Fin d’une relation de travail à durée déterminée malgré une élection au comité d’entreprise
La question de savoir si l’élection d’un salarié au comité d’entreprise influence la fin d’un contrat de travail à durée déterminée occupe régulièrement la pratique du droit du travail. Une récente décision de la Cour fédérale du travail (BAG, arrêt du 19 juin 2024 – 7 AZR 50/24) a désormais clarifié ce point et confirmé à nouveau les positions juridiques tant du côté des employeurs que des salariés.
Situation juridique fondamentale concernant le contrat de travail à durée déterminée
Les contrats de travail à durée déterminée sont, conformément aux §§ 14 ss. de la loi sur le temps partiel et les contrats à durée déterminée (TzBfG), valablement admis pour motif objectif et prennent automatiquement fin à l’expiration du terme convenu, sans qu’il soit nécessaire de procéder à un licenciement distinct. Cela les distingue fondamentalement des contrats à durée indéterminée, dont la rupture intervient en général par un licenciement. En tant qu’instrument de gestion, la limitation de durée offre aux entreprises de la flexibilité mais implique une insécurité accrue pour les salariés.
Protection des membres du comité d’entreprise et fin du contrat à durée déterminée
Appartenance au comité d’entreprise et règles particulières de protection
Les personnes élues à un comité d’entreprise bénéficient, conformément à l’article 15 de la loi sur la protection contre le licenciement (KSchG) ainsi qu’à d’autres normes du droit du travail, d’une protection accrue contre le licenciement. Toutefois, selon la législation en vigueur, cette protection spéciale ne couvre que les licenciements ordinaires, et – sous certaines conditions – les licenciements extraordinaires, mais non la cessation prévue contractuellement d’un emploi à durée déterminée.
Principaux enseignements de la jurisprudence actuelle
La BAG a souligné dans sa décision actuelle que la simple appartenance à un comité d’entreprise n’entraîne pas l’invalidité de la limitation ou la prolongation automatique du contrat. Le contrat à durée déterminée conclu avec l’employeur déploie pleinement ses effets jusqu’à l’échéance du terme. Cela vaut également lorsque le salarié assume un mandat au comité d’entreprise durant la période contractuelle.
Motivation et appréciation juridique par la BAG
Pas de prolongation automatique du contrat
Le tribunal précise que le législateur n’a pas prévu, pour protéger les membres du comité d’entreprise, de dispositions allant au-delà de la protection régulière contre le licenciement et instaurant une prolongation automatique d’un contrat à durée déterminée. Ainsi, la position juridique de l’employeur s’en trouve nettement renforcée en matière de sécurité de planification et de flexibilité. Dans le même temps, la protection des minorités est préservée, la mission de mandat et les droits de codétermination restant entièrement garantis pendant la durée du contrat.
Conséquences sur le mandat au sein du comité d’entreprise
Avec la fin convenue de la relation de travail, l’appartenance au comité d’entreprise prend également fin automatiquement conformément à l’article 24 de la loi sur la constitution d’entreprise (BetrVG), puisque seuls les contrats de travail existants confèrent le droit de vote et d’exercice du mandat. L’exercice du mandat de représentant du personnel trouve ainsi sa limite naturelle dans la durée de la relation de travail sous-jacente.
Mise en balance des intérêts et implications possibles
Intérêts de l’entreprise et conformité
Pour les entreprises, cette situation juridique constitue une base d’action claire en matière de pratique de la limitation de durée, y compris lors de l’élection d’un salarié au comité d’entreprise. Il est recommandé de documenter les accords de limitation de durée de façon transparente et compréhensible afin d’exclure toute allégation de discrimination liée à une activité au comité d’entreprise.
Intérêts des salariés et perspectives
Les personnes concernées ont la possibilité, en cas de non-renouvellement ou de nouvelle limitation, de demander un contrôle juridictionnel du droit du travail si des indices concrets d’une discrimination illicite existent. Cependant, la séparation stricte entre le licenciement et la fin automatique du contrat est de nouveau affirmée par la jurisprudence actuelle.
Aucune incidence sur la validité du comité d’entreprise
Le départ d’un membre du comité d’entreprise en raison de la fin d’un contrat de travail à durée déterminée n’entraîne pas nécessairement l’invalidité de l’organe du comité d’entreprise. En effet, la BetrVG prévoit, pour de tels cas, des règles de remplacement permettant d’assurer en permanence la capacité de fonctionnement du comité d’entreprise.
Perspectives
Il reste à voir si la situation juridique confirmée aujourd’hui perdurera, compte tenu d’éventuelles initiatives politiques visant à renforcer la protection des membres du comité d’entreprise. À l’heure actuelle, on peut cependant considérer que les règles établies offrent une sécurité juridique et de planification à la pratique en entreprise.
Pour toute question complémentaire concernant les contrats de travail à durée déterminée en lien avec des mandats au comité d’entreprise et leurs éventuelles conséquences en droit du travail, les Rechtsanwalt de MTR Legal se tiennent à votre disposition en tant qu’interlocuteurs.