Les gains issus du commerce de cryptomonnaies sont soumis à l’impôt
Par jugement du 22 janvier 2025, le tribunal fiscal de Nuremberg a rendu une décision importante concernant le traitement fiscal des cryptomonnaies (réf. 3 K 760/22). Le tribunal a précisé que les revenus issus du commerce de cryptomonnaies sont en principe soumis à l’impôt sur le revenu lorsque moins d’un an s’écoule entre l’acquisition et la cession. Les cryptomonnaies virtuelles constituent des « autres actifs économiques » (« andere Wirtschaftsgüter »), au sens de l’article 23 al. 1 phrase 1 n° 2 de la Loi sur l’impôt sur le revenu (EStG), qui relèvent à ce titre des opérations privées imposables.
Les cryptomonnaies sont soumises à de fortes fluctuations de valeur. Une gestion avisée des acquisitions et cessions de cryptomonnaies peut ainsi permettre de réaliser d’importants bénéfices. La Cour fédérale des finances avait déjà décidé, par arrêt du 14 février 2023, que ces gains réalisés dans le délai d’un an sont imposables (réf. IX R 3/22), rappelle la société d’avocats d’affaires MTR Legal Rechtsanwälte, qui conseille notamment en droit fiscal. Le tribunal fiscal de Nuremberg a suivi cette jurisprudence.
Le service des impôts ne reconnaît pas les pertes faute de preuve
Dans l’affaire en question, le requérant avait réalisé un gain de plus de 100 000 euros en négociant plusieurs cryptomonnaies. Ce gain avait d’abord été déclaré dans sa déclaration d’impôt. Par la suite, il a toutefois fait valoir qu’il avait subi des pertes à la suite d’une cyberattaque et de problèmes techniques, pertes devant être prises en compte de façon à réduire l’impôt.
Le service des impôts n’a toutefois pas reconnu ces pertes, faute de preuve, et a fixé l’impôt sur le revenu en conséquence. Le requérant a contesté cette décision en déposant un recours. Il a également soutenu que la fiscalité des cryptomonnaies serait inconstitutionnelle. Il a notamment allégué que les cryptomonnaies ne constituent pas des « actifs économiques » au sens de la législation de l’impôt sur le revenu. Par ailleurs, l’anonymat et l’absence de possibilités de contrôle entraîneraient un déficit structurel dans l’application de la législation fiscale.
Les cryptomonnaies sont des « autres actifs économiques »
Le tribunal fiscal de Nuremberg a rejeté cette argumentation et confirmé la position de l’administration fiscale. Les cryptomonnaies doivent être qualifiées « d’autres actifs économiques », a expliqué le tribunal. Elles peuvent être évaluées de manière autonome et utilisées économiquement. Ainsi, elles satisfont à la définition d’un bien économique au sens fiscal du terme. Le caractère virtuel de ces actifs n’y change rien, pas plus que leur utilisation partiellement anonymisée.
L’argument du requérant selon lequel un déficit d’exécution existerait parce que l’administration fiscale ne serait pas en mesure de détecter les transactions pertinentes avec des cryptomonnaies, ce qui entraînerait une fiscalité discriminatoire, a également été rejeté par le tribunal. L’administration fiscale dispose de divers moyens de contrôle. Par ailleurs, les contribuables sont tenus de coopérer à la détermination de leur assiette fiscale, ce qui inclut l’obligation de déclarer les transactions en cryptomonnaies. Il n’est pas inhabituel que de nouveaux types d’actifs donnent d’abord lieu à des problèmes pratiques de traitement fiscal. Ce n’est cependant pas une raison pour qualifier systématiquement la fiscalité d’inconstitutionnelle, a précisé le tribunal.
Pourvoi devant la Cour fédérale des finances admis
Il a également précisé qu’aucune nouvelle réglementation légale spécifique n’est nécessaire pour une fiscalisation efficace des cryptomonnaies. Le cadre juridique existant suffit à couvrir les situations imposables. L’imposition répond au principe constitutionnel de la capacité contributive. Celui qui réalise des bénéfices en spéculant avec des cryptomonnaies est en principe en mesure de contribuer au financement des missions de l’État, selon le tribunal.
La question soulevée par le requérant quant à la constitutionnalité n’est pas encore définitivement tranchée. C’est pourquoi le tribunal fiscal de Nuremberg a expressément autorisé le pourvoi devant la Cour fédérale des finances.
Respecter le délai de détention
Ce jugement revêt une grande importance pour les investisseurs en cryptomonnaies. Le tribunal fiscal de Nuremberg a confirmé la position des autorités fiscales selon laquelle les gains issus du commerce de cryptomonnaies réalisés dans le délai d’un an sont imposables. Les investisseurs qui achètent des monnaies numériques et les revendent dans l’année doivent déclarer et imposer le gain dans la déclaration d’impôt sur le revenu. Il leur est également conseillé de bien documenter toutes les opérations concernées.
Quiconque traite avec des cryptomonnaies doit dès le début se renseigner sur les implications fiscales et les prendre en compte. Ceci est d’autant plus vrai pour les opérations à court terme. C’est ainsi qu’on peut, le cas échéant, éviter de mauvaises surprises avec l’administration fiscale. Il est donc recommandé de recourir à un conseil fiscal lors de la négociation de cryptomonnaies.
MTR Legal Rechtsanwälte conseille en cas de litiges fiscaux avec les autorités fiscales et autres sujets du droit fiscal.
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