été dépassée.