Suppression rétroactive du statut d’utilité publique en cas d’infraction au patrimoine

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Perte du statut d’utilité publique en raison du non-respect de l’obligation d’affectation de l’actif – évolutions récentes en droit fiscal

Par son arrêt du 13 mars 2024 (réf. 13 K 1127/22 K), le tribunal fiscal de Münster a donné une nouvelle impulsion au droit de l’utilité publique et a souligné les conséquences fiscales et civiles étendues d’une violation de l’exigence d’affectation de l’actif. La décision met en avant qu’une infraction à l’exigence impérative d’affectation de l’actif selon l’article 55, alinéa 1, n° 4 du code fiscal allemand (AO) concerne non seulement le présent, mais peut également avoir des effets rétroactifs importants sur le statut d’utilité publique d’une organisation.

Contexte : L’importance centrale de l’affectation de l’actif en droit de l’utilité publique

Situation juridique de départ

En droit fiscal allemand, l’utilité publique est notamment soumise à des conditions strictes. Le principe dit de l’affectation de l’actif y joue un rôle essentiel. Conformément à l’article 55, alinéa 1, n° 4 AO, les statuts d’une association ou d’une fondation à but non lucratif doivent prévoir qu’en cas de dissolution ou de cessation des objectifs privilégiés fiscalement, les avoirs de l’association ne pourront être utilisés que pour des fins privilégiées fiscalement. Cette règle vise à garantir que le patrimoine profite au bien commun au-delà de l’existence de l’institution et à exclure tout usage abusif.

Pertinence dans la pratique administrative

Dès la reconnaissance de l’utilité publique, les autorités fiscales veillent attentivement au respect statutaire de cette obligation. Toutefois, dans la vie courante des associations, des erreurs ou des imprécisions apparaissent régulièrement quant à l’affectation de l’actif, que ce soit par des dispositions statutaires insuffisantes, le non-respect des statuts lors de l’utilisation effective des fonds ou encore lors de la liquidation et du transfert de patrimoine.

La décision du tribunal fiscal de Münster : faits et analyse juridique

Présentation des faits

L’arrêt avait pour origine un cas où une association avait utilisé ses avoirs, lors de sa dissolution, d’une manière contraire aux statuts. L’administration fiscale y a vu une infraction à l’obligation d’affectation de l’actif et a retiré l’utilité publique rétroactivement.

Portée de la motivation de la décision

Le tribunal a précisé que le respect de l’affectation de l’actif constitue une condition sine qua non à la reconnaissance du statut d’utilité publique. Selon le tribunal fiscal, une violation ne mène pas seulement à la suppression du régime de faveur à partir de la constatation ou du manquement, mais entraîne en outre un effet rétroactif – et ce pour toutes les périodes fiscales concernées où la condition n’était pas effectivement remplie. Tous les avantages fiscaux sont alors remis en cause rétroactivement, avec toutes les conséquences qui en découlent.

Il est particulièrement remarquable que le tribunal ait jugé que l’effet rétroactif n’est pas subordonné à la connaissance effective de la violation par l’association ou l’administration fiscale. Une correction statutaire ou une utilisation tardive des fonds ne permet plus de réparer ce vice a posteriori. Ce n’est qu’à partir de la réinstauration conforme au droit des conditions – par exemple, via une modification des statuts ou une utilisation régulière des fonds – que l’utilité publique peut à nouveau être reconnue.

Conséquences fiscales et juridiques pour les organisations concernées

Possibilités de récupération et risques de responsabilité

La perte rétroactive du statut d’utilité publique génère d’importantes incertitudes pour les organisations concernées. Les avantages fiscaux accordés, tels que l’exonération d’impôt sur les sociétés ou la délivrance de reçus fiscaux pour dons, peuvent être remis en cause a posteriori et entraîner des redressements fiscaux. Les bénéficiaires finaux et les membres des organes dirigeants peuvent en outre être exposés à des risques de responsabilité accrus en cas d’utilisation indue des fonds privilégiés.

Rapport entre la rédaction des statuts et la gestion effective

La décision souligne l’obligation, pour les associations et fondations, d’aligner strictement aussi bien les exigences formelles dans leurs règles (en particulier les statuts) que la gestion effective sur les principes de l’utilité publique. Toute divergence entre statuts et pratique réelle implique des besoins importants de correction.

Distinction : Procédure normalisée et principe de proportionnalité

Bien que le tribunal fiscal de Münster ait confirmé les effets rétroactifs d’une violation des statuts, une appréciation différenciée reste possible dans certains cas, notamment si l’organisation a identifié et corrigé le manquement dans un délai raisonnable. Dans les procédures en cours, la présomption d’innocence doit être respectée et une analyse individuelle de la situation de fait et de droit est nécessaire. Toutefois, l’arrêt illustre l’exigence élevée à laquelle sont tenues les institutions bénéficiaires de privilèges fiscaux, à savoir non seulement conserver l’affectation de l’actif dans les statuts, mais aussi l’appliquer concrètement.

Évolution du droit et conséquences possibles pour la pratique

La décision du tribunal fiscal de Münster contribue de manière importante à préciser davantage les exigences imposées aux organismes bénéficiaires de privilèges fiscaux. L’approche restrictive et rétroactive fait en sorte qu’en cas d’insuffisance des statuts ou de manquements à l’obligation d’affectation de l’actif, des conséquences juridiques graves menacent régulièrement. Vu le nombre important d’associations, fondations et autres organismes à but non lucratif, le respect des exigences formelles et matérielles à l’utilité publique revêt une importance centrale.

Les organisations confrontées dans ce contexte à une révision de leurs règles statutaires et de leur pratique effective doivent être conscientes de la portée de la jurisprudence et de la pratique administrative actuelles.

Source

Tribunal fiscal de Münster, arrêt du 13.03.2024, 13 K 1127/22 K


Pour toute question supplémentaire relative aux exigences du droit de l’utilité publique et de l’affectation de l’actif, telles que la rédaction des statuts, l’utilisation des fonds ou les conséquences fiscales d’une perte de statut, les Rechtsanwälte de MTR Legal Rechtsanwälte se tiennent à disposition pour un échange.

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